70 % des arrêts de travaux de tolérance zéro sont reliés aux chutes - Chutes
de hauteur dans la construction : La CSST sonne l'alarme !
MONTRÉAL, le 20 oct. 2010 /CNW Telbec/ - Depuis le 1er janvier 2009, 70 % des arrêts de travaux de tolérance zéro ainsi que 58 % des constats d'infraction signifiés dans le Plan d'action construction sont liés aux chutes de hauteur. Rappelons qu'en 2009, sur l'Île de Montréal, 74 travailleurs de la construction se sont blessés à la suite d'une chute de hauteur. La CSST a procédé aujourd'hui à la diffusion du rapport d'enquête sur la mort de M. Benoît Collin, apprenti couvreur chez Couvreur M.L., décédé d'une chute de hauteur.
Le 2 novembre 2009, alors que des travaux de revêtement de toiture sont en cours, M. Benoît Collin perd l'équilibre. Il fait une chute de 6,4 mètres et décède de ses blessures. La présence d'une ouverture en bordure du toit et une gestion de la sécurité des travaux déficiente sont à l'origine de cet accident.
À la suite de cet événement, la CSST rend publiques les conclusions de son enquête et rappelle que des moyens efficaces tels que l'existence d'un garde-corps et le port d'un harnais de sécurité permettent de prévenir les accidents lors de travaux en hauteur.
Chute de 6,4 mètres
Le chantier consiste en l'ajout d'un deuxième étage d'une résidence à Pointe-Claire. Le jour de l'accident, deux travailleurs de la compagnie Couvreur M.L. doivent faire l'installation du revêtement de toiture (bardeaux, membrane d'étanchéité et feutre asphalte) sur le nouveau toit. Une ouverture est présente en bordure du nouveau toit du côté nord afin de permettre le prolongement de la cheminée après la pose du revêtement. Pour réaliser l'installation du revêtement de la toiture du côté nord, M. Collin installe d'abord la membrane d'étanchéité autocollante sur la bordure. Cette membrane est installée par-dessus l'ouverture pour la cheminée et n'est pas découpée immédiatement afin d'assurer l'étanchéité du toit. Il n'y a aucune indication sur la membrane qui permette de savoir où se trouve exactement cette ouverture.
Le travailleur, en se déplaçant sur la membrane déjà installée, s'appuie sur l'ouverture masquée pour la cheminée. La membrane cède sous son poids et le travailleur perd l'équilibre. Il effectue une chute de 6,4 mètres. M. Collin porte un harnais de sécurité, mais il n'est pas attaché. Aucune mesure de protection contre les chutes n'est mise en place avant l'accident. Le travailleur tombe du toit et s'empale sur un tuteur métallique. Ses collègues communiquent avec le service d'urgence 911. Le décès du travailleur est constaté sur place par Urgences Santé.
Mieux identifier les dangers
L'enquête a permis à la CSST de retenir deux causes expliquant l'accident. D'une part, la présence d'une ouverture en bordure du toit entraîne la perte d'équilibre du travailleur qui effectue une chute libre de 6,4 mètres. D'autre part, la gestion de la sécurité lors des travaux de toiture est déficiente notamment quant à l'application des moyens de prévention requis ainsi que des mesures de contrôle.
La CSST exige que les travaux de revêtement du toit soient sécurisés
Le jour de l'accident, la CSST a arrêté les travaux sur le chantier de construction et exigé que l'employeur sécurise les travaux de revêtement du toit. À la suite des mesures de sécurité mises en place par l'employeur, la CSST a autorisé la reprise des travaux de revêtement du toit.
La CSST considère que l'employeur Couvreur M.L. et le maître d'œuvre Construction Casavia inc. ont agi de façon à compromettre la sécurité des travailleurs. Par conséquent, un constat d'infraction a été délivré à chacun d'eux. Pour ce type d'infraction, l'amende peut varier de 5 000 $ à 20 000 $ pour une première offense ou de 10 000 $ à 50 000 $ en cas de récidive.
Prévenir les chutes : une priorité pour la CSST
Divers facteurs de risque peuvent entraîner une chute de hauteur. Parmi les plus fréquents, il y a l'absence de garde-corps et de port adéquat d'un harnais de sécurité, l'utilisation d'une mauvaise méthode de travail et une gestion déficiente de la santé et de la sécurité.
Voilà pourquoi il importe pour l'employeur de bien planifier, organiser et diriger les travaux, notamment en ciblant et en corrigeant les situations dangereuses à l'avance, en s'assurant que les travailleurs utilisent les bonnes méthodes de travail et en leur rappelant les mesures de sécurité à prendre.
Sur les chantiers : Tout faire pour qu'il n'arrive rien !
Au Québec, les accidents du travail et les lésions professionnelles peuvent être évités par une gestion permanente de la santé et de la sécurité. Pour ce faire, l'employeur, le maître d'œuvre et les travailleurs doivent faire équipe et participer à l'identification et au contrôle des dangers. Bref, il faut Tout faire pour qu'il n'arrive rien ! Le site Web de la CSST (www.csst.qc.ca) livre des informations supplémentaires sur les chutes de hauteur.
Source : | Marilyn Crispi Direction régionale de Montréal-1 - CSST Tél. : 1 866 966-4705 Cell : 514 795-2719 |
Renseignements:
Marilyn Crispi
Direction régionale de Montréal-1 - CSST
Tél. : 1 866 966-4705
Cell : 514 795-2719
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