« Les coopératives apportent une contribution fondamentale pour l'émergence d'une nouvelle gouvernance mondiale » - Jacques Attali English
QUÉBEC, le 10 oct. 2012 /CNW Telbec/ - Devant un parterre réunissant 2 800 dirigeants et administrateurs des plus importantes coopératives du monde, l'économiste, philosophe et auteur prolifique bien connu, M. Jacques Attali, a soutenu que les coopératives sont porteuses de solutions aux grands défis auxquels le monde doit faire face. « L'économie de marché s'est globalisée, mais l'état de droit est demeuré national. Cette globalisation sans état de droit est la cause profonde de toutes les crises auxquelles nous assistons : financière, écologique, etc. Le modèle coopératif est un modèle d'avenir parce qu'il arrive à concilier l'économie de marché et la démocratie. Et il crée ces conditions de compatibilité à l'intérieur même de l'économie de marché », a affirmé l'économiste d'entrée de jeu.
Favoriser « l'économie positive »
Il faut favoriser l'émergence d'une « économie positive » selon M. Attali, soit « une économie où la rentabilité est une condition de la survie mais non une fin en soi. Les coopératives font partie de cette économie positive qui a vocation - si les choses tournent bien - de remplacer le capitalisme classique », a-t-il proposé.
Poursuivant sur ce thème, l'essayiste a déclaré que l'économie de marché, telle que définie par le capitalisme traditionnel, ne peut réussir à définir une économie en équilibre. « L'économie de marché ne permet pas la meilleure allocation des ressources et c'est l'État qui compense pour assurer l'équilibre. Mais dans une économie de marché mondiale, il n'y a pas d'État permettant d'assurer une économie mondiale équilibrée », a-t-il déploré. Jacques Attali a évoqué la « somalisation » de l'économie mondiale où, à l'image de la Somalie, l'économie domine sans être régulée par un véritable état de droit.
Des défis pour le modèle coopératif
Parce qu'il est en mesure de tenir compte de dimensions extérieure à la logique du capital (l'intérêt des consommateurs, de l'environnement, etc.), le modèle coopératif peut répondre aux enjeux de la globalisation. « Les grands enjeux d'aujourd'hui portent sur l'impact que nous avons sur les générations futures », a-t-il déclaré, invitant du même souffle les coopératives à trouver les moyens démocratiques de tenir compte de l'intérêt des générations futures dans leurs décisions d'aujourd'hui.
Il a ensuite invité les coopératives à collaborer plus étroitement avec les ONG, dans une perspective de gouvernance mondiale. « Les coopératives et les ONG partagent les mêmes valeurs, participent d'une recherche de ce qui est bon pour les générations suivantes. Ce sont des organisations qui sont de la même famille ».
Toujours dans une perspective de gouvernance mondiale, Jacques Attali a dit espérer que les coopératives revendiquent une présence institutionnelle internationale, comparable à celle de l'Organisation des Nations-Unies. Ce serait la base, croit-il, « d'une communauté qui pense à l'intérêt des générations futures plutôt qu'à la juxtaposition des intérêts nationaux ». L'intervention du philosophe s'est conclue par un vibrant message de paix : « Nous avons vécu le désordre et la violence au début du 19e siècle, comme au début du 20e siècle; il nous appartient que le début du 21e siècle n'y ressemble pas ».
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Site de l'Année internationale des coopératives 2012 (ONU)
SOURCE : Sommet International des coopératives 2012
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