Affaire KPMG - Le gouvernement doit agir contre les firmes qui orchestrent l'évasion fiscale
MONTRÉAL, le 18 sept. 2015 /CNW Telbec/ - Le député de solidaire de Mercier, Amir Khadir, demande au gouvernement du Québec à sévir contre les « consultants en évasion fiscale » dans le sillon des allégations pesant contre la cabinet comptable KPMG. Des documents déposés par l'Agence du revenu du Canada révélaient début septembre que KPMG aurait aidé une famille de Vancouver à cacher 26 millions de dollars à l'abri du fisc canadien dans le paradis fiscal de l'Ile de Mans, au large de l'Irlande.
« Quand le québécois moyen décide de briser la loi et de ne pas payer d'impôts, il a Revenu Québec à ses trousses, sans ménagement. Quand les très riches veulent tromper le fisc, ils ont recours à des intermédiaires qui les aident - par des détours légaux et illégaux- à cacher des sommes considérables dans les paradis fiscaux et qui les protègent ensuite devant les tribunaux. On ne peut pas briser l'évasion fiscale sans briser le maillon des consultants en évasion fiscale ! » déclare Amir Khadir.
Ce n'est pas la première fois que KPMG est plongé dans la controverse. En 2013, Revenu Canada s'était engagé dans un bras de fer avec la firme pour obtenir les noms des clients québécois qui auraient acheté des comptes « offshore » à l'Ile de Mans, une pratique suffisamment répandue pour faire l'objet d'une brochure marketing. Le journaliste français Xavier Harel a dénoncé le « pillage de richesse » orchestré par KPMG et d'autres cabinets de conseil en Grèce.
Depuis 2009, KPMG et ses filiales ont obtenu 197 contrats publics en appel d'offres par le gouvernement du Québec pour une somme totale dépassant 26 millions de dollars. Près de 34 lobbyistes de la firme sont présentement enregistrés en tant que lobbyistes d'entreprise auprès du gouvernement du Québec. Au mois d'août 2015, KPMG était imposé à la CSDM pour « transformer » la commission scolaire.
« L'enquête de l'Agence du revenu du Canada et les allégations qui pèsent contre KPMG sont suffisamment sérieuses pour que le gouvernement Couillard cesse d'accorder des contrats publics au cabinet comptable. On ne peut pas, d'une part, donner des leçons de rigueur à des institutions publiques comme la CSDM et d'autre part conseiller à des richissimes clients québécois et canadiens de faire fi de leurs responsabilités fiscales ! KPMG refuse de faire preuve de transparence devant les autorités fiscales. Son manque de collaboration dans le dossier de l'Ile de Mans aggrave son cas », se désole M. Khadir.
« En outre, il est probable que les pratiques alléguées de KPMG soient devenues la norme dans le milieu, du moins pour une certaine clientèle. Il est temps de sévir contre les vendeurs de paradis fiscaux et commencer à raccommoder la poche trouée de l'État québécois. »
SOURCE Aile parlementaire de Québec solidaire
Jérémie Bédard-Wien, Attaché de presse, Québec solidaire, [email protected], (514) 208-0454
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