Le Conseil pour la Protection des Malades réclame une loi sur les soins de longue durée
MONTRÉAL, le 12 oct. 2017 /CNW/ - Suite à l'annonce que le ministre de la Santé et la ministre responsable des Aînés resteront en place suite au remaniement ministériel, le Conseil pour la Protection des Malades (CPM) s'inquiète sincèrement du statut quo qui règne dans la mises en place de mesures pour assurer l'amélioration des conditions de vie des personnes hébergées en centre de soins longue-durée au Québec.
Malgré l'annonce faite le mois dernier comme quoi les résidents en soins de longue durée du Québec pourront finalement recevoir un deuxième bain par semaine, force est de constater que cette mesure est la seule à avoir été appliquée parmi une dizaine de recommandations venant de plusieurs résidents et familles, de même que de plusieurs organismes dont le CPM, qui en avaient fait la demande explicite à l'issue du 15e colloque du CPM tenu à Rouyn en septembre 2016.
Le CPM est d'avis que des mesures solitaires comme celle-ci ne répondent pas au défi que représente l'amélioration des conditions d'hébergement et de soins de longue durée chez les personnes âgées ou handicapées.
Seule une loi sur les soins de longue durée incluant toutes ces recommandations permettrait de renverser la vapeur sur le recul des conditions des patients hébergés, entre autre dans les CHSLD.
DE SÉRIEUSES LACUNES DANS LES CONDITIONS DE VIE DES AÎNÉS
Le ministre de la Santé a encore beaucoup de travail à faire au sujet de l'amélioration des conditions de vie des aînés en CHSLD, notamment en ce qui a trait au ratio de personnel pour chaque résident, le montant moyen dépensé pour chaque repas, l'absence d'hygiène dentaire qui fait tant souffrir les résidents, ainsi qu'une liste d'attente en CHSLD encore trop longue dans plusieurs régions du Québec, et la piètre qualité des services une fois admis.
En effet, il reste encore beaucoup à accomplir afin d'améliorer le respect et la dignité avec lesquels nous traitons les personnes hébergées de notre société. Ils et elles méritent mieux. À titre d'exemple, Paul G. Brunet, président du CPM, souligne que « les criminels de la province sont à certains égards mieux traités que nos aînés et patients hébergés. Le coût moyen des repas préparés en centre de détention ne peut légalement pas tomber en dessous de 5,25$, ce qui n'est pas le cas dans les CHSLD. » Parmi les lacunes, on compte aussi le fait que les couches gériatriques soient invariablement imposées aux personnes ayant besoin d'aide pour aller aux toilettes, même si elles ne sont pas incontinentes, et l'absence de programme d'hygiène dentaire systématisé.
FISCALITÉ ET EXEMPTIONS INJUSTES POUR LES USAGERS ET LEURS FAMILLES
Les personnes âgées ou lourdement handicapées sont hélas victimes de règles désuètes et injustes lors de la détermination de la contribution financière mensuelle qui leur est exigée pour leur hébergement, qui peut s'élever jusqu'à 1 836,90 $. « Comme société, nous devrions cesser d'accepter que les mesures d'aide médicale à mourir soient plus généreuses que celles qui permettent aux personnes hébergées de vivre dans la dignité , avance Pierre Hurteau, vice-président du conseil d'administration du CPM et agent de recherche retraité de la RAMQ, chargé de déterminer la contribution mensuelle. Les exemptions sur les liquidités qu'une personne peut posséder en recevant de l'aide sociale sont plus élevées qu'envers les personnes hébergées. »
Tous les programmes sociaux reconnaissent les conjoints de fait, de même que les séparations, ce qui n'est pas le cas pour les personnes hébergées. Il s'agit d'une discrimination et d'une injustice sociale pure et simple. Le CPM demande aujourd'hui que les règles de contribution soient révisées en profondeur de manière à, notamment, reconnaitre les conjoints de fait et les séparations survenues avant l'admission en soins de longue durée. Il faut aussi une meilleure protection du patrimoine familial par l'exemption entière de la résidence familiale lorsqu'un conjoint du couple est hébergé.
UNE LOI SUR LES SOINS DE LONGUE DURÉE EST NÉCÉSSAIRE
Le CPM demande au ministre de faire adopter une loi sur les soins de longue durée au Québec afin d'assurer une protection complète et pérenne des droits des personnes hébergées à long terme, à l'instar de Ontario. Le CPM a déjà fait part au ministre de ces revendications puisque celles-ci font partie des requêtes qui lui ont été adressées suite au Colloque de Rouyn. Le CPM croit fermement qu'il s'agit de la meilleure voie à suivre pour assurer à nos aînés et patients hébergés des conditions de vie dignes et respectueuses et se dit prêt à collaborer avec les MSSS pour y arriver. Les revendications faites lors du colloque de Rouyn, qui constituent la base pour la réclamation d'une loi sur les soins de longue durée, peuvent être consultées ici.
Rappelons que le Conseil pour la protection des malades est un organisme à but non lucratif, œuvrant à la défense des droits des usagers du réseau de la santé depuis bientôt 45 ans. Il est le seul organisme national, indépendant et militant pour les droits des usagers.
SOURCE Conseil pour la Protection des Malades
Pour plus d'information ou pour coordonner une entrevue : Karl Helou, Weber Shandwick, Bureau : 514 447-8889, Portable : 514 560-7785, [email protected]; Source : Me Paul G. Brunet, m.a.p. Président, Conseil pour la protection des malades, 3565, rue Berri, Bureau 230, Montréal, (Québec), H2L 4G3, [email protected]; [email protected], Site Web : www.cpm.qc.ca; Pour les médias : 514 861-5922 ou 514 592-0127; M. Pierre Hurteau : 514 582-4174
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