50e anniversaire du rapport Parent - Une autre école est toujours possible
MONTRÉAL, le 12 déc. 2013 /CNW Telbec/ - En cette année, qui marque le 50e anniversaire du rapport Parent, le Conseil supérieur de l'éducation (CSE) a invité la Fédération autonome de l'enseignement (FAE) à soumettre, au Comité du rapport sur l'état et les besoins de l'éducation, ses réflexions sur le thème Les réformes du curriculum et des programmes, quinze ans après les États généraux sur l'éducation. Dans sa présentation, la FAE réitère qu'un grave et profond détournement de sens s'est produit entre la fin des États généraux sur l'éducation et l'implantation de la réforme scolaire. Une réforme qui est d'ailleurs aux antipodes des recommandations du rapport Parent. Malgré que plusieurs enseignantes et enseignants aient voulu croire aux promesses de cette réforme, la réalité traduit plutôt le piétinement de l'autonomie professionnelle du personnel enseignant et une prescription d'approches pédagogiques centrées sur l'élève dont l'application radicale s'avère néfaste.
« La réforme a amené une désillusion complète puisque les résultats sont désastreux. Non seulement a-t-on dénigré le rôle fondamental des enseignantes et enseignants, mais la réforme a servi de prétexte aux commissions scolaires et au gouvernement du Québec pour s'en prendre aux conditions d'exercice de la profession du personnel enseignant », a déclaré le président de la FAE, Sylvain Mallette.
Pour les élèves, les derniers résultats du Programme international pour le suivi des acquis des élèves (PISA) de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) confirment les inquiétudes soulevées par la FAE. Ainsi, au chapitre de la lecture, la baisse est constante depuis 2000, alors que le résultat moyen des élèves québécois aux épreuves internationales dégringole sans cesse.
« Si le Québec ne parvient pas à enrayer le déclin constant du rendement moyen en lecture, la situation continuera de s'aggraver et aura un impact négatif sur l'ensemble des apprentissages, y compris en mathématiques et en sciences. On peut même affirmer qu'il existe un lien entre les faibles habiletés de lecture et une plus grande propension au décrochage scolaire. Cela ne peut être étranger à l'implantation d'une réforme scolaire qui n'a pas rempli ses promesses d'améliorer les résultats scolaires des élèves québécois et, pire encore, d'aider les élèves en difficulté. Comme le démontre une comparaison des éditions de PISA depuis plus d'une décennie, on peut conclure que la réforme est la cause d'un affaiblissement d'une situation qui était enviable », a ajouté M. Mallette.
À l'accessibilité pour tous, proposée par le rapport Parent, on a substitué la réussite pour tous. Cette dérive a contribué à abaisser le niveau des exigences. On adapte la classe au parcours de chacun au lieu de demander aux élèves d'atteindre des objectifs communs ou, à défaut, de reprendre le cours. Les statistiques de la réussite sont souvent biaisées par la présence accrue de diplômes à « rabais », certificat ou attestation visant une insertion rapide en emploi.
« Nous croyons qu'une autre école est toujours possible. Mais pour cela, mettons-nous à l'écoute des enseignantes et enseignants. Il faut corriger les programmes de l'école québécoise afin de mieux refléter ce qui se passe dans la classe. Pour cela, il faut reconnaître le jugement et l'autonomie professionnelle du personnel enseignant. Avec l'aide de professionnels et de chercheurs, confions-leur la réalisation et la révision des programmes et des politiques d'évaluation des apprentissages, ainsi que les outils d'évaluation qui en découlent. Les politiques publiques en matière d'éducation ne doivent plus se faire sur le dos des élèves et du personnel enseignant », de conclure M. Mallette.
Pour la FAE, tout élève, quel que soit son âge, où qu'il soit au Québec, doit avoir accès à un socle commun de connaissances. Une autre école est possible, mais pour cela il est impératif de la recentrer sur sa mission première : instruire. Substituons aux approches de théoriciens en éducation des approches humanistes qui respectent les rôles de chacun et qui valorisent le travail et l'effort.
La FAE regroupe huit syndicats qui représentent quelque 32 000 enseignantes et enseignants (le tiers du personnel enseignant au Québec) du préscolaire, du primaire, du secondaire, du milieu carcéral, de la formation professionnelle et de l'éducation des adultes et le personnel scolaire des écoles Peter Hall et du Centre académique Fournier, ainsi que les membres de l'Association de personnes retraitées de la FAE (APRFAE).
SOURCE : Fédération autonome de l'enseignement (FAE)
Armand Dubois, conseiller du Service des communications
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