1er budget de François Legault - « C'est une catastrophe pour le climat » - Manon Massé
QUÉBEC, le 21 mars 2019 /CNW Telbec/ - Réagissant à la présentation du premier budget du gouvernement Legault, la porte-parole de Québec solidaire, Manon Massé, se dit absolument atterrée par le manque d'investissements neufs et structurants pour lutter contre les changements climatiques et pour entamer la nécessaire transition économique et écologique. La cheffe de la 2e opposition annonce qu'elle réunira son caucus rapidement pour évaluer la riposte à donner à ce budget pour forcer le gouvernement à changer de cap.
« Ce budget est une véritable catastrophe pour le climat. C'est irresponsable! Les bras me sont tombés en constatant que ni M. Legault, ni son ministre des Finances, n'ont compris l'ampleur de la crise climatique et l'ampleur des moyens qu'il faudra prendre pour empêcher le Québec de foncer dans l'iceberg climatique. Étant donné la gravité et l'urgence de la situation, je sens le besoin de consulter mon caucus pour évaluer la riposte à donner à ce budget. On ne peut pas laisser passer ça en se croisant les bras. Il faut répondre aux attentes des milliers de jeunes qui étaient dans la rue pour le climat la semaine dernière », maintient Mme Massé.
Aucune des attentes pré-budgétaires minimales et nécessaires présentées par les solidaires n'a été comblée par ce budget :
- Aucun argent additionnel n'a été prévu pour baisser les tarifs de transport collectif ou augmenter les budgets des Sociétés de transport.
- Le ratio des investissements en transport collectif versus ceux en transport routier se détériore, passant de 31% à 27%. Le montant prévu au PQI pour les infrastructures de transport collectif fait du surplace à 9G$.
- Le budget de dépenses de programmes du ministère de l'Environnement n'augmente que de 29M$, alors qu'il aurait fallu l'augmenter de 175M$ pour lui permettre de remplir convenablement son mandat.
Des chiffres maquillés
De plus, la seule mesure tape à l'œil de ce budget en matière de lutte aux changements climatiques, l'incitatif pour l'achat de voitures électriques, est loin d'être suffisante pour réduire de façon importante l'émission de GES. Tout ça mène à plus de routes et plus de congestion. La preuve, c'est que le gouvernement a augmenté le budget routier prévu au PQI de 4,5G$ pour le porter à 24,5G$, souligne le responsable en matière de justice fiscale pour Québec solidaire, Vincent Marissal. Fait à noter : le 3e lien est inscrit au PQI pour la première fois.
« Si le gouvernement Legault pense que c'est seulement la voiture électrique qui va sauver la planète, c'est qu'il est dans le champ comme c'est pas possible. M. Girard a même tenté de camoufler la réalité avec ses chiffres. Il prétend qu'il y aura 1,6G$ d'argent neuf au PQI pour les infrastructures de transport collectif. Mais c'est faux! Lorsqu'on regarde le montant inscrit au PQI l'an dernier pour le transport collectif, il y avait déjà 9G$ sur 10 ans, c'est la même chose cette année : toujours 9G$ sur 10 ans. Ça stagne! Pendant ce temps, les investissements pour les routes augmentent de 25%! » explique M. Marissal.
Québec solidaire souhaite aussi attirer l'attention sur d'autres chiffres douteux. Le gouvernement affirme investir 1G$ sur 6 ans - moins de 200M$ par année- pour la lutte aux changements climatiques. Cet argent sera financé par le Fonds vert. Cela revient à dire qu'il ne s'agit pas d'argent additionnel, mais de l'argent provenant des revenus autonomes du Fonds qui aurait existé de toutes façons, peu importe le gouvernement. De plus, le gouvernement prétend que la construction d'arénas, d'anneaux de glace ou l'aménagement du Quartier des spectacles font partie des investissements en infrastructures durables.
Des surplus historiques
En résumé, l'absence d'investissements importants en transport collectif ou pour la lutte aux changements climatiques en général est d'autant plus troublante que ce budget confirme les surplus historiques dont dispose le gouvernement.
« M. Legault et M. Girard ne peuvent pas dire qu'ils n'avaient pas de marge de manœuvre pour lutter contre les changements climatiques, ils prévoient verser 18G$ additionnels au Fonds des générations d'ici 5 ans. L'argent est disponible, mais M. Legault est plus préoccupé par une dette financière sous contrôle que par la dette climatique qui ne fait qu'empirer. Le gouvernement Legault aurait pu faire beaucoup plus pour les changements climatiques, sans même faire de déficit, et il en aurait resté pour les autres missions de l'État dont l'éducation et la santé », tient à préciser Vincent Marissal.
Québec solidaire réitère qu'un plan gouvernemental de transition économique et écologique - incluant une loi climatique- doit être adopté de façon urgente. Le Québec, qui fait déjà mieux qu'ailleurs, a le devoir d'affirmer son leadership mondial pour atteindre les cibles du GIEC et contrer le réchauffement climatique.
SOURCE Aile parlementaire de Québec solidaire
Stéphanie Guévremont, Attachée de presse des porte-parole de Québec solidaire, 418-473-2579 ou [email protected]
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