OTTAWA, le 13 avril 2017 /CNW/ - L'Association canadienne des automobilistes (CAA) se réjouit de constater que la législation entourant la marijuana se majore d'amendes strictes pour les cas de drogue au volant, mais considère que du travail reste encore à faire sur nombre de points pour que l'ensemble de la législation soit efficace.
Selon la CAA, une bonne prévention de la drogue au volant s'articulerait autour de trois axes : une législation claire, des outils efficaces pour appliquer la loi, et une campagne d'éducation du public. L'annonce d'aujourd'hui vient grandement régler l'aspect législatif, mais laisse encore en suspens les questions de financement et de sensibilisation.
« La loi présentée aujourd'hui a du positif, mais ce n'est qu'une pièce du casse-tête », soutient Jeff Walker, vice-président aux affaires publiques du bureau national de la CAA. « Nous attendons encore les détails sur le financement supplémentaire prévu pour faire respecter la loi - en espérant que ça ne tarde pas. »
La CAA voit par ailleurs d'un bon œil le renforcement des dispositions du Code criminel en lien avec l'alcool au volant. En effet, le gouvernement a prévu augmenter ces peines et faciliter l'obtention d'une condamnation.
Le gouvernement s'est certes engagé aujourd'hui à débloquer des fonds pour former les policiers à détecter les drogues et acquérir des dispositifs de dépistage, mais sans s'avancer sur la somme ou l'échéance prévue. Le gouvernement a par ailleurs évoqué de nouveau le chiffre de moins de 2 millions de dollars sur 5 ans inscrit au budget fédéral 2017 pour la sensibilisation du public - ce qui est nettement insuffisant compte tenu des mythes qu'il faudra déboulonner quant aux effets de la marijuana sur les aptitudes d'un conducteur.
Selon un sondage de la CAA, près des deux tiers des Canadiens (63 %) craignent que la légalisation de la marijuana rende les routes plus dangereuses. En parallèle, 26 % des Canadiens âgés entre 18 et 34 ans croient que les facultés d'un conducteur sont semblables - voire meilleures! - sous l'influence de la marijuana.
« En ce moment, explique Jeff Walker, les forces de l'ordre ne sont pas outillées pour faire respecter la loi et les coûts de formation sont élevés. De plus, notre expérience avec les campagnes contre l'alcool au volant nous ont appris qu'une bonne sensibilisation du public réduisait considérablement les occurrences de conduite avec facultés affaiblies. Il est donc urgent que la police soit adéquatement formée, que la population soit informée des pénalités encourues, et qu'on voie les fausses idées qui circulent rectifiées. »
La nouvelle loi, en outre, demandera qu'un test sanguin positif soit effectué dans les deux heures suivant une arrestation. Or, l'expérience dans certains États des États-Unis indique que le processus prend en soi plus de deux heures à mener à bien. De plus, le prélèvement exigerait la présence d'un technicien qualifié, fardeau qu'auraient à porter les municipalités. Tous ces éléments amènent à s'interroger sur la faisabilité même de cette disposition.
À propos de la CAA
La CAA est une fédération regroupant neuf clubs d'automobilistes qui offrent à plus de 6 millions de membres un service d'assistance routière exceptionnel, des services complets en matière d'automobile et de voyage, des rabais privilégiés, ainsi qu'une panoplie de services d'assurances. La CAA défend aussi les intérêts de ses membres sur une variété d'enjeux qui leur tiennent à cœur, dont la sécurité routière, l'environnement, la mobilité, les infrastructures et la protection des consommateurs.
SOURCE Canadian Automobile Association
veuillez communiquer avec : Kristine D'Arbelles, Gestionnaire des affaires publiques, Bureau national de la CAA, Bureau : 613-247-0117 poste 2006, Cell. : 613-796-9404, [email protected]
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