« Griffintown, plus qu'un boom immobilier! »
Le maire de l'arrondissement du Sud-Ouest s'adresse à la Chambre de commerce et d'industrie du Sud-Ouest de Montréal
MONTRÉAL, le 16 mars 2012 /CNW Telbec/ - C'est devant plus d'une centaine de membres de la Chambre de commerce et d'industrie du Sud-Ouest de Montréal, réunis à l'École de technologie supérieure (ETS), que le maire de l'arrondissement du Sud-Ouest, Benoit Dorais, est venu partagé sa vision de Griffintown. Mixité sociale, développement durable, sauvegarde du patrimoine, vie culturelle, emplois, transport collectif et actif, innovation, créativité, participation citoyenne : le maire Dorais a mis la table sur autant d'enjeux à prendre en compte et qui vont au-delà de l'effervescence immobilière que connaît présentement ce secteur.
Benoit Dorais a fait le point sur cette opportunité pour Montréal de faire les choses autrement. « Au-delà des transformations que provoquera ce boom immobilier, il y a un quartier qui existe bel et bien et il s'inscrit dans la trame historique de Montréal. Et nous souhaitons que sa revitalisation soit à l'image des villes du XXIe siècle, qu'elle offre à ceux qui y habitent, y travaillent ou s'y divertissent un milieu de vie dynamique, innovant et durable, à échelle humaine », a-t-il illustré.
« Faire du développent urbain à échelle humaine, c'est aussi laisser une place importante à la créativité et à l'innovation ». Et, dans ce sens, il serait opportun que dans le présent exercice de planification détaillée, « la Ville revoit le Programme particulier d'urbanisme, le PPU Peel-Wellington, afin de corriger des lacunes en matière d'usages permis, de hauteur, de densité et de stationnement extérieur », a précisé le maire Dorais.
Des logements sociaux et abordables
M. Dorais a réitéré l'engagement de son administration à maintenir pour tous nouveaux projets immobiliers de plus de 200 logements l'intégration de 15 % de logements sociaux et communautaires et de 15 % de logements abordables, qu'ils soient réalisés de plein droit ou qu'ils résultent d'un projet particulier. « D'ailleurs, a-t-il expliqué, nous allons annoncer bientôt une nouvelle stratégie visant à renforcer l'intégration de logements sociaux et communautaires dans les projets immobiliers. »
Le « berceau du développement durable »
Si l'arrondissement du Sud-Ouest a été le « berceau de l'industrialisation de Montréal au XIXe siècle, il sera, pour le maire Dorais, le « berceau du développement durable, humain et durable », le premier véritable « quartier durable » de Montréal. Et dans cette approche de développement durable, une grande place sera faite aux transports actifs et collectifs. « Dans un secteur comme Griffintown où l'on vise la densification sur la base des principes de Transit Oriented Development (TOD), ces principes qui consistent à aménager des quartiers autour de pôles de transport collectifs, leur utilisation s'impose comme conditions au développement. C'est de la responsabilité des pouvoirs publics de mettre un frein à l'étalement urbain et Griffintown en est une opportunité pour l'illustrer », a-t-il plaidé.
Pour l'innovation, la culture et le patrimoine
Lorsqu'il fut question du Quartier de l'innovation, le maire a expliqué que « nous devons, non seulement encourager la présence d'entreprises innovantes, de chercheurs, d'étudiants, d'entrepreneurs et d'artistes, mais également créer un environnement facilitant, tout en faisant nous-mêmes preuve d'imagination et d'innovation. »
« La culture constitue un levier essentiel de développement économique et urbain et une valeur forte pour le Sud-Ouest. Nous avons une volonté ferme de faire de la rue Ottawa un corridor culturel en appui avec les organismes et citoyens du milieu », a tenu à préciser le maire Dorais.
« Le Sud-Ouest est riche de son passé industriel qui lui a été légué. Afin de conserver cet héritage, nous avons adopté récemment notre première Politique culturelle, dont l'un des axes est la préservation et la mise en valeur du patrimoine. Forte de celle-ci, nous demandons à la Ville de Montréal que plusieurs édifices significatifs de Griffintown jouissent de statuts juridiques supplémentaires à ceux actuels, tels que la New City Gas, le Griffintown Horse Palace et l'édifice Rodier, un édifice phare avec sa structure de fonte », a ajouté le maire de l'arrondissement.
La création d'un comité aviseur
« L'arrondissement mettra sur pied ce qui pourrait ressembler à un comité aviseur réunissant des professionnels, des experts, des citoyens, des organismes et des institutions, des propriétaires et des résidants, ainsi que des promoteurs, privés, institutionnels ou à but non lucratif, qui alimentera la réflexion sur la vision et le développement de Griffintown », a annoncé Benoit Dorais. « Il s'agit de construire « une ville sur la Ville » et cette démarche suppose un « work in progress », un travail en continu. Nous allons prendre acte sous peu des recommandations de l'OCPM à l'issu des consultations et nous travaillerons dans ce sens. Nous souhaitons que le concept qui sera développé pour Griffintown ait assez de souplesse pour pouvoir suivre l'évolution des besoins et saisir les opportunités », a-t-il renchéri.
Un leadership public fort
« La condition clé de la réussite de la requalification de l'espace urbain demeure l'investissement consacré au domaine public. Le développement rapide d'un secteur tel que celui de Griffintown nécessite des investissements publics pour assurer une offre de services adéquate aux nouveaux résidants, qui seront 7 000 de plus dans les dix prochaines années », a noté Benoit Dorais. Il ne faut pas oublier, selon le maire, que « les règles budgétaires font du boom immobilier de Griffintown un enrichissement pour la Ville et un appauvrissement pour l'arrondissement du Sud-Ouest et ses résidants. Les nouvelles taxes foncières vont à la Ville tandis que l'arrondissement récolte des dépenses supplémentaires récurrentes. Il est donc impératif que la Ville rétablisse un fonds de développement permettant de compenser les arrondissements qui doivent dispenser des services à un plus grand nombre de résidants, sans compter l'obligation d'entretenir plus d'infrastructures, et souvent d'une plus grande complexité. »
Évoquant le manque de ressources financières et humaines adéquates pour accompagner les projets d'envergure, parfois pendant plusieurs années, le maire a plaidé pour que « soit mis sur pied un mécanisme de financement - le fonds d'investissement - dont les règles d'attribution sont claires et transparentes puisque ses projets sont créateurs de richesse pour la Ville. »
Enfin, le maire Dorais a mentionné « qu'une responsabilité partagée est à définir entre le privé et le public, notamment en matière de logement social et abordable. Nous croyons également qu'une formule de contribution à un fonds vert ou à un fonds de parcs doit être envisagée. Aussi, comme la pression à la hausse induite sur le développement par le PPU se reflète sur la valeur foncière des terrains de tout le secteur de Griffintown, il nous faudrait, afin de créer les conditions favorables à un milieu de vie de qualité, identifier des lots susceptibles d'être versés au domaine public. Là encore, le leadership de la Ville de Montréal est nécessaire et l'outil de la réserve foncière représente, à mon avis, un levier financier pour y parvenir », a-t-il conclu.
Denise Paré
514 878-5036
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