« Ce n'est pas d'une Charte de la laïcité dont nous avons besoin pour affirmer nos valeurs, et toutes nos valeurs, mais d'une constitution du Québec »
MONTRÉAL, le 15 nov. 2013 /CNW Telbec/ - Le Conseil exécutif du Nouveau Mouvement pour le Québec salue l'initiative du présent gouvernement d'enchâsser le principe de la laïcité de l'État dans une grande charte. « Ce principe reflète notre manière québécoise de situer la place de la foi dans l'espace public depuis que la Révolution tranquille a mis fin au pouvoir politique de l'Église », déclare Pierre Curzi, président et porte-parole du NMQ. Cette initiative marque une véritable rupture avec le principe canadien du multiculturalisme qui consacre la liberté de religion comme un droit individuel inaliénable, même lorsque celui-ci remet en cause le principe fondamental de l'égalité entre les femmes et les hommes. « Le véritable problème qui justifie aujourd'hui une telle initiative n'est pas, comme certains aiment à le croire, le fait que certains Québécois ou Québécoises pratiquent une religion différente de celle majoritaire au Québec, mais bien la politique canadienne de multiculturalisme », admet Pierre Curzi.
Sur la question litigieuse du port de signes religieux par les employées et employés des secteurs publics et parapublics, le NMQ craint surtout que ce débat divise le mouvement souverainiste à un moment où l'unité et la convergence sont essentielles. Nous espérons que la Commission parlementaire permettra de trouver un compromis honorable.
Nous déplorons toutefois le fait qu'on ait décidé de laisser aux députés de l'Assemblée nationale la décision de conserver ou de déplacer le crucifix du Salon bleu. « Ce symbole religieux n'a pas sa place au Salon Bleu et serait mieux logé dans un autre lieu choisi du Parlement », reconnaît Pierre Curzi.
Par ailleurs, il faut absolument qu'aux articles 40 et 41 de cette Charte soit éliminé le faux principe de « la primauté du français », un concept introduit par la Cour suprême du Canada dans ses jugements sur la Charte de la langue française. On doit impérativement revenir à la notion de « français, langue officielle du Québec et langue commune de tous les Québécois ». « Il est plus que temps d'en finir avec les atermoiements linguistiques », a réitéré le président du NMQ.
Cette initiative de Charte de la laïcité, aussi bien intentionnée soit-elle ne pourra faire autrement que de se heurter au système politique canadien. « Rappelons-nous à quel point la Charte de la langue française a été avec le temps charcutée par les juges de la Cour suprême du Canada, notamment sur la base de la Charte canadienne des droits et libertés. C'est assurément le sort qui attend cette charte » déplore Pierre Curzi. L'ordre idéologique et politique canadien a déjà indiqué par la voix de son gouvernement qu'il allait tout mettre en œuvre pour contester cette future charte. Si on veut asseoir sur des bases solides ce principe - et d'autres qui sont conformes à la manière dont nous avons au Québec de concevoir notre vivre-ensemble - c'est au sein d'une véritable constitution du Québec que ceux-ci devraient s'inscrire. « Ce n'est pas d'une Charte de la laïcité dont nous avons besoin pour affirmer toutes nos valeurs, mais d'une constitution du Québec », estime Pierre Curzi.
SOURCE : Nouveau Mouvement pour le Québec
Philippe-Antoine Lupien
Attaché de presse, NMQ
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