Aide médicale active et balisée pour mourir dans la dignité - « La société québécoise est prête »
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Ordre des travailleurs sociaux et des thérapeutes conjugaux et familiaux du Québec22 mars, 2012, 12:15 ET
MONTRÉAL, le 22 mars 2012 /CNW Telbec/ -Le président de l'Ordre des travailleurs sociaux et des thérapeutes conjugaux et familiaux du Québec, M. Claude Leblond, T.S., voit dans le rapport de la Commission spéciale sur la question de mourir dans la dignité suffisamment d'ouverture pour que le gouvernement du Québec se sente légitimé d'amender la Loi sur la santé et les services sociaux pour y insérer ses dispositions portant sur les conditions globales de fin de vie, intégrant à la fois les soins palliatifs ainsi que l'aide médicale active et balisée pour mourir.
Une valeur fondamentale et inaliénable : le droit à l'autodétermination
« Nous croyons que la société québécoise est prête à reconnaître à une personne le droit de se poser comme maître de sa propre vie jusqu'à lui permettre de décider quand y mettre fin, de façon volontaire, en toute liberté, quand la fin est inéluctable et quand elle désire surseoir aux souffrances et à la perte de dignité qui accompagnent souvent le processus de fin de vie. C'est ce qu'on appelle le droit à l'autonomie et à l'autodétermination et pour nous ce droit est inaliénable », explique M. Leblond.
Soins et services de fin de vie
Tout comme les membres de la Commission, l'OTSTCFQ réclame une plus grande accessibilité aux soins palliatifs, mais ne croit pas qu'une offre améliorée de ce type de soins rendrait le présent débat inutile : « Des personnes en fin de vie réclameront toujours le droit de recevoir une aide médicale active pour mourir afin d'abréger leurs souffrances. Elles pourraient formuler leur demande avant d'amorcer des soins palliatifs, pendant ces soins, en lieu et place ou en complément de ceux-ci, en fonction de l'évolution de leur état général, de leurs croyances et de leurs valeurs. C'est pourquoi nous souhaitons que les soins palliatifs et l'aide médicale active et balisée pour mourir soient réunis sous le vocable de soins et services de fin de vie » d'ajouter Claude Leblond. L'OTSTCFQ croit également que le fait de préparer et d'accompagner les gens tôt dans une démarche de fin de vie contribuerait à une meilleure qualité d'intervention en permettant aux personnes concernées de prendre des décisions mûries, éclairées et d'en informer leurs proches qui, ultimement, vivront mieux avec cette décision. En ce sens, l'OTSTCFQ demande au gouvernement de reconnaître la valeur légale du testament biologique et d'en faire la promotion.
Vers une culture de fin de vie
L'OTSTCFQ croit qu'il faut profiter du consensus social qui réclame une amélioration de la qualité de vie des personnes âgées en centres d'hébergement pour redéfinir la mission des CHSLD : « Nous croyons qu'il serait opportun de redéfinir la vocation des CHSLD, où les gens arrivent de plus en plus malades et vivent de moins en moins longtemps, afin que la notion de milieu de vie englobe également le processus de fin de vie. Nos CHSLD doivent développer une véritable culture de fin de vie afin que les personnes âgées puissent franchir cette dernière étape de leur vie dans les meilleures conditions possible, dans un environnement qui comprend et respecte ce processus ».
L'incontournable notion de consentement
Le président de l'OTSTCFQ est conscient du fait que le présent débat entourant le droit de mourir dans la dignité se déroule à un moment où le réseau de la santé et des services sociaux fait l'objet de nombreuses critiques que ce soit au niveau de la hausse constante des coûts que du côté de la quantité et de la qualité des soins et services. Ainsi, dans la mesure où le gouvernement allait de l'avant avec le concept de soins et de services de fin de vie, Claude Leblond croit que celui-ci devra s'engager à ce que l'aide médicale active et balisée pour mourir ne soit procurée qu'à la demande expresse et réaffirmée de la personne en fin de vie, sans interpréter ou outrepasser les conditions de validité du consentement et avec une vigilance de tous les instants : « Il serait inadmissible que de tels gestes soient commis à l'endroit d'une personne en raison de pressions familiales, institutionnelles ou sociales. Nous serons très vigilants sur ce point. Seuls l'intérêt de la personne concernée et sa volonté clairement exprimée doivent primer ».
En conclusion
Parce que les travailleurs sociaux et les thérapeutes conjugaux et familiaux sont parmi les professionnels les mieux préparés pour accompagner la personne et ses proches dans le processus de fin de vie, l'OTSTCFQ et ses membres sont disposés à collaborer étroitement à d'éventuelles étapes d'opérationnalisation du concept d'aide médicale active et balisée pour mourir. « Nous considérons que la réflexion sur la question de mourir dans la dignité doit se poursuivre. D'une culture qui tend à évacuer la mort de son horizon, nous aurions avantage à nous tourner vers une culture qui se réapproprie la mort comme étape de vie normale et incontournable ».
Luc Trottier
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