68es Assises annuelles de la Fédération Québécoise des Municipalités -
Allocution d'ouverture du président, Monsieur Bernard Généreux
MONTRÉAL, le 25 sept. /CNW Telbec/ - Le document qui suit est l'allocution d'ouverture du président de la FQM, Monsieur Bernard Généreux, qui a été lue le jeudi 24 septembre 2009 au Centre des congrès de Québec. (La version prononcée prévaut.)
Monsieur Jean Charest, premier ministre du Québec, Une bienvenue particulière à notre nouveau ministre des Affaires municipales, des Régions et de l'Occupation du territoire, Monsieur Laurent Lessard, ainsi qu'à sa nouvelle sous-ministre, Madame Julie Gosselin, Monsieur Joël Arseneau, président de ces 68es Assises de la Fédération Québécoise des Municipalités, Membres de l'Assemblée nationale, Présidentes et présidents des Conférences régionales des élus, Monsieur Marc Gascon, premier vice-président de l'UMQ, Chers élus, Partenaires de la FQM, Chers amis,
Je suis content de vous voir. Bienvenue à votre Congrès.
Nous sommes à quelques semaines seulement du moment où nous, élus municipaux, aurons à soumettre notre engagement au tribunal du peuple. Nous aurons besoin d'un milieu municipal plus performant et plus exemplaire que jamais. C'est pourquoi la FQM participera avec toute sa détermination et sa compétence aux travaux qui s'amorcent sur l'éthique.
La FQM, vous le savez mieux que quiconque, loge depuis toujours à l'enseigne des visionnaires et des architectes de solution. La FQM a cette faculté d'anticiper le changement, de l'initier également.
Dans ce contexte de récession, de crise économique et de crise forestière qui pourrait en décourager plus d'un, la FQM, fidèle à sa réputation, continue d'être en mode solution. Ces solutions, elles se trouvent dans notre capacité ingénieuse et "patenteuse" d'imaginer le développement local par notre intarissable volonté d'agir. Ce n'est donc pas un hasard si la FQM, par le thème de ce Congrès, place ses 1000 membres au cœur de la relance économique.
Monsieur le Premier Ministre, notre impatience de mettre ENSEMBLE nos territoires en mouvement, de mettre ENSEMBLE nos communautés en action, est une impatience que nous avons maintes fois exprimée par nos prises de position.
Nous le savons, Monsieur Charest, la FQM est plus rapide que le gouvernement, mais je dois néanmoins reconnaître que vous avez bougé dans le sens souhaité par plusieurs de nos revendications.
- Vous avez nommé un ministre responsable de l'occupation du territoire. - Vous avez donné écho à notre demande de plan d'action pour les municipalités dévitalisées : nous en ferons d'ailleurs bientôt un premier bilan.
Ensemble,
- nous avons avancé sur l'éolien communautaire, sur la petite hydraulique, sur lesquels nous avons obtenu des gains à l'avantage de nos communautés, - nous avons avancé sur un projet de loi sur la forêt, où nous ambitionnons une gestion impliquant le monde municipal autour du concept de forêt de proximité, concept développé, soutenu et défendu par la FQM, - nous avons avancé sur une stratégie minérale qui annonce une participation plus grande des communautés aux décisions, participation que nous entendons assumer pleinement.
Par les nouvelles fonctions que vous lui avez attribuées, vous nous permettez - et je vous en remercie - de continuer à fréquenter Mme Normandeau avec nos nombreux dossiers en matière de ressources naturelles. J'ai tendance à croire que ce plaisir est partagé.
La FQM a talonné le gouvernement afin qu'il investisse massivement dans les infrastructures. Les centaines de millions annoncés dans les divers programmes d'infrastructures constituent une réponse significative à des années d'attente.
Non seulement faut-il y voir un baume dans le contexte d'une économie en difficulté, mais surtout la reconnaissance que des infrastructures modernes et efficientes représentent une condition essentielle de développement et d'attraction pour l'investissement.
Mais, on ne peut pas en rester là. Nous réglons des dossiers, c'est bien.
Mais ce que nous souhaitons, c'est nous donner ensemble une réelle vision d'avenir. Une vision d'avenir qui s'appuie sur un signal clair de votre gouvernement par l'adoption d'une loi-cadre sur l'occupation du territoire.
Une loi assortie d'un plan d'action qui place les municipalités et la force des milliers d'élus au cœur d'une économie forte et diversifiée. Un plan d'action dans lequel on retrouverait, notamment, les priorités suivantes.
D'abord, Internet haute vitesse. Monsieur Charest, il est inacceptable que 800 000 Québécois répartis dans 280 000 foyers soient toujours privés du service en 2009. Il faut régler d'ici la fin de l'actuel mandat du gouvernement l'accès à Internet haute vitesse partout sur le territoire québécois par un échéancier serré.
Si, dans les années 50, nous avons réussi l'électrification de tout le Québec, nous avons l'obligation de régler maintenant cette question. La haute patience a assez duré!!
Autre priorité : la diversification des sources de revenus. Nous ne pouvons avoir davantage recours au champ foncier sans étouffer les contribuables qui doivent déjà composer avec un fardeau suffisamment élevé. La diversification des revenus passe par des mesures audacieuses, comme des redevances sur les ressources naturelles et l'énergie.
Il faut un plan dans lequel les usages des territoires agricoles et forestier sauront répondre aux besoins du 21e siècle. Encore une fois, c'est en mettant nos municipalités au cœur de la relance que nous réussirons les défis forestiers et agricoles, ces deux piliers de nos économies locales et régionales.
Parmi les priorités du milieu municipal, il y a aussi la gestion des matières résiduelles. Il faut en finir avec l'incertitude. Il faut connaître maintenant les orientations des 5 sinon des 10 prochaines années. Le milieu municipal a fait ses devoirs en investissant, en dix ans, plus d'un milliard dans le recyclage. Madame Beauchamp, donnez-nous l'heure juste!
La FQM entend mettre le gouvernement local au cœur de la relance économique. La connaissance fine de nos territoires, de nos potentiels et de nos opportunités nous commandent, à nous du monde municipal, d'être en pole position sur ces questions. Dans ce jeu du balancier, après des années marquées par la mondialisation, l'avenir économique de nos sociétés se retrouve désormais dans les initiatives issues du local.
Nous sommes désormais des experts, comme le démontrent plusieurs initiatives : - la Politique nationale de la ruralité en est une puissante illustration, - le Village d'accueil touristique des Hautes-Laurentides, honoré récemment aux Grands Prix de la ruralité, qui met à contribution les résidants de municipalités comme Notre-Dame-du-Laus, Notre-Dame-de- Pontmain et Kiamika, - la naissance de l'école de l'entrepreneurship de la Beauce. Pourquoi ne pas en faire l'école nationale de l'entrepreneurship? - le développement énergétique de la MRC de Minganie sous l'impulsion du préfet Pierre Cormier, - la Société intégrée de développement éolien de la Matapédia. Parlez-en à Gaétan Ruest, maire d'Amqui. - la Société énergétique du Lac-Saint-Jean en partenariat avec la Communauté de Mashteuiatsh, - le Transport collectif intermunicipal des Laurentides, - la tenue en 2014 du Congrès mondial acadien au Témiscouata. Félicitations à Serge Fortin. - le branchement de la Gaspésie à Internet haute vitesse.
Voilà ce qu'est le Québec des régions en mouvement.
Un peu partout sur le territoire québécois, les modèles de développement sont en pleine transformation, une mutation très souvent animée par les élus municipaux.
Des initiatives de mobilisation se multiplient à partir d'expériences porteuses de changement.
Occuper le territoire, c'est plus qu'un slogan pour être au goût du jour, c'est l'expression de ces communautés en action, en train de renouveler : - le modèle forestier; - les assises du modèle agricole; - le lien avec leur milieu, avec des préoccupations de protection de l'environnement et de développement durable; - d'ouvrir nos régions à l'immigration; - de contrôler la filière énergétique, entre autres la biomasse forestière, en la mettant au service des communautés; - c'est une gouvernance à renouveler en faveur de la décentralisation, c'est-à-dire le renforcement de nos capacités à prendre en charge notre développement. Au cours des derniers mois, j'ai eu la chance de sillonner le Québec dans le cadre des rendez-vous du président. Voilà ce que j'ai rencontré partout où je suis allé : - un Québec qui se réinvente, - une détermination inébranlable à bâtir l'avenir, - des êtres attachés à leur territoire et surtout confiants malgré l'adversité.
C'est ça, qui inspire la FQM.
Monsieur Charest, vous nous proposez le Plan Nord. C'est très bien, parce qu'il s'inspire du modèle que nous avons adopté pour contrer la dévitalisation de nos municipalités. Ce faisant, nous devons néanmoins garantir la pérennité du territoire actuellement occupé. Faisons maintenant au sud ce que vous nous proposez pour le nord.
Mobilisons tous les ministères autour de la réussite de l'occupation du territoire. C'est précisément ce que nous réclamons, quand nous demandons à votre gouvernement d'adopter une loi-cadre sur l'occupation du territoire assortie d'un plan, afin de mieux planifier, concerter notre action et mieux décider. Nos premiers échanges avec M. Laurent Lessard ont été en ce sens fort prometteurs.
Monsieur Lessard, vous nous dites que
Ce leadership nous a conduits à annoncer, hier, avec la FTQ, la restructuration des SOLIDE en Fonds de solidarité de nos MRC, avec un potentiel d'investissement haussé à 100 000 $ par projet. Cette annonce se traduira par une injection de 46 millions de dollars supplémentaires dans le capital de risque.
La FQM et ses partenaires plaident d'ailleurs en faveur de l'adoption d'une politique entrepreneuriale québécoise pour assurer l'occupation du territoire. Cette politique doit faire partie des priorités afin de placer le goût d'entreprendre comme pierre d'assise de la création de richesse et d'emplois dans toutes nos régions.
Cette politique entrepreneuriale est essentielle si l'on veut diversifier l'économie de nos régions et en finir avec la dépendance à une seule activité économique qui fait en sorte que des communautés entières sont à la merci des cycles de l'industrie.
Monsieur Charest, vous voulez mettre les gens au travail. Nous sommes faits pour nous entendre, car nous aussi nous voulons d'un Québec au travail, et ce, partout sur nos territoires. Il faut plus que jamais moduler l'action gouvernementale en fonction des réalités territoriales et sortir du piège de la dualité région ressource/région centrale.
La FQM est convaincue de l'interdépendance entre les différentes composantes de l'impressionnante mosaïque québécoise, comme en fait foi le rapport du Conference Board qui établit l'importante contribution des milieux ruraux à l'économie québécoise. La métropole et la capitale, en synergie avec les régions, dans une approche gagnant-gagnant, dans la reconnaissance de nos apports mutuels, c'est là notre force, à tous.
Mes amis, je veux que ce Congrès soit le Congrès de l'affirmation de notre richesse et de notre diversité. Je souhaite qu'il reflète l'affirmation de nos compétences, de notre savoir-faire, de notre résilience, de notre détermination et de notre fierté.
Riches de nos territoires, nous sommes les héritiers de celles et de ceux qui, bien avant nous, ont bâti le Québec avec des moyens plus limités que ceux dont nous disposons maintenant.
Au cours de son histoire, le Québec a fait preuve d'audace et a été le théâtre de grandes réalisations : pensons à la nationalisation de l'électricité, à la construction des grands barrages, à la mise sur pied d'un réseau d'universités et de cégeps présents partout sur le territoire. La FQM et ses 1000 membres s'inscrivent dans cette lignée. Aujourd'hui, tout est possible.
Je m'engage, avec vous, à ce que la Fédération Québécoise des Municipalités continue d'être cet agent de changement, cette organisation en mouvement, une organisation en action porteuse d'avenir et d'espoir.
Avant de vous laisser, je souhaiterais vous faire part d'un projet ambitieux, qui permettrait d'illustrer la force et la diversité des régions du Québec.
Je suis convaincu que cette ambition, ce rêve audacieux, saura trouver une adhésion spontanée auprès du dynamique maire de Québec, M. Régis Labeaume, notre hôte. Le projet, le voici :
Je voudrais, d'ici quatre ans, ériger, ici à Québec - notre capitale nationale - un immeuble, tout de bois bien sûr, que l'on pourrait désigner comme la Place des régions. Cet immeuble serait l'illustration vivante et animée de notre dynamisme et de notre richesse. De grands partenaires naturels de la FQM seront invités à contribuer au développement et à l'animation de ce grand projet.
Ce lieu de rassemblement de notre fierté constituerait une vitrine exceptionnelle exprimant de manière hautement distinctive la richesse de notre diversité. Offrir au Québec, ici à Québec, ce que nous avons de plus beau, telle est mon ambition.
Voilà comment l'audace et l'innovation sont à la FQM ce que la passion et l'engagement sont à ses membres. Maintenant, le temps presse, nous avons beaucoup à faire. Maintenant, mettons-nous au travail.
À toutes et à tous, bon Congrès!
Renseignements: Mélanie Belzile, Rédactrice, Conseillère en communication, Fédération Québécoise des Municipalités, Cell.: (418) 951-5903; Dany Rousseau, Directeur des communications, Fédération Québécoise des Municipalités, Cell.: (418) 955-7001; (418) 651-3343, Sans frais: 1-866-951-3343
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