Acquisition par Cogeco des stations de radio de Corus au Québec
L'ADISQ est d'avis que l'importante transaction peut devenir un levier important pour la chanson québécoise si des engagements supplémentaires sont imposés par le CRTC.
MONTRÉAL, le 28 sept. /CNW Telbec/ - L'ADISQ comparaît aujourd'hui, à Montréal, à l'audience publique du CRTC visant à analyser l'acquisition par Cogeco des 11 stations de radio de Corus au Québec pour un montant de 80 millions de dollars. L'ADISQ ne s'oppose pas à la transaction ni à l'exemption demandée par Cogeco dans les règles du CRTC relativement à la propriété commune des stations de radio.
L'ADISQ demande cependant au CRTC, qu'au-delà des contributions financières importantes d'un niveau de 9 % de la valeur de la transaction que Cogeco promet de verser à la production de contenus, d'imposer également des obligations supplémentaires, en termes de programmation, équivalentes aux importants bénéfices que Cogeco retirera de cette affaire.
Si la transaction obtient l'aval du CRTC, elle fera de Cogeco un joueur majeur dans l'industrie de la radio au Québec. En plus de s'installer dans un nouveau marché (Gatineau), Cogeco augmentera de façon substantielle sa part de marché dans les marchés de Montréal, de Québec, de Sherbrooke et de Trois-Rivières.
« Par conséquent, soutient Solange Drouin, vice-présidente aux affaires publiques et directrice générale de l'ADISQ, comme les règles du CRTC autorisent le Conseil à imposer à un acheteur des obligations supplémentaires équivalentes aux bénéfices qu'elle retire d'une transaction, nous demandons au CRTC d'imposer à ce nouveau joueur d'envergure de faire aussi des efforts particuliers pour une contribution accrue à la diversité musicale au Québec. L'ADISQ souhaite que Cogeco reconnaisse, au niveau de la programmation, le rôle moteur qu'elle pourra jouer de la même façon qu'elle l'a assumé en termes de contributions financières à la production en proposant des niveaux qui vont bien au-delà des seuils minimaux requis par la réglementation.»
L'ADISQ souhaite entre autres que, en achetant CKOI- Montréal et CFEL - Québec (deux stations de format Grands Succès), Cogeco règle le problème majeur que Corus a laissé se développer sur les ondes de ces stations par ce qui apparaît à l'ADISQ comme une utilisation abusive des montages anglophones.
Ce phénomène des montages abusifs a servi trop longtemps à contourner les règles des quotas de musique vocale de langue française (MVLF) tant et si bien qu'au lieu du 65 % réglementaire sur la semaine de radiodiffusion, les analyses de l'ADISQ démontrent que la musique francophone n'occupe réellement, sur les ondes de CKOI, que 50 % et sur celles de CFEL que 33 %. Aux heures de grande écoute, la situation est aussi inacceptable : au lieu du 55 % de MVLF, CKOI ne diffuse réellement que 36 % de contenu francophone et CFEL que 29 %.
«Même s'il s'agit d'une situation qui s'étend malheureusement aussi à certaines autres stations détenues par un autre groupe qui n'est pas en cause ici, affirme Solange Drouin, l'ampleur négative du phénomène pour la chanson francophone est telle qu'il est impératif que le CRTC agisse maintenant, quitte à étendre rapidement ses mesures pour l'ensemble des autres stations. L'ADISQ a d'ailleurs toujours été confiante qu'étant donné la pratique exemplaire de Cogeco sur ses stations quant aux montages, la transaction pourrait changer rapidement les choses sur les stations que cette compagnie acquiert de Corus, ce que Cogeco rappelle dans sa réplique.»
L'ADISQ demande également au Conseil que Cogeco maintienne plusieurs centres de décision pour la programmation musicale de l'ensemble des stations de façon à maintenir l'accès aux ondes à une multitude d'artistes malgré le nombre plus restreint de propriétaires de stations de radio.
Renseignements:
Source :
Solange Drouin, vice-présidente aux affaires publiques et directrice générale de l'ADISQ
Renseignements : Julie Gariépy, 514-842-5147 poste 227
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