Accroissement de la dépendance du secteur agricole à l'égard des travailleurs étrangers temporaires English
OTTAWA, le 1er déc. 2016 /CNW/ - Le secteur agricole canadien souffre d'un manque chronique de travailleurs ayant les bonnes compétences et présents au bon endroit. Selon un nouveau rapport du Conference Board du Canada, ces dix dernières années, la pénurie de main-d'œuvre a doublé et elle devrait encore doubler d'ici 2025, pour atteindre 113 800 postes. Ce rapport repose sur les résultats d'un projet triennal de recherche sur le marché du travail agricole mené par le Conseil canadien pour les ressources humaines en agriculture, en collaboration avec le Conference Board.
« Le secteur agricole a du mal à recruter et à conserver des travailleurs canadiens. Avec l'augmentation de la pénurie de main-d'œuvre, il s'est de plus en plus tourné vers les travailleurs étrangers pour combler ces manques », affirme Michael Burt, directeur, Tendances économiques industrielles, au Conference Board du Canada. « Il est indispensable de trouver des solutions à la pénurie de main-d'œuvre dans les années à venir pour assurer la future croissance du secteur. »
Faits saillants
- La pénurie de main-d'œuvre dans le secteur agricole canadien a doublé ces dix dernières années et devrait encore doubler d'ici 2025.
- En haute saison, le secteur a besoin d'environ 100 000 travailleurs de plus qu'en basse saison.
- Les trois quarts du manque de main-d'œuvre du secteur sont comblés par des travailleurs étrangers temporaires.
Le rapport Semer les graines de la croissance. Les travailleurs étrangers temporaires du secteur agricole examine pourquoi les travailleurs étrangers temporaires jouent un rôle aussi important dans la main-d'œuvre du secteur agricole. Il constate que le secteur rencontre des difficultés spécifiques de recrutement et de conservation de sa main-d'œuvre qui contribuent à l'augmentation de la pénurie. Ces difficultés sont notamment le vieillissement de la population active, le fait que de nombreuses exploitations se situent en milieu rural et les perceptions négatives du travail agricole.
La principale difficulté concerne les grandes fluctuations saisonnières de l'emploi. En haute saison, le secteur agricole a besoin d'environ 100 000 travailleurs de plus qu'en basse saison, soit une fluctuation de 30 %. Dans tous les autres secteurs, l'écart moyen de l'emploi entre haute et basse saison est de seulement 4 %. Ces fluctuations saisonnières expliquent pourquoi plus des trois quarts des travailleurs étrangers temporaires du secteur agricole entrent au pays dans le cadre du Programme des travailleurs agricoles saisonniers.
Les travailleurs étrangers temporaires jouent un rôle essentiel dans la continuité des activités du secteur agricole et ce rôle continuera probablement de croître à l'avenir. Ils comblent trois quarts de la pénurie de main-d'œuvre du secteur, où ils représentent aujourd'hui un travailleur sur dix. En plus de réduire une bonne partie de la pénurie du secteur, ils ont contribué à la croissance de la production agricole ces dix dernières années et ont soutenu l'emploi des Canadiens dans l'agriculture. En effet, nombre d'exploitants agricoles affirment que s'ils n'avaient pas disposé de travailleurs étrangers temporaires, ils auraient cessé leurs activités, entraînant ainsi des pertes d'emplois pour les Canadiens.
Il est important de trouver des solutions à la pénurie croissante de main-d'œuvre dans les années à venir. Cependant, augmenter les salaires ou acheter plus de machines ne sont pas les panacées qu'elles semblent être. En effet, ces quinze dernières années, les salaires agricoles ont augmenté par rapport à la moyenne de tous les secteurs, mais le nombre de Canadiens prêts à travailler dans l'agriculture a baissé. D'un autre côté, une hausse spectaculaire du nombre de machines utilisées par travailleur a permis à l'agriculture d'enregistrer les plus forts gains de productivité parmi les grands secteurs ces 20 dernières années. Pourtant, la pénurie de main-d'œuvre a continué de se creuser.
Une solution possible serait de réévaluer l'efficacité des programmes d'immigration du Canada afin que ceux-ci répondent mieux aux besoins du secteur agricole. Les politiques fédérales d'immigration cherchent surtout à attirer des travailleurs très qualifiés, et offrent peu de possibilités d'obtenir la résidence permanente aux travailleurs peu qualifiés, alors même que l'agriculture a cruellement besoin d'eux. En proposant aux travailleurs immigrants, qui répondent à un besoin chronique du marché, une procédure pour obtenir la résidence permanente, on aiderait les exploitants agricoles à trouver une solution pérenne à leur problème de main-d'œuvre.
Ce projet de recherche a été financé par le Conseil canadien pour les ressources humaines en agriculture.
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SOURCE Le Conference Board du Canada
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