/R E P R I S E -- L'accès au logement, un droit fondamental trop souvent occulté/
MONTRÉAL, le 15 févr. 2019 /CNW Telbec/ - Entre le malaise de l'appropriation culturelle autochtone accolé à son titre et le discours désobligeant du directeur des ventes à l'endroit des travailleuses du sexe, le projet OSHA vise à développer 200 condos et se targue d'y inclure 40 logements abordables. Un nombre largement insuffisant, en plein cœur d'un secteur dont les besoins en logement social sont adressés depuis plus d'un an par les organismes du quartier.
Un toit sur la tête : ni un luxe, ni un privilège.
L'Anonyme et Dopamine sont inquiets, particulièrement dans le contexte où les possibilités d'accès à des logements adaptés pour les personnes marginalisées s'amenuisent alors que leurs conditions de vie et leur état de santé globale sont déjà fragilisés. Présentes quotidiennement dans la communauté, les équipes d'intervention perçoivent une augmentation de la stigmatisation et des tensions dans le quartier.
Bien que le quartier Hochelaga-Maisonneuve vit une transformation voire une gentrification, les réalités vécues par les personnes de notre communauté sont accentuées par l'écart social et économique qui les séparent des nouveaux résidents du quartier. Déjà, les frais liés au logement représentent 30 % ou plus du revenu pour plus du quart des ménages. L'implantation de projets immobiliers comme OSHA incarne le paradoxe même de la réponse aux besoins du quartier.
Le quartier Hochelaga-Maisonneuve n'a pas besoin de 200 nouveaux condos, mais d'une dose d'options tangibles et d'humilité sociale pour les personnes qui y vivent depuis des décennies. Soyons clair-es : la fermeture de lieux de consommation n'éliminera pas l'usage de substances et le travail du sexe, ce plus vieux métier du monde que bien des personnes préfèreraient voir disparaître. Dans ce quartier de plus en plus assujetti à la spéculation immobilière, Hochelaga-Maisonneuve pourrait rapidement vivre un glissement de son idéal d'équilibre de mixité sociale et de revitalisation urbaine. Des concepts qui, aujourd'hui, deviennent trop souvent synonymes d'embourgeoisement au détriment des personnes en situation de précarité.
À PROPOS
L'Anonyme vise à promouvoir des comportements sécuritaires et des relations égalitaires ainsi que prévenir la transmission des infections transmissibles sexuellement ou par le sang (ITSS) par une approche humaniste de proximité. www.anonyme.ca
Dopamine a pour mandat d'accueillir, soutenir et accompagner les personnes consommant des drogues, leur entourage et la population en général du quartier et des secteurs environnants, dans un cadre de prévention du VIH/Sida, hépatites et autres ITSS. www.dopamine.ca
SOURCE L’Anonyme
L'ANONYME, Sylvie Boivin, directrice générale, Julien Montreuil, directeur adjoint, [email protected] | 514-842-1488; DOPAMINE, Martin Pagé, directeur général, [email protected] | 514-251-8872
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