Accès aux redevances - Une décision inéquitable pour Radio-Canada
GATINEAU, QC, le 22 mars /CNW Telbec/ - "L'éléphant a accouché d'une souris", a lancé, déçu, Richard Labelle, vice-président télévision du Conseil provincial du secteur des communications (CPSC-SCFP) suite à la décision du CRTC concernant les redevances. L'instance fédérale recommande seulement des négociations entre télédiffuseurs et distributeurs de signaux pour l'accès à des redevances en excluant Radio-Canada/CBC. Mais au préalable, elle demande à la Cour fédérale d'appel de lui donner un avis juridique sur sa capacité d'aller en ce sens. "C'est une décision timide qui nous laisse sur notre appétit. Le CRTC n'a pas eu la clairvoyance de demander l'avis de la Cour à l'avance, on risque d'avoir perdu beaucoup de temps pour aboutir à un pétard mouillé. De plus, le cadre de négociation est flou et le pire est qu'il écarte carrément Radio-Canada. Il n'y a aucune garantie pour les artisans québécois de la télévision. Le CRTC devait aller beaucoup plus loin selon nous et prendre une décision qui aurait fait progresser la qualité de l'offre télévisuelle. C'est décevant", poursuit le dirigeant syndical.
Pourtant, aux yeux du SCFP, tous les arguments rationnels plaidaient en faveur d'un soutien plus ferme pour l'ensemble des télévisions généralistes. Effectivement, la situation financière de ces télévisions au pays risque de passer de précaire à critique. L'an dernier, ils ont vu leurs revenus chuter et ont perdu 128 millions de dollars. Pendant ce temps, les entreprises de distribution voyaient leurs bénéfices atteindre 2,3 milliards avec une marge de profit de plus de 25%. "Le CRTC devait imposer une nouvelle mécanique pour apporter un nécessaire équilibre à l'industrie télévisuelle, soutien Richard Labelle. Équilibre entre généralistes et spécialisés, mais aussi entre les télédiffuseurs et les distributeurs. L'injustice est devenue criante. C'est incroyable, il est devenu bien plus rentable de passer un câble que de créer de bonnes émissions. Ce n'est pas le but de la Loi sur la radiodiffusion!" Aujourd'hui, l'avenir des télévisions généralistes est toujours en suspend aux yeux du SCFP.
Mais ce n'est peut-être que partie remise. Le CRTC a indiqué qu'il procédera de nouveau à l'examen des mêmes enjeux dès 2011 pour Radio-Canada qui a été mis sur la touche aujourd'hui. "Nous ne lâcherons pas. Nous reviendrons l'an prochain pour réclamer un système équilibré qui donnera les moyens à toutes les télévisions généralistes de demeurer les lieux de nos grands rassemblements culturels", de conclure Richard Labelle.
Comptant 7250 membres dans les communications au Québec, le SCFP est présent dans plusieurs autres secteurs, notamment la santé et les services sociaux, l'éducation, les transports urbain et aérien, les sociétés d'État et organismes publics québécois, l'énergie et les municipalités. Avec près de 105 000 membres, le SCFP est le plus important affilié de la FTQ.
Ce communiqué et d'autres infos sur le site scfp.qc.ca
Renseignements: Alexandre Boulerice, Service de l'information SCFP, cell. (514) 668-7148; Source: Syndicat canadien de la fonction publique (FTQ)
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