Regroupement pour un Québec en santé : Des décideurs de tous les milieux de vie se regroupent pour exiger des investissements majeurs dans la prévention en santé English
MONTRÉAL, le 18 oct. 2016 /CNW Telbec/ - Près de 100 organisations représentant les décideurs de tous les milieux de vie réclament du gouvernement du Québec qu'il mette en œuvre immédiatement un plan concerté et ambitieux de prévention en santé et d'intégration des saines habitudes de vie dans le quotidien des citoyens, financé par une hausse de la taxe sur le tabac et l'implantation d'une taxe sur les boissons sucrées.
Le Regroupement pour un Québec en santé (RQS) réclame des investissements significatifs qui permettront d'intégrer aux infrastructures scolaires, municipales, à l'offre alimentaire, aux milieux de travail, bref à tous les secteurs d'activité, des aménagements qui vont faciliter l'adoption d'habitudes de vie tournées vers la santé et la prévention.
Ces investissements pourraient être réalisés sans menacer les équilibres budgétaires de l'État, en appliquant les recommandations de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), qui estime que 70 % du coût des cigarettes et 20 % du coût des boissons sucrées devraient être constitués de taxes. « En appliquant ces recommandations, le gouvernement pourrait disposer d'une somme de 2,6 milliards de dollars sur cinq ans. Il aurait donc toute la marge de manœuvre nécessaire pour mettre en œuvre une stratégie efficace et soutenue par la population du Québec », a affirmé Sylvie Bernier, championne olympique et ambassadrice des saines habitudes de vie et membre de l'exécutif du Regroupement pour un Québec en santé.
« Le gouvernement du Québec aura le dernier mot sur l'augmentation de la taxe sur le tabac et l'implantation d'une taxe sur les boissons sucrées, a-t-elle poursuivi. Nous demandons cependant que le prix de ces produits dangereux pour la santé se rapproche le plus possible des recommandations de l'OMS pour réduire la consommation de ces produits le plus rapidement possible, mais aussi pour permettre les investissements significatifs qui sont nécessaires pour implanter les saines habitudes de vie dans le quotidien des Québécoises et des Québécois. »
Saisir l'opportunité
Selon le Regroupement, jamais le contexte social et politique n'aura amené une plus grande opportunité pour appuyer l'implantation des environnements favorables aux saines habitudes de vie :
- Le programme d'infrastructures du gouvernement fédéral qui injectera des milliards de dollars dans des projets municipaux prévus pour 2016-2017;
- L'annonce attendue de la Politique gouvernementale de prévention en santé par le gouvernement du Québec;
- Le programme de réinvestissement 2016-2019 dans les infrastructures scolaires annoncé par le ministre de l'Éducation du Québec.
Or, il est souvent difficile de mettre dans les budgets d'infrastructures les sommes requises pour, par exemple, installer des fontaines d'eau dans les parcs, élargir les trottoirs, ajouter des équipements pour la pratique de loisirs actifs, etc. Compte tenu des investissements majeurs qui seront faits au cours des prochaines années, il faut absolument que les municipalités et les commissions scolaires aient accès à un fonds complémentaire pour profiter de cette occasion unique de maintenir et créer des environnements qui soient favorables aux saines habitudes de vie, à la santé et à la qualité de vie.
Une volonté fortement affirmée par la population
La volonté des Québécois d'adopter des habitudes de vie plus saines est fermement affirmée et ils réclament des mesures de soutien efficaces, comme l'ont démontré plusieurs sondages récents :
- Sept Québécois sur dix (71 %) estiment que divers aspects d'un mode de vie sain sont des ingrédients essentiels à une bonne qualité de vie. Pour y arriver, ils sont prêts à faire davantage, mais ils souhaitent être soutenus dans leurs efforts.
- 87 % des Québécois affirment qu'ils aspirent à vivre sainement, à manger mieux et à bouger plus. Mais du même souffle, ils avouent trouver souvent difficile d'intégrer ces saines habitudes dans leur vie quotidienne.
- 82 % des Québécois considèrent que les parents ne sont pas les seuls responsables de la saine alimentation des jeunes et attribuent une responsabilité aux institutions (gouvernement, municipalités, écoles et milieux de garde).
- 66 % des Québécois considèrent que les écoles pourraient en faire plus pour favoriser l'accès à une saine alimentation. Ce pourcentage atteint 76 % pour les municipalités et 83 % pour les gouvernements.
Une « Révolution active »
Le Regroupement pour un Québec en santé affirme que le moment est venu de s'allier pour proposer un projet qui placera le Québec à l'avant-garde des sociétés occidentales en matière de prévention des maladies, en faisant de l'intégration des saines habitudes de vie dans le quotidien des gens la priorité de nos interventions. Si le 20e siècle a été celui de la Révolution tranquille, le 21e siècle doit être celui de la « Révolution active ».
« Selon l'OMS, les boissons sucrées contribuent largement à l'épidémie actuelle d'obésité. La consommation d'une boisson sucrée par jour augmente le risque d'obésité de 60 % chez les enfants et de 27 % chez les adultes, souligne le Dr Martin Juneau, cardiologue, directeur de la prévention à l'Institut de cardiologie de Montréal et membre du comité exécutif du RQS. Une taxe sur les boissons sucrées est une mesure de plus en plus documentée par la science comme étant efficace pour réduire la consommation. »
Que faire pour intégrer les saines habitudes de vie au quotidien?
Pour le Regroupement, la clé pour changer les comportements, c'est d'intégrer aux infrastructures scolaires, municipales, à l'offre alimentaire, aux milieux de travail, bref à tous les secteurs d'activité, des aménagements qui vont faciliter l'adoption d'habitudes de vie tournées vers la santé et la prévention. « À l'école, les changements dans les menus offerts aux élèves, la réduction de la teneur en sucre dans les aliments et les boissons, des équipements qui encouragent l'activité physique, par exemple, contribuent à orienter le plus tôt possible les jeunes vers de meilleures habitudes », avance Claudine Labelle, membre de l'exécutif du Regroupement et fondatrice et présidente de Fillactive.
Le maire de Massueville, Denis Marion, également vice-président du Réseau québécois de Villes et Villages en santé (RQVVS) et membre de l'exécutif du RQS, croit que le monde municipal est prêt à faciliter l'adoption de saines habitudes de vie par l'ensemble des citoyens : « Nous sommes prêts à faire évoluer nos milieux de vie pour améliorer l'accessibilité aux équipements, aux installations et aux infrastructures qui favorisent de saines habitudes de vie. Toutefois, si nous voulons vraiment changer les choses, nous ne pourrons pas le faire seuls : nous avons besoin d'un soutien financier pour y arriver et faire une différence. »
Enfin, dans le domaine de la prévention, la lutte au tabagisme demeure importante pour le RQS. « Le taux de tabagisme de 19 % au Québec figure parmi les plus élevés au Canada, explique Mélanie Champagne, directrice des Questions d'intérêt public à la Division du Québec de la Société canadienne du cancer et membre de l'exécutif du RQS. Nous sommes encore loin de la cible de 12 % à atteindre en 2021. Une hausse significative de la taxe sur le tabac s'impose. »
Un appel à la mobilisation générale
Le Regroupement, qui réunit déjà plusieurs partenaires, invite les organisations de tous les milieux à se mobiliser dans le but d'augmenter et d'améliorer les environnements qui favorisent de meilleures habitudes de vie. « Les gens sont sensibilisés à des modes de vie plus sains et sont prêts à en faire plus, mais la grande difficulté est d'intégrer de saines habitudes au quotidien, rajoute Sylvie Bernier. Il faut accentuer les efforts collectifs et créer ces environnements favorables si l'on veut soutenir concrètement les efforts individuels. »
Pour un Québec qui soit véritablement en santé, le Regroupement est convaincu qu'il faut se donner la priorité de mettre en place tous les environnements pouvant favoriser l'adoption de saines habitudes de vie, car c'est ainsi que l'on renversera la tendance inquiétante à l'obésité et aux maladies chroniques. La lutte au tabagisme et à la consommation de sucre devrait aussi être accentuée. Dans les prochaines années, des investissements majeurs seront réalisés par les deux paliers de gouvernement pour la mise à niveau des infrastructures municipales et scolaires. C'est l'occasion d'adapter nos environnements afin que ceux-ci favorisent un mode de vie plus sain.
Les citoyens peuvent d'ailleurs donner leur appui au Regroupement ou obtenir plus de renseignements en consultant le pourunquebecensante.org.
À propos du Regroupement pour un Québec en santé
Le Regroupement pour un Québec en santé (RQS) mobilise les décideurs de tous les milieux de vie qui ont un impact sur les habitudes de vie des Québécois. Un tel regroupement est sans pareil au Québec. Il vise l'implantation d'environnements favorables à un mode de vie sain, en réponse aux attentes de la population québécoise. Regroupant près de 100 organisations, le RQS lance un appel au gouvernement afin qu'il soit possible de poursuivre et intensifier les efforts collectifs en vue d'une plus grande qualité de vie des citoyens et des citoyennes vivant au Québec.
SOURCE Regroupement pour un Québec en santé
Béatrice Gougeon / Marc-Antoine Farly, Morin Relations Publiques, 514 289-8688, poste 236 / 238, 514 688-3936 / 438 822-2515, [email protected] / [email protected]
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