Aider les enfants en famille d'accueil, une démarche sensée sur les plans économique et social English
Un rapport fait état de revenus considérablement moindres pour les enfants issus de familles d'accueil ou de foyers nourriciers
OTTAWA, le 7 avril 2014 /CNW/ - Selon un nouveau rapport du Conference Board du Canada publié aujourd'hui, l'amélioration du soutien accordé aux enfants vivant en famille d'accueil ou en foyer nourricier permettrait d'accroître leurs gains à vie de centaines de milliers de dollars et ferait économiser aux administrations publiques des sommes importantes en prestations d'aide sociale et en dépenses au titre d'autres services publics.
Les auteurs du rapport, intitulé Success For All: Investing in the Future of Canadian Children in Care (Le succès pour tous : Investir dans l'avenir des enfants canadiens pris en charge), estiment que les enfants issus de familles d'accueil ou de foyers nourriciers gagneront environ 326 000 $ de moins à vie que ceux qui n'ont jamais été pris en charge par les organismes de protection de la jeunesse au Canada. Cet écart s'explique en bonne partie par le niveau de scolarité moins élevé - essentiellement des taux inférieurs d'obtention d'un diplôme d'études secondaires. Sur une période de 10 ans, l'absence de mesures pour renverser cette tendance pourrait entraîner des pertes de productivité qui coûteraient à l'économie, au total, environ 8 G$.
FAITS SAILLANTS |
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En outre, comme les anciens enfants placés en famille d'accueil ou en foyer nourricier présentent des taux de chômage plus élevés et des revenus plus faibles que la moyenne nationale, les administrations publiques canadiennes leur versent des prestations d'aide sociale plus importantes et perçoivent des recettes fiscales inférieures, pour un total cumulatif de 126 000 $ par enfant. Si les administrations investissaient cet argent dans des initiatives visant à améliorer le niveau de scolarité et la santé mentale des enfants pris en charge, les avantages sociaux et économiques à long terme finiraient par dépasser ce coût initial.
« Il existe d'excellents motifs humanitaires et économiques pour s'attaquer à cette question. Nous savons qu'une fois qu'ils cessent d'être pris en charge par des organismes de protection de la jeunesse, la majorité des jeunes ne terminent pas leurs études secondaires, et bon nombre doivent composer avec des problèmes de santé mentale mal soignés », a déclaré Louis Thériault, directeur général des Initiatives économiques.
« Ces problèmes ont déjà été cernés par le passé, mais nous avons été cette fois en mesure d'en déterminer les coûts financiers réels. Si nous agissons, nos interventions pourraient non seulement profiter à l'ensemble de l'économie canadienne, mais aussi donner à de nombreux enfants placés en famille d'accueil ou en foyer nourricier de meilleures chances de jouer un rôle plus actif dans la société. »
Selon un rapport de l'Association ontarienne des sociétés de l'aide à l'enfance, par exemple, seulement 44 % des enfants issus de familles d'accueil ou de foyers nourriciers terminent leurs études secondaires, comparativement à 81 % dans la population en général. Le pourcentage de ces enfants inscrits dans un établissement d'enseignement postsecondaire est également environ deux fois moins élevé que dans l'ensemble de la population. En outre, les enfants pris en charge affichent un taux de prévalence de problèmes de santé mentale considérablement plus élevé.
Le rapport Success For All: Investing in the Future of Canadian Children in Care (Le succès pour tous : investir dans l'avenir des enfants canadiens pris en charge) fait état des graves conséquences économiques qui surviendraient si l'on néglige ces problèmes et laisse entendre que les administrations publiques, les entreprises et le public en général peuvent tous contribuer à aider les enfants en famille d'accueil ou en foyer nourricier à mener une vie productive.
Dans sa forme actuelle, le système d'aide sociale canadien est fragmenté. L'une des solutions proposées est d'inciter les provinces à coordonner leurs efforts, sous la direction de l'administration fédérale. Les administrations publiques pourraient mettre en œuvre une stratégie globale et cohérente, comprenant des investissements ciblés visant à améliorer la scolarisation et la santé mentale. Il faudrait en outre recueillir des données nationales comparables et cohérentes sur les enfants pendant qu'ils sont pris en charge et après. Ce travail nécessiterait la coopération de tous les ordres de gouvernement.
De leur côté, les entreprises pourraient faciliter l'intégration au marché du travail des anciens enfants placés en famille d'accueil ou en foyer nourricier en leur offrant, durant leur placement, davantage de possibilités d'acquisition de nouvelles compétences et d'emploi. Elles pourraient atteindre cet objectif en collaborant avec les agences de protection de l'enfance ou en formant des partenariats public-privé.
Pour sa part, le public pourrait se familiariser avec les besoins spéciaux des enfants pris en charge, appuyer les solutions visant à améliorer leur situation et faciliter de façon générale leur intégration dans la collectivité.
Le rapport Success For All: Investing in the Future of Canadian Children in Care (Le succès pour tous : investir dans l'avenir des enfants canadiens pris en charge) est accessible au public à partir de notre bibliothèque virtuelle e-Library.
SOURCE : Le Conference Board du Canada
Yvonne Squires, Relations avec les médias, tél. : 613-526-3090, poste 221
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