Sur la trace des bélugas : Expédition sur le Saint-Laurent pour en dévoiler quelques mystères English
MONTRÉAL, le 15 oct. 2015 /CNW/ - Depuis le début du mois d'octobre, une équipe de chercheurs suit à la trace la population de bélugas de l'estuaire du Saint-Laurent afin de lever le voile sur l'un de ses mystères : où cette population passe-t-elle l'hiver? Ces données aideront les chercheurs à mieux prévenir le déclin de cette espèce emblématique du Québec et dont l'avenir est menacé.
Avec moins de 900 bélugas (Delphinapterus leucas) dans l'estuaire du Saint-Laurent, l'équipe du projet Sur la trace des bélugas utilisera des émetteurs satellites qu'elle déploiera sur six individus afin de suivre leur déplacement durant l'automne et l'hiver de cette année. Les données reçues des émetteurs permettront, entre autres, de connaître leur comportement et leur déplacement en période hivernale.
L'expédition québécoise est menée par le Groupe de recherche et d'éducation sur les mammifères marins (GREMM), en collaboration avec l'Institut Maurice-Lamontagne, institut qui répond de Pêches et Océans Canada. Le Fonds mondial pour la nature (WWF-Canada) et la Fondation canadienne Donner soutiennent le projet, qui se tiendra du début octobre jusqu'à la fin de février.
Bonifier la connaissance pour protéger l'espèce
« Nous détenons très peu de renseignements sur la population de l'estuaire du Saint-Laurent en dehors de leur aire de répartition estivale qui se situe entre Saint-Jean-Port-Joli et Rimouski, a déclaré Robert Michaud, responsable scientifique du GREMM et chef du projet. Notre objectif est maintenant de savoir où ces bélugas passent l'hiver, et ce qui doit être fait pour protéger leur l'habitat. Une fois ces données obtenues, nous lancerons une étude plus exhaustive afin de conserver cette espèce. »
Au 19e siècle, il y avait environ 10 000 bélugas dans le fleuve Saint-Laurent. Vers la fin des années 1970, la chasse commerciale a décimé la population qui s'est retrouvée avec quelque 1 000 individus. S'en sont suivi deux décennies de relative stabilité qui se sont terminées sur un nouvel épisode de déclin. Au début des années 2000, alerté par cette situation, un comité de scientifiques a recommandé que l'on accorde le statut d'espèce « en danger » pour les bélugas du Saint-Laurent.
« L'estuaire et le golfe du Saint-Laurent subissent de rapides transformations, que ce soit par la hausse de la température de l'eau ou la réduction du couvert de glace. De plus, les nombreux contaminants toxiques provenant des rejets en amont du fleuve, la pénurie d'alimentation et la dégradation de l'habitat du béluga par le développement industriel sont également des facteurs qui provoquent directement le déclin de la population », a déclaré Sophie Paradis, directrice pour Québec du WWF-Canada.
L'expédition Sur la trace du béluga vise à couvrir l'ensemble du territoire de l'espèce et sollicitera la collaboration de nombreux experts québécois.
Suivez les progrès et les résultats de l'équipe sur wwf.ca/fr et whalesonline.org, et sur Twitter avec le mot-clic #SOSBelugas. Les résultats préliminaires seront annoncés en mars 2016, et les résultats complets seront publiés à l'été 2016.
À propos du GREMM
Fondé en 1985 et basé à Tadoussac, le Groupe de recherche et d'éducation sur les mammifères marins (GREMM) est un organisme à but non lucratif voué à la recherche scientifique sur les baleines du Saint-Laurent et à l'éducation pour la conservation du milieu marin. gremm.org
À propos du WWF-Canada
Le Fonds mondial pour la nature (WWF-Canada) propose des solutions aux grands défis de conservation de notre société afin d'assurer aux humains de vivre en harmonie avec la nature. wwf.ca/fr
SOURCE Fonds mondial pour la nature - Canada
Sophie Paradis, directrice pour le Québec, WWF-Canada, [email protected], 514-394-1105
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