« Départ de Target : tous les détaillants ont des leçons à tirer » - Léopold Turgeon, CQCD
MONTREAL, 15 janv. 2015 /CNW Telbec/ - « L'annonce du retrait éventuel de Target des marchés du Québec et du Canada n'est pas une véritable surprise, puisque l'entreprise avait envoyé divers signaux en ce sens. Si ce départ se traduira, malheureusement, par la perte de quelques milliers d'emplois au Québec, il permet par ailleurs à tous les détaillants de réfléchir à un ensemble de décisions prises par Target au cours des dernières années et d'en tirer des leçons », affirme le président-directeur général du Conseil québécois du commerce de détail (CQCD), M. Léopold Turgeon.
Selon le CQCD, les récentes fermetures dans le secteur du commerce de détail n'ont rien de surprenant si on analyse la situation avec recul.
« Au cours des dernières années, et malgré un contexte économique difficile à travers l'Amérique du nord, les fermetures de commerces ont été relativement peu nombreuses parce que reportées le plus longtemps possible. L'annonce de Target, ajoutée à celles de quelques chaînes et commerces connus au cours des derniers mois, ont l'effet d'un élastique qui se brise, parce qu'il y a concentration de mauvaises nouvelles; ce n'est qu'un nouveau signe que le vaste secteur du commerce de détail continue de se redéfinir ».
Une première mauvaise lecture…
Selon le porte-parole des détaillants au Québec, plusieurs facteurs ont mené à la décision de Target de quitter les marchés québécois et canadien.
« Le Québec et le Canada étaient déjà des marchés de consommation à maturité, et ce, au moment où Target a annoncé sa décision de traverser la frontière. Aussi, il y a eu un délai de plus de deux ans entre cette annonce et l'ouverture des premiers magasins. Ce faisant, leurs plus importants concurrents ont eu amplement de temps pour rénover leurs points de vente, revoir leur offre et leurs inventaires, réviser leurs prix, etc. ».
« La toute première erreur de Target aura été sa première mauvaise « lecture » des marchés québécois et canadien. Une méconnaissance de la complexité des marchés d'ici s'est traduite par une offre que les consommateurs ont trouvée dispendieuse et des tablettes à moitié remplies… Par la suite, il y a eu une tentative de modifier cette perception dans l'esprit des consommateurs, mais les réactions n'ont pas été celles escomptées par la chaîne ».
Des leçons à tirer…
M. Turgeon identifie quelques éléments-clés qui maximisent le succès des détaillants de toutes tailles :
- Analyser à fond le marché local visé
- Limiter au maximum le délai entre l'annonce et l'arrivée dans un marché
- Prendre pour acquis que tout succès dans un marché ne pourra pas automatiquement être répété dans un nouveau marché
- Offrir la possibilité aux consommateurs de faire leurs achats en ligne, et ce, afin de compléter l'offre des commerces de « brique et mortier »
- Prendre conscience que les consommateurs peuvent être de plus en plus rejoints dans le creux de leur main, via leur téléphone intelligent
… et des occasions à saisir !
Tout en déplorant les nombreux impacts directs et indirects qui découleront du départ de Target, M. Turgeon y voit des occasions à saisir pour les détaillants.
« Des milliers d'employés de qualité deviendront disponibles pour des postes dans des sièges sociaux et des points de vente, des sites parmi les meilleurs dans tous les marchés deviendront disponibles - ce qui procure des occasions de relocalisation. Aussi, des partenaires en communication, marketing, technologie, etc., qui ont développé des expertises, pourront être mis à contribution auprès de détaillants de toutes tailles », de conclure M. Turgeon.
SOURCE Conseil québécois du commerce de détail
et entrevues : DIRECTION Communications stratégiques, Emmanuelle Rouillard, (438) 881-1884, [email protected]
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