À quand une politique nationale d'habitation pour le Québec?
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ASSOCIATION PROVINCIALE DES CONSTRUCTEURS D'HABITATIONS DU QUEBEC (APCHQ)09 août, 2012, 07:00 ET
L'APCHQ appelle les partis politiques à faire connaître leur position
MONTRÉAL, le 9 août 2012 /CNW Telbec/ - L'Association provinciale des constructeurs d'habitations du Québec (APCHQ) interpelle aujourd'hui les partis politiques, leur demandant de donner à l'habitation la place qui lui revient dans les débats de la présente campagne et de faire connaître leur vision pour l'habitation au Québec, et ce, à l'égard de plusieurs éléments. En effet, elle craint que l'absence d'une vision globale et d'un cadre stratégique d'intervention de l'État fragilise le secteur de l'habitation et nuise aux aspirations légitimes des ménages québécois.
En outre, l'APCHQ souhaite que les partis se prononcent à propos de la mise en place d'une politique d'habitation, assurant la cohérence de l'intervention gouvernementale, des mesures à envisager pour encourager l'accession à la propriété au Québec et pour appuyer le développement de l'ensemble du secteur professionnel de la rénovation, confronté, comme on le sait, au travail au noir. Il s'agit aussi d'entendre parler de stratégies pour stimuler la construction de logements locatifs ainsi que de diversité résidentielle, de choix et d'abordabilité dans le respect des besoins des ménages et de leur capacité de payer.
L'APCHQ craint que les interventions gouvernementales, peu cohésives puisqu'elles ne s'appuient sur aucune politique, ni planification stratégique globale, ne viennent nuire encore davantage à l'abordabilité des habitations neuves, à la diversité des choix en matière d'habitation et, plus largement, à la qualité de vie des Québécoises et des Québécois. « Les interventions de l'État en habitation se font à la pièce, sans vision d'ensemble. Il faut que l'on se préoccupe des enjeux concrets auxquels les ménages québécois font face pour trouver un logement adéquat, à un prix raisonnable, ou pour accéder à la propriété. Et il faut que l'on soutienne les milliers de travailleurs et d'entrepreneurs qui œuvrent dans le secteur » affirme Jean-Paul Filion, directeur principal du Service du développement des affaires et des relations gouvernementales de l'APCHQ.
L'abordabilité - attention fragile!
Ces trois dernières années ont été marquées par l'accumulation de réformes dans le secteur de l'habitation. Ces interventions gouvernementales, répondant toutes à un objectif spécifique d'un ministère ou d'un autre (fiscalité, environnement, santé et sécurité, garanties sur les maisons neuves, efficacité énergétique, relations du travail, aménagement du territoire et urbanisme), exercent toutefois conjointement des pressions importantes sur l'abordabilité des habitations neuves. Déjà, une évaluation préliminaire de l'impact de ces réformes démontre une augmentation pouvant aller jusqu'à 18 200 $ pour une maison ou un condominium d'une valeur de 300 000 $, soit une hausse d'environ 6 %, laquelle est venue s'ajouter à la hausse normale liée au coût de la vie.
« Si le dynamisme du secteur résidentiel de la construction se maintient, c'est grâce aux taux d'intérêt peu élevés et non parce que la capacité de payer des consommateurs leur permet vraiment de suivre la cadence. Fondamentalement, l'abordabilité, qui est déjà soumise à des pressions cycliques, se dégrade. Dans ce contexte, il faut éviter la gestion à la pièce et être attentifs à l'effet que toutes les mesures combinées auront à moyen et à long terme sur l'abordabilité » souligne également François Bernier, directeur du Service économique et affaires publiques de l'APCHQ. « Sinon, ce sont l'ensemble des Québécois, et au premier chef les acteurs de l'industrie de la construction, qui en assumeront les contrecoups. » Il faut maintenant faire des choix, des arbitrages et cesser de mettre de l'avant tout ce qui semble souhaitable en fonction d'objectifs qui ne prennent pas en considération le secteur concerné.
La diversité en habitation, choix de famille et de société
Un ensemble de mesures gouvernementales actuellement en place contraignent l'industrie à opter principalement vers le modèle de la copropriété à haute densité − une réalité particulièrement évidente dans la région montréalaise où le Plan métropolitain d'aménagement et de développement (PMAD) a officialisé, en pratique, le gel du périmètre urbain et décrété de nouvelles cibles de densification pour les 20 prochaines années. Alors que l'on pousse le marché dans cette direction, on perd de vue qu'il faut répondre aux choix de vie des ménages, avec une offre diversifiée en fonction des besoins et de la capacité de payer des gens.
Par ailleurs, peu de mesures encouragent les ménages à rénover leur maison, ou les propriétaires d'immeubles locatifs à rénover leur propriété, sauf à l'occasion de programmes trop ciblés ou qui n'ont pas d'effet structurant sur le marché. Ce faisant, on accepte le sous-investissement en rénovation dans le parc résidentiel existant, au détriment de la qualité et de la diversité de l'offre. Pourtant les besoins sont évidents, notamment en raison de l'âge du parc immobilier. Notons que malgré le peu de soutien disponible, les Québécois assument des investissements en rénovation domiciliaire importants, représentant 55 % des investissements totaux en habitation en 2010.
« Au lieu de donner aux ménages qui souhaitent rénover leur maison un incitatif à transiger avec des professionnels qualifiés et respectueux des obligations fiscales, on augmente les taxes et on laisse le travail au noir prendre encore davantage de place », ajoute M. Bernier.
De même, la production de logements locatifs étant insuffisante depuis une décennie, on laisse arriver une crise du logement sans entreprendre les réformes qui s'imposent pour redonner des bases économiques saines à ce secteur.
En somme, l'APCHQ considère que la diversité de l'offre en habitation doit être une réelle préoccupation et se refléter dans nos choix sociétaux.
L'habitation, un secteur économique de premier plan
En plus d'occuper une place importante dans la vie des ménages, l'habitation est un secteur économique de premier plan, qui représente 8,3 % du PIB, selon les données de la Société d'habitation du Québec, et qui procure plusieurs dizaines de milliers d'emplois, partout au Québec. Par ailleurs, aucun ministère n'a le mandat d'assurer la vitalité du secteur. De fait, l'habitation constitue actuellement une préoccupation accessoire à l'intérieur du Ministère des Affaires municipales, des Régions et de l'Occupation du territoire (MAMROT).
« Il faut que l'habitation ait sa juste place dans l'agenda des priorités du prochain gouvernement et que ce dernier invite rapidement les partenaires du milieu à contribuer à la définition d'une politique nationale d'habitation » conclut M. Filion.
L'APCHQ rend public aujourd'hui un document de réflexion sur ce thème et invitera ses membres à se pencher sur la question en septembre, au cours de son prochain congrès. Pour consulter le document de réflexion de l'APCHQ intitulé Abordabilité et diversité : Objectifs et défis d'une politique d'habitation pour le Québec, visitez le www.apchq.com/presse (dans la section « Espace de téléchargement »).
À propos de l'APCHQ
L'APCHQ provinciale transige avec plus de 17 000 entreprises réunies au sein de 15 associations régionales, occupant une place prépondérante dans l'industrie de la construction et de la rénovation résidentielles. En 1976, elle a instauré un programme privé de garantie sur les bâtiments résidentiels neufs, duquel s'est largement inspiré le gouvernement pour définir les standards de la garantie obligatoire en 1999. Proactive, elle a créé en 1986 un plan de garantie couvrant les travaux de rénovation. Elle a également mis sur pied la bannière Réno-Maître en 2002. L'Association et ses membres effectuent ainsi 76 % des travaux en habitation. Depuis 1997, l'APCHQ est la plus importante gestionnaire de mutuelles de prévention du domaine de la construction, regroupant aujourd'hui près de 4400 entreprises. Étant le seul agent négociateur patronal des relations de travail dans le secteur résidentiel, elle défend les intérêts de plus 14 500 employeurs qui embauchent plus de 57 000 salariés.
SOURCE : ASSOCIATION PROVINCIALE DES CONSTRUCTEURS D'HABITATIONS DU QUEBEC (APCHQ)
Source : Association provinciale des constructeurs d'habitations du Québec (APCHQ)
Mélanie Saulnier
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