Alors que le Canada rebâtit son économie, un nouveau rapport montre que l'inclusion des femmes et de divers groupes est essentielle à la réussite English
TORONTO, le 25 sept. 2020 /CNW/ - Un nouveau rapport, L'égalité économique dans un monde en évolution : éliminer les obstacles à l'emploi des femmes, publié par le Diversity Institute de l'Université Ryerson et le Forum des politiques publiques, avec l'appui du Centre des compétences futures, montre que l'inclusion des femmes, en particulier les populations de femmes diversifiées, doit être au cœur de la stratégie de reprise et de croissance du Canada.
Cette recherche donne un aperçu des quatre principaux obstacles exacerbés par la COVID, notamment l'écart salarial, la sous-représentation des femmes dans le secteur des sciences, de la technologie, de l'ingénierie et des mathématiques (STIM), l'absence de femmes dans des postes de direction et les défis auxquels font face les femmes entrepreneures.
La coauteur du rapport et vice-présidente exécutive du Forum des politiques publiques, Julie Cafley, a déclaré : « Les femmes sont les plus touchées par les répercussions de la COVID-19. Elles font face à un taux de chômage plus élevé que les hommes et le fardeau du travail non rémunéré empêche beaucoup d'entre elles de retourner à leur emploi. Cela entraîne une diminution de la productivité et une réduction considérable du nombre de talents disponibles pour les employeurs. Le Canada continue d'afficher l'un des écarts salariaux entre les sexes les plus élevés parmi les pays de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et, avec la COVID, la situation s'est aggravée. Il ne s'agit pas seulement de justice sociale; il s'agit clairement d'un enjeu économique. »
« Nous devons appliquer une perspective de genre et de diversité à l'ensemble de notre écosystème de compétences et de l'emploi, et veiller à ce que les femmes soient à l'avant-plan des discussions sur la croissance économique et l'innovation si le Canada veut réaliser son potentiel. La COVID a eu des conséquences terribles, mais il a aussi perturbé les anciennes façons de faire, que ce soit dans le commerce de détail, l'éducation ou les soins de santé. Nous devons profiter de cette perturbation pour accélérer l'innovation dans tous les secteurs et faire en sorte que les femmes soient au cœur du changement », a déclaré Wendy Cukier, fondatrice du Diversity Institute.
« Les petites et moyennes entreprises sont le moteur de la croissance économique du Canada, mais nous voyons les femmes entrepreneures faire face à d'énormes défis, a déclaré Nadine Spencer, présidente-directrice générale de la Black Business Professional Association et fondatrice de BrandEQ Group. « Non seulement, comme d'autres femmes, elles doivent supporter le fardeau écrasant de la garde d'enfants, mais elles ont aussi moins accès au soutien nécessaire pour survivre. Les entreprises dirigées par des femmes ont tendance à être plus petites, plus nouvelles et moins bien financées que celles appartenant à des hommes. Les recherches montrent que les entreprises appartenant à des Noirs sont encore plus désavantagées. Nous avons besoin d'un soutien ciblé pour les entrepreneurs noirs et, en particulier, pour les entrepreneures noires. »
« Même avant la COVID-19, les femmes étaient sous-représentées dans les postes de haute direction, surtout dans le secteur des entreprises », a déclaré Zabeen Hirji, conseillère exécutive, L'avenir du travail, chez Deloitte. « Bien que nous réalisions des progrès avec les femmes au sein des conseils d'administration des entreprises qui représentent 25,3 % des administrateurs, l'étude souligne que cela n'est pas vrai pour les femmes racialisées, qui représentent seulement 1,2 % des administrateurs. La proportion de femmes blanches par rapport aux femmes racialisées siégeant à des conseils d'administration à Toronto est de 12 pour une. Le talent est là, ce sont les politiques et les pratiques qui doivent évoluer. Nous devons ratisser plus large. »
Résultats pour les femmes dans le secteur des sciences, de la technologie, de l'ingénierie et des mathématiques (STIM) :
- Les femmes ont fait des percées dans des professions très bien rémunérées comme la médecine et le droit, mais elles demeurent sous-représentées dans les domaines lucratifs du génie et de l'informatique. Malgré des années de plaidoyer, il y a moins de femmes en informatique aujourd'hui et seulement un peu plus en ingénierie qu'il y a 30 ans, souligne le rapport.
- Les compétences technologiques pourraient être en plus grande demande dans tous les secteurs d'ici 2030, augmentant de 55 % et représentant 17 % des heures travaillées, contre 11 % en 2016. Il pourrait en résulter une augmentation de la demande pour des compétences numériques de base, ainsi que des compétences technologiques avancées comme la programmation et l'intelligence artificielle (IA). Pourtant, une étude récente du Forum économique mondial, en collaboration avec LinkedIn, a révélé que seulement 24 % des professionnels de l'intelligence artificielle au Canada sont des femmes.
- Les recherches montrent qu'il n'y a pas un manque de candidats qualifiés, mais plutôt un manque de stratégies intentionnelles.
- Les professions dans certains des secteurs à forte croissance et à revenu élevé révèlent la disparité entre les femmes qui essaient de progresser dans les domaines des STIM et qui occupent généralement des emplois de niveau inférieur, et leurs homologues masculins.
- La définition des rôles et des stéréotypes des entrepreneurs en matière de technologie exclut souvent involontairement les femmes et entrave le programme d'innovation, car l'accent est souvent mis sur la création de technologies plutôt que sur leur utilisation pour susciter le changement.
Résultats de l'entrepreneuriat féminin :
- Les PME et l'entrepreneuriat sont des moteurs de l'économie. Les femmes représentent plus de 35 % des travailleurs autonomes au Canada, mais elles sont propriétaires majoritaires de seulement 16 % des PME ayant des employés.
- Les différences structurelles entre les sexes demeurent, les femmes entrepreneures étant plus susceptibles de travailler dans les services et les entreprises sociales et moins susceptibles d'œuvrer dans les secteurs de la fabrication et des technologies de l'information.
- Les femmes sont plus susceptibles que les hommes d'être des entrepreneurs autonomes qui emploient des sous-traitants, ce qui signifie que le soutien aux PME conçu pour aider les propriétaires d'entreprises à recruter et à maintenir en poste du personnel en période de ralentissement économique ne profite pas autant aux femmes propriétaires d'entreprise.
- Les recherches montrent que la COVID-19 a nui le plus aux entreprises de moins de 20 employés et a nui davantage aux entreprises des secteurs des services -- où l'on trouve davantage d'entreprises dirigées par des femmes -- qu'aux entreprises des secteurs de la technologie.
- Selon un récent sondage mené par Femmessor au Québec, les deux tiers des femmes entrepreneures ont déclaré une baisse de leur productivité de 50 % ou plus. Dans la même étude, l'une des cinq principales attentes des répondantes à l'égard de la reprise économique était de meilleures mesures pour aider à concilier travail et famille, et une autre était de meilleures compétences numériques.
Le rapport a été élaboré dans le cadre de la série Skills Next Project, un projet de collaboration entre le Forum des politiques publiques et le Diversity Institute de l'École de gestion Ted Rogers de l'Université Ryerson, avec le soutien du Centre des compétences futures. Il explore certains des enjeux les plus importants qui influent actuellement sur l'écosystème des compétences et de l'emploi au Canada.
SOURCE Institut sur la Diversité de l’Université Ryerson
Pour en savoir plus, veuillez communiquer avec : Kathleen Powderley, 416-803-5597, [email protected]
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