Abandon des personnes âgées : il faut vite reprendre le développement des
services publics!
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Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN)13 sept, 2010, 11:34 ET
MONTRÉAL, le 13 sept. /CNW Telbec/ - Les ratés majeurs entourant la certification des résidences privées sont le résultat direct du laisser-faire des autorités publiques en matière d'hébergement et de services aux aînées en perte d'autonomie, soutient la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN). Pour éviter les dérapages pénalisants les personnes âgées très vulnérables, le gouvernement doit vite changer de cap et reprendre en main le développement des services afin d'en garantir la qualité et l'accessibilité en tout temps.
« Rien ne peut justifier que les personnes âgées soient soumises à un double standard de qualité selon qu'elles sont référées dans les résidences privées ou dans les établissements publics. Il revient au gouvernement d'assurer les mêmes droits pour tous. Cette obligation doit aussi se refléter dans les priorités des agences de santé et dans les centres de santé et de services sociaux », affirme Francine Lévesque, présidente de la FSSS-CSN.
Accroître l'offre de services publics
Le gouvernement doit investir dans le développement de nouvelles places en soins de longue durée et ordonner aux agences de la santé et des services sociaux l'arrêt immédiat de la fermeture de milliers de lits en CHSLD publics alors que les besoins en hébergement sont criants. Pas moins de 6000 personnes âgées en perte d'autonomie sont en attente de placement en CHSLD, dont plus de 2000 à Montréal seulement.
Investir dans le soutien à domicile
Il est plus que temps que l'État investisse massivement dans les soins et les services à domicile afin de répondre aux besoins de la population vieillissante, particulièrement celle aux prises avec une incapacité modérée ou grave. Plus de 160 000 personnes vivent avec de telles incapacités, selon les données du ministère de la Santé et des Services sociaux. Or, le Québec demeure l'un des endroits au Canada où l'investissement en soutien à domicile est le plus faible. Ce manque de services et de soins aux personnes âgées a aussi des impacts importants sur les services de santé tels que le recours à l'urgence et à l'hospitalisation.
Revoir le processus de certification
« Trop de faits et d'indices récemment dévoilés nous conduisent à conclure à l'échec de la certification des résidences privées. Les nombreuses inquiétudes soulevées, notamment par le Vérificateur général, le Protecteur du citoyen et les coroners, concourent à ce que le gouvernement se ravise et prenne ses responsabilités envers les aînées en perte d'autonomie en développant davantage les services publics dont les standards de qualité et de fiabilité sont reconnus », ajoute Francine Lévesque.
Parallèlement, le rétablissement des droits des personnes âgées passe par des règles beaucoup plus strictes pour les résidences privées, notamment en les soumettant à la même transparence et aux mêmes processus rigoureux de contrôle de la qualité en vigueur dans les établissements publics. L'encadrement et les critères de certification du secteur privé doivent être rehaussés bien au-delà des critères de conformité actuels, qui portent essentiellement sur le béton et la sécurité incendie.
« Le règlement sur la conformité des résidences doit être modifié afin de tenir compte de l'ensemble des conditions de vie en hébergement de personnes âgées en perte d'autonomie, incluant la disponibilité et la qualité des soins et des services dispensés ainsi que la formation du personnel », soutient pour sa part Jeff Begley, vice-président responsable du secteur privé à la FSSS-CSN.
Un rappel à l'ordre s'impose!
Le gouvernement doit enfin rappeler à l'ordre les dirigeants des agences de la santé et ceux des centres de santé et de services sociaux (CSSS) pour qu'ils cessent d'être complaisant à l'égard de propriétaires de résidences privées et qu'ils assument pleinement leur rôle de dispensateurs des services à la population.
La Fédération de la santé et des services sociaux représente quelque 125 000 membres travaillant dans les services de santé et les services sociaux publics et privés. Elle est affiliée à la Confédération des syndicats nationaux (CSN) qui regroupent plus de 300 000 membres oeuvrant dans la plupart des activités.
Renseignements:
François Forget, conseiller à l'information : 514 949-1430
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