Alcool et drogues en milieu scolaire - Du soutien existe pour faire face à la
réalité

MONTRÉAL, le 23 sept. /CNW Telbec/ - La consommation d'alcool et de drogues dans les milieux scolaires est une réalité au Québec. C'est à tout le moins ce qui ressort d'une étude réalisée par Myriam Laventure , professeure à l'Université de Sherbrooke et chercheure rattachée au Centre Dollard-Cormier - Institut universitaire sur les dépendances (CDC-IUD).

Selon les résultats de l'enquête, 50,5 % des garçons de moins de 12 ans ont déjà consommé de l'alcool et 1,1 % du cannabis. L'âge moyen d'initiation à la consommation se situe à 9,4 ans pour l'alcool et à 11 ans pour le cannabis. Le portrait est similaire chez les filles alors que 35,4 % confirment avoir déjà consommé de l'alcool à l'âge moyen de 9,7 ans et que 1,2 % ont déjà touché au cannabis vers 10,7 ans.

"Les jeunes qui déclarent avoir déjà consommé ne développent pas nécessairement un problème de dépendance, précise Myriam Laventure , mais nos travaux ont tout de même permis d'établir que 5 % d'entre eux sont à risque de le devenir." Ces derniers ont affirmé avoir consommé de l'alcool ou du cannabis tous les mois au cours de la dernière année.

L'étude menée par la chercheure rattachée au CDC-IUD démontre en outre que certains éléments semblent accroître les risques de consommation précoce et problématique chez les préadolescents. Un environnement familial précaire où la discipline est inconstante et où l'implication parentale dans les activités scolaires et sociales est faible semble peser dans la balance, tout comme la présence d'un ou de plusieurs troubles de la personnalité : hyperactivité, opposition, anxiété, etc. De faibles compétences sociales et des relations établies avec des amis consommateurs de cigarettes, d'alcool et de cannabis accentueraient également les risques.

Des moyens d'agir

Pour contrer le problème, la chercheure recommande de miser sur la prévention. "Contrairement aux interventions recommandées auprès des adolescents, les études démontrent qu'il n'est pas souhaitable de parler directement de toxicomanie aux jeunes d'âge primaire." Le fait d'aborder le sujet semble en effet attiser la curiosité des préadolescents et entraîner certains effets pervers, dont l'initiation précoce. Aussi, précise Myriam Laventure , "la prévention passe d'abord et avant tout par l'augmentation de l'estime de soi et le dépistage des symptômes d'anxiété et de troubles du comportement, souvent associés aux problèmes de consommation. L'intervention, ajoute-t-elle, doit cibler l'élève, sa famille et son réseau social. Il est aussi essentiel que les professeurs soient partenaires de l'intervention. Par-dessus tout, il faut reconnaître cette réalité et commencer à en parler aux gens capables de faire une différence dans la vie des jeunes".

Depuis maintenant plus de dix ans, conformément aux meilleures pratiques dans le domaine, le Centre Dollard-Cormier - Institut universitaire sur les dépendances (CDC-IUD) met ses ressources à la disposition des écoles de la région de Montréal. Un service de formation en intervention précoce, de coaching et de soutien aux écoles est notamment offert aux établissements qui en font la demande. "Les services offerts permettent de former les enseignants et les intervenants des écoles, mais aussi, précise Gilles Cuillerier, directeur de la mission universitaire du CDC-IUD, de soutenir directement les écoles et de leur apprendre comment composer avec le phénomène de la consommation."

Centre de réadaptation public en dépendance, le Centre Dollard-Cormier - Institut universitaire sur les dépendances est affilié à l'Université de Montréal et l'Université de Sherbrooke. Il s'est distingué au fil des ans par sa capacité d'innovation et sa contribution à la recherche en matière de traitement des dépendances. Il est agréé par le Conseil québécois d'agrément.

Renseignements: Guylaine Boucher, [phone]