86e congrès général - Union des producteurs agricoles
On s'attend à des engagements fermes du gouvernement
QUÉBEC, le 30 nov. /CNW Telbec/ - À la veille de la visite du ministre québécois de l'Agriculture, les délégués réunis au 86e congrès général de l'UPA s'attendent du gouvernement qu'il s'engage formellement à maintenir l'intégrité du principe de coût de production dans les programmes agricoles en retirant la mesure arbitraire de resserrement supplémentaire à l'ASRA (25 %) et à protéger intégralement les assises de notre agriculture que sont la mise en marché collective et l'accréditation syndicale unique.
« Avec son entêtement à maintenir les coupures supplémentaires dans l'assurance stabilisation (dossier du 25 %) et son acharnement de s'en prendre aux piliers fondamentaux du modèle agricole québécois, le gouvernement attaque de plein fouet les outils qui nous permettent de toucher, pour nos produits, un revenu qui couvre nos coûts de production, y compris une rémunération décente pour notre travail et nos investissements », a dénoncé le président de l'UPA lors de son discours annuel devant les délégués.
Christian Lacasse a rappelé que deux mille cinq cents (2 500) fermes sont identifiées et ciblées comme étant en situation précaire par le MAPAQ dans le cadre de sa récente stratégie d'adaptation pour faire suite aux mesures de compression dans l'ASRA, stratégie qui ne règle en rien la situation, estime toutefois l'UPA.
« Pour toutes ces familles-là, de s'indigner le président de l'UPA, la question n'est pas de savoir si ça passe ou si ça casse. Ça casse! On parle quasiment d'une ferme sur dix au Québec. C'est tout un pan de l'agriculture québécoise qui se trouve fragilisé, plus particulièrement dans certaines productions et dans certaines régions. D'où la grogne des producteurs, qui ont raison de ne pas décolérer ».
« C'est la porte qu'on montre à tous ces gens-là, d'ajouter Christian Lacasse. L'échec imposé. Des années d'effort qui s'envolent en fumée, parfois le projet de toute une vie. Et on ne fait qu'assister, en ce moment, à l'effet de la première série de coupures annoncées à l'automne 2009. Imaginez quand celles reliées au retrait des 25 % atteindront leur pleine amplitude en 2011. »
« Faut-il vraiment se rendre jusque-là? Est-il besoin de couper davantage? Absolument pas! estime Christian Lacasse. On ne demande même pas une cenne de plus. On veut seulement le respect du principe des coûts de production », a-t-il insisté, rappelant que sur le milliard consacré par les gouvernements à l'agriculture québécoise et à son secteur de la transformation, quatre milliards leur reviennent en revenus fiscaux, un « rendement de 400 %, preuve que l'agriculture, loin d'être une dépense, est un investissement des plus rentables ».
Le président de l'UPA ne s'est guère montré plus tendre à l'endroit du gouvernement du Québec quand celui-ci laisse planer la menace de porter atteinte au principe de l'accréditation unique inscrit dans la Loi sur les producteurs agricoles.
« L'accréditation unique, c'est la base de la solidarité des producteurs et productrices agricoles, d'insister Christian Lacasse. La démocratie syndicale repose sur le membership, au Québec et partout dans le monde. Les preuves de l'UPA sont faites à cet égard avec un taux d'adhésion de quelque 95 %. Jusqu'à 4 000 producteurs signent leur carte de membre tous les ans. L'UPA n'est pas contre le pluralisme syndical, mais pour l'accréditation unique. Si un autre groupe veut obtenir cette accréditation, qu'il fasse la démonstration qu'il représente plus de 50 % des agriculteurs ».
Quant à l'idée de réintroduire la signature de contrat de gré en gré dans la mise en marché des produits agricoles, le président de l'UPA n'a pas non plus mâché ses mots.
« On nous propose de revenir dans les années cinquante! On nous demande de nous diviser quand tous les autres se concentrent, de nous faire plus petits quand tous les autres se font plus grands! C'est un non sens, surtout quand la pertinence de notre action collective a déjà été reconnue par la jurisprudence (notamment le jugement Croteau) et encore par une récente étude de l'Institut de recherche en économie contemporaine (IRÉC). Même les producteurs de l'Ontario nous envient ce modèle, comme ils l'ont maintes fois répété. »
« Que restera-t-il du pouvoir de se nourrir du Québec et des Québécois, de demander le président de l'UPA, si le gouvernement s'attaque aux outils les plus essentiels de notre modèle agricole, ceux-là même qui ont fait le succès de notre agriculture et qui permettent à celle-ci de figurer en tête de peloton au Canada malgré le contexte? »
« Le gouvernement doit mettre un terme à l'incertitude qui persiste depuis la publication du rapport de la CAAAQ. Il doit réaffirmer sa confiance dans le modèle agricole québécois et surtout envers les agriculteurs et les agricultrices du Québec », a conclu Christian Lacasse, invitant l'État à suivre la voie pavée par l'UPA dans son propre projet de politique agricole intitulé Le pouvoir de se nourrir et mis à l'avant-plan lors de ce 86e congrès général.
Renseignements:
Source : Éliane Hamel Directrice, Service des communications Union des producteurs agricoles |
Information : Patrice Juneau Conseiller aux affaires publiques Union des producteurs agricoles Téléphone : 450 679-0540, poste 8591 |
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