21e Nuit des sans-abri - L'itinérance prend de l'ampleur - Un Québécois sur
six ne se pense pas à l'abri et 23 villes au Québec se mobilisent
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Réseau d'aide aux personnes seules et itinérantes de Montréal (RAPSIM)11 oct, 2010, 11:30 ET
MONTRÉAL, le 11 oct. /CNW Telbec/ - Ce sont 23 braséros qui s'illumineront simultanément dans 23 villes au Québec dans la nuit du 15 octobre prochain. Dans chacune des villes, la programmation variera : prestations musicales, repas collectifs, concours d'abris de fortune, collecte de vêtements ou match d'impro avec des élus ; le tout dans un esprit de solidarité pour comprendre mieux et vivre un peu le phénomène de l'itinérance.
À l'abri, le peuple québécois ?
Un récent sondage CROP nous indique que 16 % de la population pense qu'elle pourrait devenir sans-abri, soit 1 Québécois sur 6. Quand autant d'individus se trouvent sur la corde raide, toute la société doit se sentir interpellée et doit participer à la recherche de solutions. Christian Vanasse, porte-parole, rappelle : « Les personnes de la rue sont des citoyens à part entière qui ont droit à toutes nos considérations, ce sont nos frères, nos sœurs, nos oncles, nos tantes, nos amis, et cela pourrait être nous. Personne n'est à l'abri.»
La 21e Nuit des sans-abri souhaite mettre l'emphase sur le droit de cité, qui englobe le droit d'avoir une place dans l'espace public et d'exercer une citoyenneté pleine et entière. Par exemple, la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse a conclu que la police agit de manière discriminatoire en s'adonnant à du profilage social à l'endroit des personnes itinérantes. Les défis sont grands pour donner aux sans-abri la place qui leur revient dans le respect de leur dignité.
Bon gré, mal gré, l'itinérance continue de prendre de l'ampleur et de dépasser les grands centres urbains. Le nombre de villes participantes à la Nuit des sans-abri en témoigne (pensons à Saint-Georges-de-Beauce, St-Eustache ou Cowansville). Par ailleurs, en 2009, à Montréal, on assiste à une augmentation de fréquentation des refuges de 5% chez les hommes et de plus de 30% chez les femmes. Dans plusieurs villes du Québec, des familles se trouvent aussi sans logement, dans l'errance. La situation concerne tout le monde.
Des pistes de solutions ?
Les organismes qui organisent la 21e Nuit des sans-abri considèrent que la pauvreté et l'itinérance relèvent d'une responsabilité collective. Quelques pistes de solutions sont proposées :
- Une Politique globale en itinérance est nécessaire pour assurer des interventions concertées de différents ministères venant en aide aux sans-abri et une priorisation du phénomène par l'appareil gouvernemental québécois. Plusieurs municipalités (Montréal, Québec, Sherbrooke, Gatineau, Longueuil, Laval, Saguenay) ainsi que le Barreau du Québec appuient cette demande.
- Le gouvernement fédéral doit annoncer le plus tôt possible les orientations de son programme SPLI (Stratégie de partenariat de lutte à l'itinérance) pour 2011-2014. Ce programme essentiel investit 20 millions $ annuellement dans les organismes québécois qui viennent en aide aux sans-abri depuis 10 ans. Notons que ce montant ne représente que le tiers des besoins réels exprimés par le milieu.
Christian Vanasse, membre du groupe des Zapartistes, Pierre Gaudreau, du Réseau d'aide aux personnes seules et itinérantes de Montréal, et Alex Berthelot, ancien jeune de la rue, joignent leur voix afin d'inviter toute la population à vivre une nuit dehors dans une des 23 villes participantes pour mieux connaître la réalité quotidienne.
Renseignements:
www.nuitdessansabri.ca
Facebook : La Nuit des sans-abri 2010
Pour les médias :
Olivier Gagnon, 514-754-4447, [email protected]
Pierre Gaudreau, 514-603-1949
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