Achat local et Centre d'acquisitions gouvernementales - La centralisation jusque dans les agrafeuses et les crayons, une insulte pour les PME régionales
QUÉBEC, le 17 févr. 2021 /CNW Telbec/ - Afin d'atténuer les nombreux effets pervers de la liste de biens et services qui doivent passer exclusivement par le Centre d'acquisitions gouvernementales, depuis l'adoption d'un arrêté ministériel en décembre dernier, la députée de Rouyn-Noranda-Témiscamingue et porte-parole de Québec solidaire en matière de développement régional, Émilise Lessard-Therrien, demande au gouvernement de permettre aux organismes publics d'acheter leurs fournitures de base en s'approvisionnant directement auprès des entreprises de leur région.
« Comment un gouvernement peut-il se prétendre défenseur de l'achat local quand il va jusqu'à empêcher les écoles des régions d'acheter leurs crayons, leurs feuilles de papier à l'imprimerie au coin de leur rue? Il va falloir que les bottines de François Legault commencent à suivre ses babines et que la CAQ arrête de faire systématiquement abstraction de la réalité de nos PME régionales dans ses politiques », affirme Émilise Lessard-Therrien.
À pareille date l'an dernier, la CAQ a pris la décision de centraliser les achats des organismes publics en mettant sur pied le Centre d'acquisitions gouvernementales. La ministre déléguée au développement économique régional avait promis que le projet de loi 37 n'allait pas pénaliser l'économie des régions. Force est de constater qu'elle avait tort.
« Un an plus tard, les désastres causés par ce projet en région sont alarmants. Pour les fournisseurs locaux, on parle de mises à pied, de pertes financières majeures, j'ai parlé à une papeterie de ma région qui prévoit des pertes potentielles de 300 000$ par année. Ça n'a aucun sens! » s'insurge la députée.
La députée de Québec solidaire déplore le fait que les régions passent encore en dernier dans les considérations de la CAQ et que la politique d'achat du secteur public ne repose sur aucune logique valable.
« Leurs économies de bout de chandelle vont se traduire en perte d'emplois dans nos régions. Ce n'est pas réaliste de penser que nos commerces ont la capacité de remporter les appels d'offres centralisés. Ce sont les maisons mères de Toronto et Montréal qui vont les avoir. Vraiment, la CAQ est déconnectée de nos réalités en région!», ajoute la députée.
Il faut doter le Québec d'une vraie politique nationale d'achat local
Québec solidaire avait fait une proposition au printemps dernier afin de stimuler l'achat local dans le contexte de la relance économique. La politique alors proposée reposait sur quatre grands paliers:
- Remplacer 40% des achats faits hors Québec par les institutions et ministères par des achats locaux d'ici 4 ans en mettant les bouchées doubles dès maintenant;
- Remplir à 50% d'aliments québécois les assiettes servies dans les services alimentaires des institutions publiques;
- Envoyer une directive claire aux ministères et aux institutions publiques visant à favoriser l'approvisionnement local et régional;
- Introduire une certification « Fabriqué au Québec », à l'image de la certification « Aliments du Québec ».
La députée de Rouyn-Noranda-Témiscamingue est d'avis que le Québec doit plus que jamais se doter d'une véritable politique nationale d'achat local, particulièrement dans le contexte de relance économique actuel.
« Les mesures que nous avions proposées en mai dernier sont plus pertinentes que jamais, alors que l'on constate les pertes immenses causées par la pandémie et le Centre d'acquisitions gouvernementales pour nos PME. La CAQ doit avoir plus d'ambition pour l'économie régionale et arrêter de favoriser systématiquement les gros joueurs », conclut la députée solidaire.
SOURCE Aile parlementaire de Québec solidaire
Mélanie Guillemette, Attachée de presse du caucus de Québec solidaire, (819) 668-2734 ou [email protected]
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