Actions supplémentaires du Gouvernement du Québec pour faciliter l'accès à la dénonciation pour les femmes autochtones victimes d'abus par des policiers de la Sûreté du Québec : une décision responsable qui doit être complémentaire à une Commission d'enquête publique English
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Regroupement des Centres d'amitié autochtones du Québec06 avr, 2016, 10:20 ET
WENDAKE, QC, le 6 avril 2016 /CNW Telbec/ - Suite à l'annonce faite hier par le ministre de la Sécurité publique, M. Martin Coiteux, d'élargir le mandat du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) facilitant l'accès à la dénonciation pour les femmes autochtones et la mise en place des mesures additionnelles visant à accroître leur confiance dans les systèmes québécois de la sécurité publique et de la justice, le Regroupement des centres d'amitié autochtones du Québec (RCAAQ) considère que le Gouvernement du Québec a pris une décision responsable à la suite de nouveaux témoignages troublants de sévices subis par des policiers de la Sûreté du Québec.
Toutefois, le RCAAQ déplore que ces actions supplémentaires soient entreprises sans avoir mis à contribution l'expérience des femmes de Val-d'Or et sans consultation auprès des intervenants du Centre d'amitié autochtone qui sont pourtant directement impliqués dans les processus de plaintes auprès du SPVM depuis les cinq (5) derniers mois. « Depuis la crise de Val-d'Or, aucun mécanisme de suivi n'a été mis en place pour permettre à ces femmes d'être tenues informées de l'évolution des procédures. Nous sommes inquiets qu'à l'application de ces nouvelles actions, des délais soient créés accentuant ainsi l'incertitude et ébranlant davantage la confiance des femmes envers le système de justice québécois », souligne la présidente du RCAAQ et directrice générale du Centre d'amitié autochtone de Val-d'Or, Edith Cloutier.
Par ailleurs, considérant que les dénonciations de cas d'abus sexuels et physiques par des femmes autochtones se multiplient et que parmi ces cas, il existe des dossiers impliquant directement des agents de police en devoir, certains remontant jusqu'à 10, 15 et 20 ans, il est devenu impératif pour le Gouvernement du Québec de reconnaître que les Autochtones font l'objet d'un racisme systémique au sein même des structures gouvernementales. « Le lendemain de la diffusion de l'émission Enquête du 22 octobre 2015, nous avons réclamé la tenue d'une Commission d'enquête publique portant sur la relation policière et l'administration de la justice envers les Autochtones afin de prendre la juste mesure de la discrimination pratiquée au sein même des systèmes qui accentuent les inégalités et qui traduisent l'injustice à l'égard des Autochtones au Québec », affirme Edith Cloutier.
Depuis, le premier ministre Philippe Couillard ne s'est toujours pas prononcé sur les intentions de son gouvernement de tenir ou non une telle enquête publique qui permettrait de faire la lumière sur ces drames humains qui concernent, non seulement des femmes autochtones en situation de grande vulnérabilité, mais l'ensemble de la société québécoise.
À propos du Regroupement des centres d'amitié autochtones du Québec
Le RCAAQ milite en faveur des droits et des intérêts des citoyens autochtones dans les villes. Les Centres d'amitié autochtones sont présents dans les villes suivantes : Chibougamau, Senneterre, Val‑d'Or, Montréal, Joliette, Trois-Rivières, La Tuque, Québec, Saguenay et Sept‑Îles. La mission des Centres d'amitié autochtones du Québec est d'améliorer la qualité de vie des Autochtones en milieu urbain, promouvoir la culture et bâtir des ponts entre les peuples.
SOURCE Regroupement des Centres d'amitié autochtones du Québec
Source : Joannie Caron, responsable des communications, [email protected], 418-842-6354
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