MONTRÉAL, le 24 févr. 2020 /CNW Telbec/ - La décision de l'entreprise Teck Resources de renoncer à son projet de développement de sables bitumineux Frontier dans le Nord de l'Alberta montre encore une fois que l'environnement réglementaire, légal et politique canadien entraîne des délais déraisonnables et une incertitude qui fait fuir les investisseurs.
« Au Canada, faire approuver et mettre en œuvre un projet d'infrastructure énergétique relève de l'exploit, même quand le projet satisfait à toutes les exigences légales et réglementaires. C'est un très mauvais signal qu'on envoie aux investisseurs, dont plusieurs finissent par proposer leurs projets ailleurs, où ils sont les bienvenus », souligne Germain Belzile, chercheur associé senior à l'IEDM.
Après une décennie et 1,13 milliard $ dépensés pour satisfaire à toutes les exigences réglementaires et légales, et malgré le fait que le projet Frontier a reçu l'approbation des quatorze Premières Nations de la région, l'entreprise attendait encore de recevoir la bénédiction du gouvernement fédéral.
Teck Resources a justifié sa décision d'abandonner le projet en invoquant l'absence d'entente entre les différents gouvernements du Canada sur la façon de concilier les politiques environnementales avec un développement responsable du secteur énergétique, ce qui crée une incertitude peu propice à l'investissement.
« Il est important de remettre les choses en perspective. On parle ici d'une entreprise canadienne centenaire qui se dit "fortement en faveur" de l'imposition d'un prix sur le carbone et des politiques visant à limiter les émissions de gaz à effet de serre, et dont la production remplacerait des sources de pétrole plus polluantes. Ici, le mieux est donc vraiment l'ennemi du bien », observe M. Belzile.
Le projet Frontier, d'une valeur totale de 20 milliards $, devait créer 7000 emplois durant sa construction, 2500 emplois pendant l'exploitation et rapporter en tout plus de 70 milliards $ en recettes pour les gouvernements sur une période de 40 ans.
« Plus de 100 milliards de dollars en projets énergétiques ont été annulés depuis 2017. À chaque annulation, ce sont des possibilités d'emplois bien rémunérés qui disparaissent et des revenus pour les gouvernements qui s'envolent. Personne n'y gagne », se désole Germain Belzile.
L'IEDM est un think tank indépendant sur les politiques publiques qui compte des bureaux à Montréal, Calgary et Paris. Par ses publications, ses apparitions dans les médias et ses services consultatifs aux décideurs politiques, l'IEDM stimule les débats et les réformes des politiques publiques en se basant sur les principes établis de l'économie de marché et sur l'entrepreneuriat.
SOURCE Institut économique de Montréal
Demandes d'entrevues : Alexandre Bernier, chercheur - affaires courantes et communications, IEDM., Tél. : 514 273-0969 p. 2226 / Cell. 514-884-2947 / courriel : [email protected]
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