« L'offre finale » de Bombardier dénoncée - Marche de solidarité à La Pocatière
LA POCATIÈRE, QC, le 17 nov. 2012 /CNW Telbec/ - Une grande marche de solidarité a lieu cet avant-midi à La Pocatière, en appui aux revendications du Syndicat des employés de Bombardier (FIM-CSN), en grève depuis le 1er novembre. Le comité de négociation dénonce notamment « l'offre finale » déposée jeudi soir par la partie patronale, qu'il perçoit comme une rebuffade et un manque de respect à l'égard des travailleurs.
Profondément déçu par la tournure des pourparlers, le président du syndicat, Mario Lévesque, qualifie d'irresponsable l'attitude de Bombardier dans les échanges, qui ont pris fin hier. Il exhorte l'employeur à faire preuve de plus d'ouverture et il réclame que les emplois annoncés par le gouvernement et l'entreprise pour les différents contrats, soient créés à La Pocatière et non ailleurs. « Actuellement, nous nous sentons floués. Qu'on livre la marchandise promise ! »
Pour le président de la Fédération de l'industrie manufacturière (FIM-CSN), Alain Lampron, « le frein doit être appliqué à la sous-traitance actuelle qui saigne la région de ses emplois. Les travailleurs méritent pleinement d'être traités avec plus d'égards. La direction de Bombardier a le devoir moral de respecter sa signature apposée sur la lettre d'entente de février 2010, qui stipulait que l'employeur s'engageait à assurer à l'usine de La Pocatère l'exécution des activités de production pour divers contrats, ce qu'elle refuse de faire. »
Quant au secrétaire général de la CSN, Jean Lortie, il a fait appel à l'entreprise multinationale pour qu'elle reconnaisse de façon tangible tout le travail fourni par ses travailleurs pocatois dans l'édification de l'empire Bombardier. Il a aussi insisté sur « les concessions que ces derniers ont déjà consenties pour permettre à l'entreprise de consolider ses assises dans cette région du Bas Saint-Laurent, ce qui l'a grandement aidée à faire valoir son savoir-faire ailleurs dans le monde. Un retour d'ascenseur ne peut être que dans l'ordre des choses ».
Nancy Legendre, présidente du Conseil central du Bas Saint-Laurent (CSN) revendique le respect de l'accord de février 2010 au nom de tous les travailleurs de la région, privés de leur gagne-pain en raison de la fuite des emplois vers les États-Unis, notamment. « Bombardier doit se comporter en bon citoyen corporatif, conscient de son importance économique et respectueux des citoyens qui l'ont aidé à grandir. »
Rappel des faits
Une entente signée entre Bombardier et le syndicat, en février 2010, stipulait que l'employeur s'engageait à assurer à l'usine de La Pocatière l'exécution des activités de production, notamment pour les contrats avec la Chicago Transit Autorithy, la New Jersey Transit et la Société de Transport de Montréal (STM).
Les engagements pris par Bombardier garantissaient notamment à l'usine de La Pocatière la fabrication des pièces primaires, des sous-ensembles mineurs et majeurs ainsi que la fabrication des caissons en acier inoxydable des voitures de métro du contrat à venir. Le gouvernement de l'époque avait annoncé que la première portion du contrat de la Société de transport de Montréal devait fournir du travail, pendant huit ans, à 775 travailleurs de la région de La Pocatière.
Mais à l'automne 2011, l'employeur faisait savoir que les pavillons (toits des voitures du métro de Montréal), qui devaient originellement être en acier inoxydable et réalisés à La Pocatière, seraient faits en aluminium par une entreprise américaine. Plusieurs autres pièces sont également fabriquées en sous-traitance.
Toute l'économie de la région est menacée
« Non seulement plusieurs emplois directs et indirects sont ainsi remis en cause, mais toute l'économie de la région est menacée », soutient Nancy Legendre. Bombardier représente la plus importante entreprise privée de l'Est du Québec et son usine de La Pocatière procure du travail à de nombreux fournisseurs locaux et régionaux.
De 1998 à 2005, l'usine de La Pocatière comptait plus de 1000 travailleurs. Mais depuis 2006 leur nombre est passé à 330. Puis, à cause de la fuite des emplois à l'extérieur de la région, pas plus de 200 travailleurs seront nécessaires à la réalisation du contrat de la STM.
SOURCE : FEDERATION DE L'INDUSTRIE MANUFACTURIERE (FIM-CSN)
Mario Lévesque, président du syndicat : 418 867-0802
Benoit Aubry, Service des communications de la CSN : 514 704-3297
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