Plan d'effectifs 2017-2018 dans les milieux scolaires - Rien ou presque pour les psychologues - Quelle place réelle pour l'intervention auprès des enfants EHDAA ?
MONTRÉAL, le 8 juin 2017 /CNW Telbec/ - Hier, la publication préliminaire d'un rapport portant sur l'intégration à la société des personnes qui vivent avec un handicap nous informait de la diminution, entre 2009 et 2014, du nombre d'heures de service offertes pour les gens atteints de déficience intellectuelle ou de troubles du spectre de l'autisme.
Cette nouvelle coïncide malheureusement avec l'annonce des plans d'effectifs 2017-2018 des commissions scolaires où on ne prévoit pas réellement d'embauche de psychologues et ce, malgré que le ministère de l'Éducation annonce des réinvestissements importants en faveur des services aux élèves. « Quand on coupe, ce sont les psychologues qui écopent, et quand on réinvestit ce ne sont pas les psychologues qu'on embauche. Donc, ceux qui par chance sont encore en place se retrouvent encore et toujours avec une surcharge de travail». C'est avec ces mots que Dre Salha Saïda de l'Association des psychologues du Québec, s'est faite le porte-parole des psychologues du réseau de l'Éducation.
À titre d'exemple, selon les plans d'effectifs rendus publics il y a quelques semaines, la CSDM prévoit une augmentation de seulement 1 poste de psychologue pour la prochaine année. À titre de comparaison, dans le même plan d'effectifs, on y prévoit 27 psychoéducateurs et 76 éducateurs spécialisés de plus. La CSMB ne fait pas mieux avec ses 3 postes.
Pourtant, le manque de psychologues et de services psychologiques dans nos écoles est depuis longtemps décrié et rien ne semble vouloir se régler. Suite aux mesures d'austérité des dernières années, force est d'admettre que le manque de psychologues et la surcharge de travail imposée à ceux qui n'ont pas vu leur poste aboli ont grandement affecté les services psychologiques.Non seulement le temps manque pour faire le dépistage précoce, la prévention/promotion de la santé mentale et d'évaluer rapidement un trouble sur le spectre de l'autisme ou une déficience intellectuelle mais l'intervention auprès des enfants présentant des besoins de stimulation ou des problèmes de santé mentale comme les troubles anxieux sévères et les dépressions majeures est inexistante. La tendance est « d'investir dans les bras » et semble privilégier la gestion des comportements. Il s'agit là d'une bien mauvaise façon de s'occuper de nos jeunes.
Ainsi, si votre enfant est en situation de handicap ou en difficulté d'adaptation ou d'apprentissage, ce n'est malheureusement pas un ou même trois psychologues de plus qui apporteront de grands changements dans les services que vous aviez. « Il semble bien que l'austérité en intervention et en santé mentale ait maintenant un domicile fixe dans les écoles » de conclure Dre Saïda.
SOURCE Association des psychologues du Québec
Dre Salha Saïda, [email protected], Tel : 514-652-2909
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