Adoption du projet de loi no 20 : Des contraintes additionnelles pour les médecins, aucun engagement ferme du gouvernement pour favoriser l'accès aux soins
MONTRÉAL, le 10 nov. 2015 /CNW Telbec/ - La Fédération des médecins spécialistes du Québec (FMSQ) tient à faire part de ses commentaires à la suite de l'adoption du projet de loi no 20 par l'Assemblée nationale.
Lors des auditions générales et des consultations particulières portant sur ce projet de loi, la FMSQ avait indiqué que, dans son ensemble, ce projet était inacceptable, tant dans sa forme que dans sa finalité. « La FMSQ n'a pas changé d'avis. Ce projet de loi est coercitif envers les médecins du Québec et confie des pouvoirs démesurés au ministre de la Santé, notamment par le biais de l'article 39. Comme ce fut le cas avec le projet de loi no 10, la centaine d'amendements déposés et adoptés en cours d'étude font en sorte que le texte, tel qu'adopté, a été modifié substantiellement par rapport à sa version initiale. Une telle façon de procéder est inquiétante pour la démocratie et soulève de nombreuses questions sur les réelles intentions du ministre de la Santé et de son gouvernement », a indiqué la présidente de la FMSQ, Dre Diane Francœur.
Favoriser l'accès… vraiment?
Les problématiques d'accès aux soins spécialisés ne résultent pas d'un manque de volonté de la part des médecins, d'une baisse de productivité ou de l'échec de certaines mesures incitatives mises en place. Ce sont de fausses prémisses. Les médecins spécialistes sont prêts à en faire davantage, mais cela dépend des moyens qu'on met à leur disposition dans les centres hospitaliers. « Les médecins disposent de moins d'accès en clinique externe, moins d'accès en salle d'opération, moins d'accès aux lits pour hospitaliser leurs patients. Ce sont CES problèmes, pourtant connus depuis des années, qui affectent l'accessibilité. Si les moyens ne sont pas là pour soigner nos patients, il n'y aura pas davantage d'accès pour la population », a ajouté Dre Francœur.
Volet concernant le programme de procréation assistée
Au premier jour de la mise en place de ce programme par le gouvernement Charest, la FMSQ en a déploré l'improvisation. En commission parlementaire, la Fédération a demandé au gouvernement de recentrer le programme pour garantir l'accès aux cas médicalement avérés. Le ministre de la Santé a choisi d'abolir le programme public. « Encore une fois, le gouvernement agit de façon strictement comptable, sans égard aux écueils que cette nouvelle pièce législative imposera aux familles », de déplorer Dre Francœur.
Négociations entre le MSSS et la FMSQ
Les négociations se poursuivent entre la FMSQ et le ministre de la Santé et des Services sociaux. « Nous avons toujours insisté sur le fait que l'amélioration de l'accessibilité aux soins pour la population ne peut résulter de l'application d'une loi coercitive et pénalisante, mais requiert plutôt le recours à la collaboration et à l'expertise des professionnels qui soignent les patients tous les jours. Seule la conclusion d'une entente pourra produire des résultats véritables et nous poursuivons nos efforts en ce sens ». La Fédération a convoqué ses instances décisionnelles ce jeudi à Québec et n'émettra aucun commentaire à ce sujet d'ici là.
La Fédération des médecins spécialistes du Québec regroupe plus de 10 000 médecins spécialistes œuvrant dans 59 spécialités médicales.
SOURCE Fédération des médecins spécialistes du Québec
Nicole Pelletier, ARP, Directrice des Affaires publiques et des Communications, Fédération des médecins spécialistes du Québec, Ligne média : 514 350-5160
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