5 000 inspections mystères par an auprès des dépanneurs, ZÉRO pour les cabanes à tabac : de quoi a donc peur la ministre?
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Association québécoise des dépanneurs en alimentation (AQDA)29 sept, 2016, 06:30 ET
POINTE-CLAIRE, QC, le 29 sept. 2016 /CNW Telbec/ - Réagissant aux résultats catastrophiques de l'enquête sur le non-respect des lois sur le tabac à Kahnawake dévoilée aujourd'hui dans un grand quotidien, l'Association québécoise des dépanneurs en alimentation (AQDA) - à l'origine de cette enquête - cherche à comprendre pourquoi la ministre de la Santé publique, Lucie Charlebois, n'applique pas les lois à tous également et, ce faisant, ne juge pas opportun d'inspecter les quelque 200 cabanes à tabac du Québec situées en réserves autochtones alors que son armée d'inspecteurs mystères mettent à l'épreuve plus de 5 000 dépanneurs par année.
« Qu'un policier en uniforme n'ose entrer dans une réserve de peur d'y créer un incident, c'est une chose. Mais lorsqu'il s'agit d'un inspecteur mystère anonyme qui a toutes les apparences d'un client ordinaire, mineur ou pas, où est le problème? », a demandé M. Gadbois. « La santé des jeunes autochtones a-t-elle moins de valeur aux yeux de la ministre que celle des autres jeunes Québécois? »
La loi Charlebois ridiculisée au grand jour
L'enquête menée par l'AQDA révèle à quel point la loi Charlebois est tournée au ridicule dans les réserves. Publicité interdite? De grands panneaux publicitaires aux abords des routes annoncent des marques de cigarettes. Promotion interdite? À l'achat de produits de tabac, certaines cabanes vous offrent gratuitement un paquet de cigarettes ou un briquet. Taxes élevées? Vous payez aussi peu que 10 $ la cartouche alors que celles-ci se vendent 85 $ dans un dépanneur. Produits cachés à la vue des clients? Tous les produits du tabac sont accessibles sur les étagères et peuvent être manipulés avant l'achat. Interdiction des petits cigares parfumés? On peut y trouver facilement des cartouches de 200 cigarillos à saveur de pêche, de fraise ou de vanille pour seulement 22 $, disponibles aussi à l'unité. Interdiction du menthol? C'est leur plus grande spécialité. Et quant aux mineurs, on se plait bien sûr à leur vendre sachant que la cabane à tabac ne sera jamais inspectée!
« Maintenant que les projecteurs sont éteints, que les applaudissements se sont tus et que la ministre a terminé son procès haut en couleur des fumeurs et détaillants, il serait temps de travailler à des solutions terre-à-terre avec l'industrie afin que l'application de sa nouvelle loi se fasse de manière ordonnée et intelligente », a souligné M. Gadbois.
En effet, l'adoption de la loi 44 laisse une foule de questions sans réponse auquel le cabinet de la ministre Charlebois semble bien peu empressé de donner suite malgré les demandes répétées de l'AQDA : combien de temps auront les dépanneurs pour se conformer aux nouveaux emballages s'ils les reçoivent la veille de la date limite? Qu'est-ce qui est considéré comme un avantage et qui ne l'est pas lorsque vient le temps de vendre des produits du tabac : est-ce que cela comprend par exemple les programmes pertinents de formation et d'amélioration de la gestion des produits? Pourquoi de nombreux règlements ayant un impact économique évident sur les commerçants n'ont jamais fait l'objet d'une étude, contrairement aux exigences règlementaires instaurées par son propre gouvernement? Autant de questions sans réponse que la ministre ne juge pas assez importantes pour daigner retourner les appels des représentants des 7 000 dépanneurs du Québec qui contribuent à enrichir les coffres de l'État de plus de trois milliards $ annuellement.
SOURCE Association québécoise des dépanneurs en alimentation (AQDA)
Guy Leroux, AQDA, Cell : (514) 993-1729, courriel : [email protected]
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