Abolition des conférences régionales des élus - Le président de la CRÉ de la Capitale-Nationale dénonce la décision unilatérale du gouvernement du Québec
Nouvelles fournies par
CONFERENCE REGIONALE DES ELUS (CRE) DE LA CAPITALE-NATIONALE05 nov, 2014, 12:51 ET
QUÉBEC, le 5 nov. 2014 /CNW Telbec/ - C'est sans grande surprise, mais néanmoins avec une profonde déception que le président de la Conférence régionale des élus (CRÉ) de la Capitale-Nationale, M. Jean Fortin, a appris la décision irrévocable du gouvernement du Québec de mettre fin aux activités des CRÉ le 31 décembre prochain. Après six mois d'attente, les représentants du Réseau des CRÉ du Québec ont finalement réussi à rencontrer le ministre des Affaires municipales et de l'Occupation du territoire hier après-midi pour se faire confirmer les rumeurs qui circulaient depuis un bon moment déjà.
M. Fortin estime qu'en abolissant les CRÉ, le gouvernement balaie du revers de la main un modèle de gouvernance basé sur le partenariat qui s'est construit à partir d'une vision partagée entre élus et acteurs socioéconomiques d'un même territoire. « Cette décision s'inscrit dans une série de mesures gouvernementales qui vident systématiquement les régions de leurs ressources », confie-t-il. « En agissant de la sorte, le gouvernement nuit aux régions et se prive lui-même de partenaires essentiels pour relever les défis que représentent l'assainissement des finances publiques et la croissance économique. La recherche à tout prix de l'équilibre budgétaire risque d'entraîner des conséquences désastreuses pour les régions qui se voient amputées des moyens d'agir nécessaires à leur développement. »
Le président de la CRÉ de la Capitale-Nationale déplore particulièrement le fait que le ministre ait agi de façon unilatérale dans sa réorganisation des services. « Le gouvernement prend actuellement des décisions importantes sans que les parties concernées soient consultées et mises à contribution dans la réflexion entourant l'instauration d'une nouvelle gouvernance », affirme M. Fortin. « Au cours des dernières semaines, les CRÉ ont demandé à de multiples reprises à rencontrer le ministre afin de trouver avec lui des solutions respectueuses des besoins et des particularités des régions, ce qui leur a toujours été refusé bien qu'elles soient formellement identifiées, dans la loi en vertu de laquelle elles ont été mises en place, comme les interlocutrices privilégiées du gouvernement en matière de développement régional. »
De plus en plus de municipalités et de MRC réclament le maintien d'une instance régionale de concertation et de développement dans leur région. Entourés d'acteurs socioéconomiques de leur milieu, bon nombre d'élus municipaux s'impliquent déjà depuis des années au sein des CRÉ et veillent à ce que l'action gouvernementale soit adaptée aux particularités de chacune des régions. Le Québec et le gouvernement n'ont pas les moyens de se priver de cette expertise inestimable s'ils veulent affronter avec succès les enjeux actuels.
Soucieux de maintenir une vision globale et inclusive de développement qui tient compte des besoins et réalités de chacun et vise l'équité pour tous, M. Jean Fortin s'inquiète de la perte éventuelle de pouvoir des régions sur leur capacité à décider de ce qui est bon pour elles ainsi que de la disparition des outils nécessaires pour les aider à atteindre leur plein potentiel. En tant qu'élu lui-même, il reconnaît le bien-fondé de la démarche entreprise par le gouvernement qui souhaite redresser les finances publiques et rapprocher les décisions des citoyens en accordant plus de pouvoir et de responsabilités aux municipalités et MRC, mais celle-ci ne doit pas se faire au détriment des efforts déployés régionalement pour assurer cohérence, complémentarité et équilibre dans le développement de tous les territoires.
« Ce qui se passe actuellement est un retour en arrière qu'il aurait été impossible d'imaginer il y a encore à peine quelques semaines. Tout ce pour quoi nous nous sommes battus au cours des 30 à 40 dernières années pour faire avancer les régions risque de disparaître. Les CRÉ ont pourtant toujours été ouvertes à apporter les ajustements nécessaires pour répondre aux attentes du gouvernement. Avec leur abolition, il faudra sans doute mettre en place de nouvelles structures qui risquent de leur ressembler fortement puisque les besoins auxquels elles répondaient continueront d'exister », conclut M. Jean Fortin.
Rappelons que la Conférence régionale des élus de la Capitale-Nationale a pour mission de favoriser, grâce à une action concertée, un développement global et équilibré de l'ensemble de la région.
SOURCE : CONFERENCE REGIONALE DES ELUS (CRE) DE LA CAPITALE-NATIONALE
Source : Hélène Lapointe, Conseillère en communication, 418 529-8475 poste 223, [email protected]; Information : Mario Leblanc, Directeur général, 418 955-9811, [email protected]
Partager cet article