/R E P R I S E -- Finances publiques du Québec : Une occasion unique d'investir pour l'avenir/
MONTRÉAL, le 12 févr. 2020 /CNW Telbec/ - Et maintenant, on fait quoi? Voilà la question que pose l'Institut du Québec (IDQ) dans un nouveau rapport sur les finances publiques du Québec, alors que les cibles de réduction de dette sont atteintes ou en voie de l'être. Grâce à la convergence de plusieurs facteurs - croissance économique exceptionnelle, contrôle des dépenses, hausse des transferts fédéraux et faiblesse des taux d'intérêts - la province a maintenu, entre 2013 et 2019, le rythme de désendettement relatif le plus rapide de son histoire moderne.
Faut-il maintenir le cap ? Doit-on profiter de l'embellie actuelle pour baisser les impôts, hausser les dépenses, ou procéder à certains investissements? Dans une étude publiée aujourd'hui, l'IDQ se penche sur cinq scénarios - la poursuite du statu quo et quatre options de changement - afin d'analyser leurs impacts budgétaires à l'horizon 2029-2030.
« Si tout le monde s'entend pour dire que les finances publiques du Québec sont en bien meilleure posture aujourd'hui qu'il y a six ou sept ans, il n'y a cependant pas de consensus sur la direction à prendre pour l'avenir, explique Jérôme Lussier, directeur associé à l'IDQ. Dans ce contexte, nous avons cherché à savoir si le gouvernement possède une marge de manœuvre suffisante pour modifier les paramètres budgétaires actuels et si oui, quelles seraient les approches à privilégier. »
En projetant cinq différentes options pour la prochaine décennie, l'étude conclut que :
- La poursuite du statu quo permettrait au Québec d'atteindre un ratio de dette brute au PIB de 40 %, et un ratio de dette représentant les déficits cumulés (la « mauvaise dette ») de 12 % en 2029-2030. Le Québec renouerait toutefois avec les déficits (légers) dès 2024-2025 et le manque à gagner s'accroitrait ensuite chaque année pour atteindre 1 % du PIB dans 10 ans;
- Baisser les impôts ou hausser les dépenses de programmes aurait pour effet de creuser les déficits et de rehausser les ratios de dette. Ces deux autres scénarios mèneraient à un déficit de près de 16 G$ (soit environ 2,5 % du PIB) en 2029-2030. À échéance, le ratio de dette brute au PIB atteindrait environ 45 %, et celui de dette représentant les déficits cumulés serait d'environ 17 %;
- Le gouvernement pourrait en théorie atteindre un résultat similaire au statu quo en abaissant la charge fiscale et en réduisant les dépenses de manière correspondante, mais ce scénario se heurterait fort probablement à des limites budgétaires et politiques importantes;
- Si le gouvernement souhaitait profiter de l'amélioration des finances publiques pour procéder à des investissements de long terme, il pourrait théoriquement emprunter jusqu'à 50 G$ au cours de la prochaine décennie tout en maintenant le service de la dette à un maximum de 10 % des revenus autonomes. À l'horizon 2029-2030, cette option générerait un déficit de 1,4 % du PIB, le ratio de dette brute au PIB s'élèverait à environ 49 %, et celui de dette représentant les déficits cumulés se situerait à environ 13 %. (En limitant le ratio de dette brute à 45 %, le gouvernement pourrait quand même procéder à des investissements additionnels de 28 G$.)
Des choix stratégiques
« Au cours de la dernière décennie, les gouvernements successifs ont géré les finances publiques de manière avisée, en stimulant l'économie en période de ralentissement, et en désendettant le Québec en période de croissance, explique Sonny Scarfone, économiste sénior à l'IDQ. Il y a toutefois fort à parier qu'au cours de la prochaine décennie, la surchauffe actuelle s'estompe et l'économie converge vers le potentiel du Québec, ce qui conduira à un déséquilibre structurel entre les revenus et les dépenses du gouvernement. »
Dans ce contexte, l'analyse révèle que des baisses d'impôts ou des hausses de dépenses, - bien que parfois justifiées et politiquement populaires, - auraient un impact négatif durable sur les finances publiques du Québec. En fait, les options les plus responsables, en particulier au plan de l'équité intergénérationnelle, seraient le maintien du statu quo, ou des investissements stratégiques de long terme.
« Maintenir le statu quo permettrait de poursuivre le désendettement relatif du Québec, alors qu'investir dans l'avenir permettrait de mieux nous préparer à relever les grands défis du 21e siècle : décarbonation et circularisation de l'économie, vieillissement de la population, remise à niveau des infrastructures, automatisation et transition numérique, déclare Jérôme Lussier. La conjoncture actuelle est unique dans l'histoire récente du Québec, et fort probablement temporaire. S'il décide de passer à l'action, le gouvernement devra éviter de gaspiller cette occasion en adoptant des mesures budgétaires à court terme, et s'assurer que son ambition témoigne d'une réelle vision d'avenir. »
Pour en savoir plus
Téléchargez le rapport Finances publiques du Québec : Et maintenant, on fait quoi?
À propos de l'Institut du Québec
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SOURCE Institut du Quebec
Liette D'Amours, Responsable des relations avec les médias, 514 649-2347, [email protected]
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