OTTAWA, le 11 févr. 2015 /CNW/ - Le gouvernement fédéral a annoncé aujourd'hui qu'il élimine 44 postes au ministère des Anciens Combattants. C'est donc la fin des services d'autorisation de traitement offerts par l'État aux anciens combattants âgés ou malades.
Cette décision aura un impact dévastateur sur les vétérans, qui devront désormais faire affaire avec une compagnie d'assurance, Croix Bleue Medavie, plutôt qu'avec des fonctionnaires bien au fait de leur situation.
Jusqu'à tout récemment, un ancien combattant souffrant d'un problème de santé lié à son service pouvait être jugé admissible par son médecin et son gestionnaire de cas à des « avantages médicaux ». Ces avantages englobent divers services (counselling, physiothérapie, massothérapie, etc.). Pour bien des vétérans, ils sont beaucoup plus cruciaux qu'une aide financière parce que de tels avantages améliorent leur qualité de vie.
Un travail complexe
Par le passé, on envoyait le plan de traitement au Centre d'autorisation de traitement aux fins d'approbationet de paiement. C'est un travail complexe qui repose sur une bonne connaissance des politiques d'Anciens Combattants Canadaet des besoins de chaque vétéran. Il faut aussi beaucoup de patience et de compassion pour pouvoir aider les vétérans grièvement blessés à obtenir tous les avantages auxquels ils ont droit.
Les agents du service à la clientèle du ministère téléphonaient une fois par année aux anciens combattants pour s'assurer qu'ils recevaient bien tous les avantages auxquels ils avaient droit. La Croix Bleue se contente, elle, d'envoyer une lettre et de couper les vivres à ceux qu'elle ne peut joindre par téléphone. Dans pareil cas, le bénéficiaire doit parfois attendre jusqu'à trois mois avant qu'on rétablisse ses avantages.
Mandat : rejeter les demandes
« On oblige les vétérans à traiter avec une compagnie d'assurance dont le mandat est clair : essayer de rejeter les demandes », déplore Carl Gannon, président du Syndicat des employé‑e‑s des Anciens combattants (SEAC), qui s'est occupé pendant longtemps des demandes de prestations d'invalidité au Ministère.
« Pour bien des vétérans, ces traitements sont une question de vie ou de mort, ajoute-t-il. Il faut avoir de la patience et du tact avec ceux qui souffrent d'un problème de santé mentale. Et je doute sincèrement que Croix Bleue Medavie soit capable de le faire. »
Ron Clarke, un ancien combattant, est du même avis. Résidant de Halifax, M. Clarke a été témoin de la fermeture du bureau d'ACC. Aujourd'hui, il doit attendre des heures au téléphone pour avoir accès à des services;une situation très frustrante. Et privatiser l'autorisation de traitement ne fera qu'empirer les choses. « Tout le monde sait que les compagnies d'assurance ont un seul but : trouver n'importe quelle excuse pour rejeter nos demandes. Les vétérans se sont déjà battus pour le Canada. On ne devrait pas être obligé de se battre pour avoir l'aide à laquelle nous avons droit. »
L'AFPC et le SEAC demandent au gouvernement de revenir sur sa décision de privatiser les services d'autorisation de traitement. Ils réclament aussi la réouverture des neuf bureaux régionaux etun moratoire sur les compressions à Anciens Combattants Canada.
SOURCE Alliance de la fonction publique du Canada
Renseignements et entrevues : Shelina Merani, 613-293-9324, [email protected]
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