TORONTO, le 28 juill. 2015 /CNW/ - Tous les groupes d'inspections des abattoirs, à Toronto et dans le reste de l'Ontario, travaillent en pénurie de personnel, souvent en dessous des niveaux de dotation minimaux requis pour assurer que les usines de conditionnement de la viande respectent les exigences de salubrité.
« Il y a une pénurie critique d'inspecteurs de la viande à Toronto et dans d'autres régions du pays. Cela veut dire que l'on coupe les coins ronds en matière de sécurité. Les amateurs de barbecue devraient être au informés et s'en inquiéter, » dit Bob Kingston, président du Syndicat Agriculture qui représente les inspecteurs fédéraux des aliments.
Cette situation à haut risque a été dévoilée ce matin dans une étude sur la dotation en personnel publiée à Toronto par le syndicat des inspecteurs fédéraux des aliments. L'étude s'est intéressée au nombre des inspecteurs des viandes généralement disponibles pour superviser l'exploitation des abattoirs à Toronto, et dans le sud de l'Ontario.
L'enquête a trouvé que les équipes d'inspection de la région de Toronto fonctionnent souvent avec seulement les deux tiers du nombre requis d'inspecteurs. Les régions du centre et du sud-ouest de l'Ontario fonctionnent aussi avec un nombre d'inspecteurs inférieur au nombre requis pour assurer le respect des exigences de sécurité.
Enquête sur les inspecteurs des abattoirs - Ontario |
|||
Région |
Nombre requis |
Nombre d'inspecteurs |
% sous le |
Toronto |
20 |
12.25 |
39 % |
Toronto-métro ouest |
30 |
21 |
30% |
Centre de l'Ontario |
28 |
22 |
21% |
Sud-Ouest Ontario |
10 |
8.8 |
12% |
Grâce à des sources internes, le syndicat a vérifié les niveaux de dotation en personnel dans les abattoirs partout en Ontario. La plus grande usine d'abattage de volaille au Canada, Maple Lodge fait partie des établisse-ments couverts par l'étude, de même que des usines où la viande est transformée par le procédé appelé « attendrissement aux aiguilles », le même processus qui a mené à la contamination récente aux E. Coli chez XL Foods.
Dans les gros abattoirs de volailles, les carcasses de poulet défilent devant les inspecteurs au rythme étourdissant de 250 oiseaux à la minute, une vitesse qui dépasse de beaucoup le rythme sécuritaire établi aux États-Unis (de 140 carcasses à la minute). Nos inspecteurs sont ainsi supposés examiner 15 000 oiseaux à l'heure. De ce nombre, on est censé retirer seulement 12 carcasses à l'heure pour une inspection plus poussée.
« Il est impossible de remplir toutes les tâches qui sont essentielles pour vérifier la salubrité de la viande. Et typiquement, on doit négliger les processus visant à vérifier que les animaux sont traités sans cruauté. Il n'y a tout simplement pas assez d'heures dans une journée, » dit Rob MacDonald, vice-président régional du Syndicat Agriculture pour le sud de l'Ontario
L'Agence canadienne d'inspection des aliments (ACIA) est en train de réduire le personnel et les programmes d'inspection de la viande, après les coupures budgétaires imposées par le gouvernement Harper. L'Agence planifie d'éliminer 273 postes, alors qu'elle doit encaisser une réduction budgétaire de 35 millions de dollars (35 M$).
« On est tellement pressé de couper, qu'on n'a pas évalué correctement les risques associés au nouveau programme d'inspection des abattoirs, alors que les changements ont déjà été annoncés, » déclare Kingston.
Entre-temps, l'Agence laisse l'actuelle force d'inspection des abattoirs s'atrophier, en refusant de combler les postes vacants et en fermant les yeux lorsque des abattoirs fonctionnent avec des équipes d'inspection en déficit de personnel.
« C'est une recette qui prépare un désastre. Ces circonstances rappellent de manière effroyable celles qui ont mené à la contamination à la listériose, à l'usine Maple Leaf, qui a tué 22 citoyens innocents. » ajoute Kingston.
Partout au pays, les programmes de sécurité des aliments de la CEI à sont en pénurie de personnel :
- il y a seulement un inspecteur de la protection des consommateurs responsable pour tous les restaurants et commerces de détail de toute la ville de Toronto
- Partout en Alberta, les inspecteurs qui travaillent dans les usines de transformation de la viande qui produisent les charcuteries prêtes à manger comportant les plus grands risques, fonctionnent à des niveaux de dotation de personnel inférieur de 33 % au niveau minimum requis depuis plus d'un an.
- toujours en Alberta, les tâches d'inspection dans les usines de transformation de viande ont été diminuées en conséquence et on a introduit un système d'inspection à deux vitesses qui fait que la viande destinée aux tables canadiennes est inspectée selon un standard moindre que celle destinée à l'exportation. Après que la ministre de la santé Rona Ambrose eût qualifié les révélations du syndicat « d'inexactes et irresponsables », un document interne de l'ACIA a été dévoilé, qui confirmait les révélations du syndicat
- entre-temps, toute l'unité de protection des consommateurs en Colombie Britannique a été démantelée.
Le syndicat demande au gouvernement d'augmenter les ressources d'inspection de la sécurité des aliments et de les déployer là où elles sont requises, sur la ligne de front, pour permettre à l'ACIA d'atteindre ses exigences minimales en termes de personnels d'inspection.
SOURCE Syndicat de l'Agriculture
Jim Thompson, 613-447-9592, [email protected], http://www.mangersansdanger.ca
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