« L'éducation, une priorité » vraiment? - L'ACSAQ invite les chefs des partis à dévoiler leurs plans sur l'enseignement public du Québec English
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ASSOCIATION DES COMMISSIONS SCOLAIRES ANGLOPHONES DU QUEBEC23 août, 2012, 12:43 ET
Commentaires de David D'Aoust, président de l'ACSAQ.
MONTRÉAL, le 23 août 2012 /CNW Telbec/ - « Bonjour mesdames et messieurs, représentantes et représentants des médias et merci de vous joindre à nous aujourd'hui. Les Québécoises et Québécois ont un choix important à faire le 4 septembre et, à titre de président de l'Association représentant les commissions scolaires anglophones du Québec, je suis ici aujourd'hui pour vous dire qu'elles et ils n'ont pas encore des réponses claires au sujet de l'enseignement public et auxquelles elles et ils ont droit pour les aider à faire leur choix. L'enseignement public représente une responsabilité sacrée. Quiconque est élu premier ministre aura à respecter cette responsabilité. Cela est d'une importance primordiale pour nos parents, tuteurs légaux et élèves adultes. Comment les chefs vont-ils respecter cette responsabilité sacrée? Nous croyons que les Québécoises et Québécois veulent savoir.
C'est pourquoi l'ACSAQ invite chacun des chefs des principaux partis et leurs équipes de répondre à quelques questions clés portant sur l'enseignement public. Nous avons lancé le défi pour la première fois le 20 juillet avant le dépôt du décret d'élections. C'est avec mécontentement et inquiétude que l'ACSAQ vous annonce que ces questions demeurent sans réponse, et ce, malgré les quatre débats de cette semaine et le fait que plus de la moitié de la campagne électorale est terminée.
Alors, aujourd'hui, l'ACSAQ réitère les trois questions auxquelles s'ajoutent des questions spécifiques pour chacun des trois chefs des principaux partis politiques en tenant compte de leurs positions actuelles telles que nous les comprenons et malgré l'accent restreint sur l'enseignement public au cours de la compagne électorale.
À cet égard, l'ACSAQ ne prétend aucunement conseiller les membres de la communauté desservant les écoles publiques anglophones sur la façon de voter; toutefois, nous sommes déterminés à obtenir publiquement quelques réponses à des questions qui touchent nos élèves et leur avenir éducatif. Pour cette raison, il est important d'obtenir des réponses claires des candidats qui désirent, à titre de premier ministre du Québec, respecter cette responsabilité sacrée soit, l'enseignement public.
Voici nos trois questions :
1. L'éducation de nos enfants repose sur la confiance de la population. Les écoles publiques du Québec (primaires, secondaires, centres d'éducation des adultes et de formation professionnelle) sont contrôlées et gérées par les commissions scolaires, le palier de gouvernement élu par la population le plus près des communautés desservies. À l'heure actuelle, nous ignorons la date et le format des prochaines élections scolaires. Le 20 juillet nous vous avons posé des questions que nous vous répétons aujourd'hui :
(a) | Si vous et votre parti êtes élus pour former le prochain gouvernement, quelles garanties pouvez-vous offrir pour assurer que le système actuel des commissions scolaires universellement élues sera maintenu et renforcé? |
(b) | Quand allez-vous annoncer une date pour les prochaines élections scolaires et quel format vont-elles prendre? |
Monsieur Legault, à titre de chef de la Coalition Avenir Québec, vous proposez d'abolir les commissions scolaires élues et de les remplacer par des directions régionales non élues. De fait, ce plan fait partie intégrante de votre plateforme depuis la fondation de la Coalition Avenir Québec. Comment ces directions non élues vont-elles assurer l'égalité des chances en matière d'éducation pour tous les élèves? Comment seront-elles financées et qui fera partie du personnel de ces directions?
Madame Marois, vous vous êtes à peine prononcée sur la façon dont le Parti québécois, s'il accède au pouvoir, soutiendra les structures actuelles des écoles publiques. Votre plateforme propose une plus grande décentralisation des pouvoirs vers les écoles individuelles. Cela aidera-t-il vraiment à mieux combattre le taux de décrochage élevé au secondaire? Dans quelle mesure cela va-t-il améliorer les services offerts en matière d'enseignement public?
Monsieur Charest, votre gouvernement a déclaré qu'il appuierait les commissions scolaires élues, mais vous n'avez pas encore annoncé une date pour les élections scolaires, lesquelles ont été suspendues par une loi que votre gouvernement a adoptée il y a presque deux ans. Si votre gouvernement appuie publiquement les commissions scolaires élues, allez-vous rapidement annoncer une date pour les prochaines élections scolaires et répondre aux commissions scolaires qui ont demandé une dérogation au nombre de commissaires élus conformément au projet de loi nº 88?
2. Il n'y a aucun doute que le Québec va être confronté à un horizon économique difficile au cours des prochaines années. Inévitablement, tout futur gouvernement fera face aux choix difficiles concernant le financement des services publics. Chacun des chefs a déclaré que l'éducation est un investissement dans l'avenir du Québec et non pas tout simplement une dépense. Cela étant dit, les commissions scolaires ont subi des réductions budgétaires sérieuses ces dix dernières années, en plus d'une diminution de l'autonomie nécessaire pour offrir les meilleurs services possible à leurs élèves.
(a) | Si vous et votre parti êtes élus pour former le prochain gouvernement, allez-vous garantir le financement nécessaire de l'éducation publique au Québec en gardant toujours à l'esprit que l'éducation est le moteur de l'économie? |
(b) | Comment allez-vous garantir aux commissions scolaires la flexibilité dont elles ont besoin pour prendre des décisions et offrir la gamme complète de programmes qui correspond aux besoins locaux de leurs élèves et de leurs communautés? |
À cet égard, Monsieur Charest, votre gouvernement a, dans son dernier budget, diminué le financement de l'enseignement public de quelque 150 M$, soutenant que cette insuffisance budgétaire n'aurait aucun impact sur les élèves en classe. Comment pouvez-vous dire que l'éducation est la principale priorité et par la suite justifier de telles coupures? Monsieur Legault et Madame Marois : Quels sont vos plans spécifiques sur le financement de l'enseignement public, et comment allez-vous assurer que les écoles publiques du Québec auront les ressources nécessaires pour offrir des services de qualité à tous les élèves?
3. L'enseignement public en anglais au Québec est absolument vital pour l'avenir de nos communautés partout dans la province. Nos élèves bénéficient de programmes éducatifs progressifs et innovateurs, d'approches d'apprentissage et d'activités parascolaires inclusives, de même que d'un enseignement du français langue seconde hors pair à tous les niveaux partout dans le Québec. Cependant, la diminution des effectifs dans notre système scolaire demeure une source de préoccupation alors que l'accès à l'enseignement public en anglais est essentiellement limité aux élèves dont les parents ont étudié en anglais au Canada, cela en vertu des règles de la Charte de la langue française. Selon ces règles, que l'ACSAQ n'entend pas contester durant la prochaine campagne électorale, les parents admissibles demeurent confrontés à des retards bureaucratiques longs et complexes alors qu'ils cherchent à donner à leurs enfants l'accès à l'enseignement public en anglais.
(a) | Si vous et votre parti êtes élus pour former le prochain gouvernement, allez-vous adopter une position publique claire et favorable quant à l'importance et la valeur du système d'éducation publique anglophone du Québec pour l'avenir de notre province? |
(b) | Allez-vous prendre les mesures nécessaires pour améliorer l'efficacité et la transparence des procédures bureaucratiques imposées aux parents qui tentent d'obtenir l'admissibilité à l'enseignement public en anglais pour leurs enfants selon leurs droits prévus à la loi? |
Madame Marois, les seuls propos de votre plateforme électorale qui ont été clairs portent sur des questions de langue. Vous avez confirmé que votre parti, si élu, modifierait rapidement les dispositions de la loi 101 afin de limiter l'accès aux cégeps anglophones et aux centres d'éducation des adultes opérés par les neuf commissions scolaires anglophones. La Fédération des cégeps et un organisme communautaire d'étudiants québécois francophones se sont déjà prononcés contre ce plan. Nous vous signalons aussi qu'il n'est pas dans l'intention de l'ACSAQ de commenter davantage ce sujet. Toutefois, les commissions scolaires membres sont affectées directement par votre intention d'appliquer les dispositions de la loi 101 aux centres d'éducation des adultes. Pourriez-vous nous expliquer comment et pourquoi les adultes ayant atteint l'âge de la majorité selon la loi, qui choisissent de poursuivre leurs études non seulement en anglais, mais en français aussi menacent-ils l'avenir de la langue française. De plus, pourriez-vous nous expliquer si un gouvernement du PQ est élu, est-ce qu'il respectera et appuiera la stabilité future de notre réseau de commissions scolaires anglophones et, si oui, comment?
Monsieur Legault, vous vous êtes prononcé très peu à l'égard des questions de langue, tout en engageant votre parti à hausser le financement de la surveillance bureaucratique de la loi 101. Pourriez-vous nous expliquer pourquoi? Pourriez-vous nous dire si, selon vous, le réseau des écoles publiques anglophones est un atout pour l'avenir du Québec? Monsieur Charest, vous aussi avez déclaré que votre gouvernement s'oppose à l'application des dispositions de la loi 101 aux adultes. Cela étant dit, pourquoi n'avez-vous pas défendu publiquement le rôle et la valeur des écoles publiques anglophones lors des débats électoraux?
Mesdames et messieurs, nous incitons les Québécoises et Québécois à exercer leur droit de vote le 4 septembre. De plus, nous invitons Jean Charest, Pauline Marois, François Legault et les autres chefs à faire preuve de courage et de leadership afin d'aider les Québécoises et Québécois à prendre une décision responsable et éclairée ce jour-là. Vous pouvez comprendre que l'ACSAQ, à titre de porte-parole de l'enseignement public anglophone du Québec, évaluera comment chaque chef répondra à nos questions lors de la campagne électorale. Merci. »
SOURCE : ASSOCIATION DES COMMISSIONS SCOLAIRES ANGLOPHONES DU QUEBEC
Kim Hamilton
Directrice des communications et des projets spéciaux
514-919-3894
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