MONTRÉAL, le 2 oct. 2019 /CNW Telbec/ - La Fédération professionnelle des journalistes du Québec salue la décision du gouvernement du Québec de mettre sur pieds un programme d'aide aux médias écrits de 50 millions de dollars par an.
La FPJQ considère que ce programme, qui prévoit des crédits d'impôt de 35 % sur les salaires versés jusqu'à concurrence de 75 000 $ par année, est une bouffée d'air frais pour la presse écrite et répond aux demandes pressantes faites par le milieu de l'information au cours des dernières années.
C'est, dans les grandes lignes, ce que recommandait le comité d'experts mis sur pieds par Ottawa l'été dernier et dont le rapport est resté jusqu'ici lettre morte. Le comité considérait que le plafond salarial d'une aide sous forme des crédits d'impôt devait être fixé à 85 000 $ et que la part du salaire admissible soit de 35 %.
« Les suggestions du milieu journalistique ont été entendues, c'est tant mieux, mais l'essentiel des mesures annoncées sont temporaires et prendront fin dans quatre ans, ce qui laisse penser que le gouvernement repousse le problème à plus tard. Pourtant, quantité d'entreprises ont droit à des crédits d'impôts permanents, pourquoi ne pas avoir accordé la même chose à la presse écrite? », a déclaré le vice-président de la FPJQ, Jean-Thomas Léveillé.
Par ailleurs, ce comité dont un représentant de la FPJQ faisait partie, ainsi que d'autres acteurs du milieu, réclament d'Ottawa une redevance des géants du numérique qui engrangent des revenus publicitaires considérables grâce, notamment, aux contenus journalistiques qui circulent sur leurs plateformes, sans les partager avec ceux qui les produisent.
« Le gouvernement doit cesser de dire que les médias doivent s'adapter à la nouvelle réalité, parce que la nouvelle réalité, c'est que les médias se font soutirer par les géants du numérique les revenus que leurs contenus génèrent. C'est le gouvernement qui a le pouvoir de mettre fin à cette iniquité », souligne Jean-Thomas Léveillé.
La FPJQ salue néanmoins la décision de Québec d'exempter les médias écrits de la compensation financière qu'ils doivent verser aux municipalités pour la collecte sélective, ce qui représentait pour eux un fardeau financier important.
Même s'il accouche d'une proposition moins d'un mois après le début de la commission parlementaire qui s'est penchée sur l'avenir des médias d'information, le gouvernement du Québec s'est attelé à la tâche très tardivement; la crise qui secoue la presse écrite dure depuis des années. Cette annonce survient notamment trop tard pour les journaux du Groupe Capitales Médias, qui s'est placé sous la protection de la loi sur l'insolvabilité et les faillites en août dernier.
Cette crise que traverse la presse écrite est le résultat d'une migration des publicités vers le Web, incluant les avis publics des municipalités et des gouvernements. La FPJQ réclame, d'ailleurs, un retour de ces avis et de ces publicités dans les journaux, ce à quoi le gouvernement du Québec se montre sensible, en promettant de se doter d'une politique visant le placement publicitaire gouvernemental en région.
SOURCE Fédération professionnelle des journalistes du Québec
Catherine Lafrance, directrice générale, 514-771-4568
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