Anticosti : Pétrolia doit donner l'heure juste aux citoyens québécois
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FEDERATION PROFESSIONNELLE DES JOURNALISTES DU QUEBEC08 mars, 2016, 12:10 ET
MONTRÉAL, le 8 mars 2016 /CNW Telbec/ - La Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ) dénonce les refus répétés de Pétrolia de répondre aux questions des journalistes alors qu'elle est au centre d'une polémique et que le public doit être éclairé sur le projet d'exploration gazière et pétrolière qui aura un impact considérable sur la plus grande île du Québec.
La société d'exploration prévoit réaliser cet été des forages sur l'île d'Anticosti pour déterminer s'il existe du gaz de schiste et du pétrole de schiste exploitables par fracturation hydraulique. Ce projet est financé en majeure partie par les contribuables québécois, mais Pétrolia refuse systématiquement d'accorder des entrevues aux journalistes, alors que ce sont des fonds publics qui financent, en grande partie, ses opérations.
Depuis plusieurs mois, la journaliste Audrey Girard, de la radio CILE 95,1 à Havre-Saint-Pierre, tente en vain d'obtenir une entrevue avec le président-directeur général de Pétrolia, Alexandre Gagnon. La journaliste ne compte plus le nombre de courriels envoyés et d'appels effectués à de l'entreprise afin d'informer la population d'Anticosti de cet enjeu majeur pour son territoire. À la suite de nombreuses demandes refusées, le directeur des affaires publiques et gouvernementales chez Pétrolia, Jean-François Belleau, a finalement affirmé que M. Gagnon accorderait une entrevue à Mme Girard, mais que la pétrolière ne souhaitait « pas faire d'entrevue collée sur l'actualité ». Cet entretien que Pétrolia tentait de contrôler ne s'est en fin de compte jamais matérialisé.
Une journaliste de Radio-Canada affirme elle aussi que la compagnie d'exploration décline méthodiquement toutes ses demandes d'entrevues. Les réponses à ses demandes d'information sont filtrées, repoussées et rarement octroyées, selon son expérience.
De son côté, le journaliste spécialisé en environnement du Devoir, Alexandre Shields, s'est lui aussi vu refuser toute entrevue avec M. Gagnon. Ses questions sont constamment filtrées par M. Belleau, et les réponses, incomplètes, uniquement transmises par courriel. Lorsque M. Shields, qui couvre le projet depuis longtemps, s'est rendu au congrès de l'Association pétrolière et gazière du Québec (APQG) l'automne dernier, M. Gagnon a accepté de répondre aux questions de certains médias, mais pas à celles du Devoir. La FPJQ y voit une sélection injustifiée des médias auxquels Pétrolia accepte de parler.
Le gouvernement du Québec est le premier actionnaire de Pétrolia et détient 35 % des parts du projet d'exploitation gazière et pétrolière sur l'île d'Anticosti.
Paradoxalement, le PDG de Pétrolia dénonçait il y a quelques jours dans une lettre adressée au premier ministre Couillard une « médiatisation outrancière » du dossier, qui a selon lui « suscité de la confusion et des incertitudes » au sein de la population. La FPJQ estime que le refus de répondre aux questions des journalistes ne vient qu'accentuer cette confusion.
Le gouvernement du Québec s'est engagé à la plus grande transparence. La FPJQ estime que les entreprises qui transigent avec le gouvernement et celles dans lesquelles le trésor public investit sont tenues au même devoir. La FPJQ demande donc à Pétrolia d'éclairer, à juste titre, les citoyens québécois et de permettre une saine circulation de l'information à propos des activités en cours sur leur territoire.
SOURCE FEDERATION PROFESSIONNELLE DES JOURNALISTES DU QUEBEC
Lise Millette, FPJQ, 514-522-6142
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