Il est important de rattraper rapidement les vaccins manqués en raison de la pandémie pour prévenir d'éventuelles maladies graves, notamment la méningite et le cancer
TORONTO, le 3 oct. 2022 /CNW/ - La Fédération des femmes médecins du Canada (FFMC) demande au gouvernement de l'Ontario de prendre des mesures supplémentaires pour étendre les programmes de vaccination en vue de remédier à la crise liée aux interruptions de séances de vaccination systématique dans les écoles pendant la pandémie de la COVID-19.
La vaccination en milieu scolaire permet de prévenir de nombreuses maladies graves telles que la méningite et le cancer, non seulement pour la durée de fréquentation de l'école, mais pendant toute la vie d'une personne. L'un des vaccins importants est celui qui immunise contre le virus du papillome humain (VPH) responsable de neuf cancers du col de l'utérus sur dix et d'autres types de cancers chez les hommes et les femmes1.
Or, pendant l'année scolaire 2020-2021, seulement 1 % des jeunes de 12 ans en Ontario ont reçu toutes leurs doses de vaccin contre le VPH. Cette situation est en grande partie due à l'interruption des programmes de vaccination en milieu scolaire pendant la pandémie. Parmi les trois principaux programmes de vaccination en milieu scolaire surveillés par Santé publique Ontario, celui contre le VPH affiche le taux de vaccination le plus bas. Pour les deux autres programmes, qui ciblent l'hépatite B et la méningite à méningocoque (MCV4), le taux est de 17 %2.
À titre de comparaison, avant la pandémie, ces taux étaient de 94 % pour le MCV4, de 77 % pour l'hépatite B et de 63 % pour le VPH chez les jeunes de 17 ans ayant été vaccinés à l'école. C'est dire tout le travail qui sera nécessaire pour rattraper le temps perdu3. Avec les derniers résultats connus des taux de vaccination contre le VPH, le Canada est bien loin de l'objectif auquel il s'était engagé sur la scène internationale, à savoir vacciner 90 % des jeunes contre le VPH.
La semaine du 3 octobre correspond à la Semaine de prévention du VPH au Canada et la FFMC encourage le gouvernement de l'Ontario à agir : « Ne laissez pas nos enfants passer entre les mailles du filet - aidez à prévenir le VPH et le cancer dès maintenant! » Le gouvernement a mis en place un plan préliminaire et investi au niveau de la santé publique pour aider à rattraper les vaccins manqués. Mais il est possible d'en faire plus. La FFMC demande au gouvernement de l'Ontario de mieux soutenir les intervenants du système de santé pour garantir que tous les enfants d'âge scolaire admissibles au vaccin contre le VPH puissent le recevoir.
La grande rapidité avec laquelle le programme de vaccination contre la COVID-19 a été mis en place et les leçons tirées de son succès devraient être mises à profit pour résoudre ce nouveau problème de santé publique lié à l'immunisation : il est entre autres possible d'étendre l'accès aux vaccins en les offrant ailleurs que dans les endroits habituels, de créer une campagne de communication publique robuste et de créer un registre de vaccination bonnifié, accessible à tous les professionnels de la santé, à l'image du système COVAX.
Tous ces outils devraient être réutilisés pour la vaccination contre le VPH, et la FFMC demande au gouvernement de collaborer avec les intervenants du système de santé pour mettre en place les étapes clés suivantes :
- Établir des cibles de vaccination contre le VPH et surveiller la progression : définir des objectifs clairs pour rattraper le retard accumulé et assurer un suivi efficace des progrès effectués.
- Faciliter l'accès aux vaccins contre le VPH et assurer un suivi : étendre le programme de vaccination contre le VPH aux écoles secondaires pour permettre aux élèves qui n'ont pas été vaccinés de se mettre à jour, autoriser les pharmaciens à administrer les vaccins et mettre en place un registre électronique centralisé pour suivre l'avancement de la campagne de vaccination.
- Communiquer : mettre en œuvre un plan de communication robuste et coordonné pour mieux sensibiliser le public à la nécessité de se faire vacciner et expliquer comment obtenir les vaccins.
« En prenant exemple sur le succès qu'a connu le programme de vaccination contre la COVID-19, nous pouvons améliorer le système actuel et garantir que les enfants reçoivent les vaccins qu'ils ont manqués pendant la pandémie », a déclaré la Dre Vivien Brown, médecin de famille à Toronto, présidente du Groupe de travail sur la vaccination contre le VPH et membre du Conseil d'administration d'Immunisation Canada. « Nous avons la possibilité d'atteindre un taux élevé de vaccination contre le VPH. Cela protégera nos enfants et évitera à notre système de santé d'avoir à payer un prix lourd plus tard. Si nous vaccinons maintenant, nous prévenons le cancer et d'autres maladies graves. »
Il semble que les Ontariennes et Ontariens aient hâte qu'on leur donne les outils nécessaires pour relever ce défi. Un récent sondage mené auprès de parents ontariens ayant des enfants âgés de 10 à 18 ans a révélé que le problème les inquiétait. Plus des trois quarts (77 %) se disent en effet un peu ou très préoccupés par le fait que leurs enfants aient manqué certains vaccins à l'école4.
« Bien que la COVID-19 ait été la cause du dérapage de nos programmes de vaccination contre le VPH et d'autres maladies en milieu scolaire, c'est aussi elle qui nous enseigne ce que nous devons et pouvons faire pour y remédier », a déclaré Liz Ellwood, une survivante du cancer du col de l'utérus d'Ottawa qui milite depuis longtemps pour l'éducation et la vaccination contre le VPH. « Nous pouvons vraiment épargner à nos enfants les cancers liés au VPH si le gouvernement de l'Ontario, la communauté médicale, les écoles et les parents unissent leurs efforts, de toute urgence, pour veiller à ce qu'ils soient vaccinés comme il se doit. »
Dans le cadre de la Semaine de la prévention du VPH, la FFMC, en collaboration avec Merck Canada Inc., apporte son soutien à une discussion organisée par Longwoods qui donnera l'occasion à des cliniciens et à des spécialistes en santé publique de s'exprimer sur cet important enjeu de santé publique. Cet événement aura lieu le lundi 3 octobre, de 13 h 30 à 14 h 30 (HNE). Pour de plus amples renseignements et pour vous inscrire à cet événement, qui sera animé par la journaliste Kelly Grant du Globe and Mail, consultez le site : https://bit.ly/3xGcx2u. L'événement sera également enregistré et rediffusé sur la chaîne YouTube de Longwoods : https://www.youtube.com/user/longwoodstv
La Fédération des femmes médecins du Canada (FFMC) est un organisme national dédié à l'épanouissement professionnel, social et personnel des femmes médecins et à la promotion du bien-être des femmes dans la profession médicale et dans la société en général. Fondée il y a près de 100 ans et forte de nombreuses filiales dans tout le Canada, la FFMC cherche à être un tremplin de mise en réseau et de développement professionnel pour toutes les femmes canadiennes travaillant dans le secteur médical. Elle se veut aussi la principale instance de défense de la santé des femmes au Canada. Pour plus de détails, consultez fmwc.ca.
RÉFÉRENCES
1 Centers for Disease Control and Prevention (February 2022); Cancers caused by HPV: https://www.cdc.gov/hpv/parents/cancer.html#:~:text=Cervical%20cancer%20and%20HPV,diagnosed%20with%20a%20cervical%20precancer |
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2 Public Health Ontario, Surveillance Report - Immunization Coverage Report for School-Based Programs in Ontario: 2019-20 and 2020-21 School Years: https://www.publichealthontario.ca/-/media/documents/i/2021/immunization-coverage-2019-2021.pdf?sc_lang=en |
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3 Public Health Ontario, Surveillance Report - Immunization Coverage Report for School-Based Programs in Ontario: 2019-20 and 2020-21 School Years: https://www.publichealthontario.ca/-/media/documents/i/2021/immunization-coverage-2019-2021.pdf?sc_lang=en |
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4 19toZero, School, School-based vaccine survey, August 2022, Slide #15, https://docs.google.com/presentation/d/e/2PACX-1vS6xry9wa6oRhE4yVAWrSdBCVNXRQkY4vZiw5A4LQmZr1Xtf8G1FhJbXFWuMF8tJg/pub?start=false&loop=false&delayms=10000&slide=id.g144139532ea_0_91 |
SOURCE Fédération des femmes médecins du Canada
Michael Read, [email protected], 613-569-5881
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