« Passons de la parole aux actes », demande l'OIIQ : il est temps de répondre aux besoins des aînés dans les CHSLD et les résidences
MONTRÉAL, le 24 mai 2016 /CNW Telbec/ - « Nous sommes depuis longtemps préoccupés par la qualité et la sécurité des soins offerts à nos aînés tant dans les Résidences privées pour aînés (RPA) que dans les Centres d'hébergement et de soins de longue durée (CHSLD). Au nom de la santé des Québécois, il est grand temps d'agir. Des changements et des mesures structurantes s'imposent », déclare Lucie Tremblay, présidente de l'Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (OIIQ).
C'est le message que cette dernière tenait à livrer avec insistance, à l'occasion de la remise du mémoire intitulé « Synthèse des prises de position de l'OIIQ 2013-2016 », au Secrétariat aux aînés du ministère de la Famille, dans le cadre d'une consultation relative au plan d'action gouvernemental pour contrer la maltraitance des aînés.
Soins et services aux aînés en résidences : un constat accablant
L'organisation des soins et des services dans les RPA est parfois déficiente. Il arrive fréquemment que les aides-soignants appelés à dispenser des soins infirmiers n'aient pas la formation requise et ne soient pas encadrés adéquatement. L'accès aux soins infirmiers ou à d'autres soins professionnels y est difficile, voire impossible dans certains cas.
Pour ce qui est des CHSLD, la situation demeure préoccupante. Les personnes hébergées sont vulnérables et nécessitent une évaluation et une surveillance de leur condition de santé donnant lieu à des soins appropriés. En l'absence de telles mesures, on constate que les programmes visant à prévenir les problèmes de déshydratation, de malnutrition, de chutes ou de plaies de pression ne sont pas mis en place. Ces affections engendrent des souffrances et des coûts importants, ainsi que des conséquences néfastes sur la qualité de vie des personnes.
Prévenir la maltraitance par une nouvelle culture de soins
Les dirigeants du système de santé ont le devoir de mettre en place dans ces établissements une culture de bientraitance des aînés, en comptant particulièrement sur l'apport essentiel des infirmières et des infirmiers. Cette approche consiste à placer l'individu au centre de la relation de soins, d'en faire l'acteur principal et non un objet de soins.
Sur cette base, l'OIIQ a émis à maintes reprises des recommandations structurantes, restées lettre morte jusqu'à ce jour, bien que soutenues par plusieurs acteurs de la santé. Le mémoire de l'OIIQ poursuit dans ce sens en recommandant :
- La tenue d'une campagne de promotion sociétale de la bientraitance envers les personnes aînées;
- La mise en place d'une structure professionnelle de bientraitance dans les RPA et les CHSLD;
- La garantie d'une prestation sécuritaire et adéquate des soins. Cette prestation doit reposer sur l'évaluation initiale et continue des besoins en soins infirmiers des résidents. Elle doit s'appuyer également sur l'affectation, en nombre suffisant, d'infirmières et d'infirmiers, ainsi que d'autres soignants disposant de la capacité légale, de la formation, des connaissances et de l'expérience pour fournir les soins requis;
- L'obligation pour les établissements de déterminer sur la base de résultats probants les ratios infirmière-résidents, les compétences requises ainsi que la composition des équipes de soins infirmiers;
- L'intégration dans les CHSLD des infirmières praticiennes spécialisées de première ligne;
- La mise en œuvre de pratiques collaboratives en CHSLD, afin de répondre aux besoins des résidents, en leur offrant un accès à des expertises professionnelles diversifiées.
L'OIIQ fait également appel à la mobilisation des ressources en faveur des soins bienveillants envers nos aînés. « Nous sommes convaincus, affirme sa présidente, qu'une combinaison des expertises professionnelles est indispensable pour répondre aux besoins d'une population particulièrement vulnérable, dont la santé et le bien-être exigent une offre de soins et de services significativement réajustée. »
À propos de l'Ordre des infirmières et infirmiers du Québec
L'OIIQ est le plus grand ordre professionnel dans le domaine de la santé au Québec. Il est régi par la Loi sur les infirmières et les infirmiers et par le Code des professions. L'OIIQ est également guidé par ses valeurs de gouvernance que sont la confiance, la bienveillance, le respect et l'équité. Au 31 mars 2016, il comptait 74 000 membres et quelque 15 000 étudiants immatriculés. Sa mission est d'assurer la protection du public par et avec les infirmières et infirmiers tout en veillant à l'amélioration de la santé des Québécois. L'OIIQ a également pour mandat de promouvoir une pratique infirmière de qualité et de contribuer au maintien des compétences des infirmières et des infirmiers.
SOURCE Ordre des infirmières et infirmiers du Québec
et entrevues : Colette Ouellet, Directrice des communications, OIIQ, 514 604-2298, [email protected] ; Karina Sieres, Conseillère, Relations publiques, OIIQ, 514 935-2501, poste 400, 514 895-1987 (cell), [email protected]
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