Appel à la prudence pour la création de nouvelles structures - Réaction des groupes de défense des droits en santé mentale à la suite du dépôt du rapport de la coroner Kamel
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Association des groupes d'intervention en défense des droits en santé mentale du Québec (AGIDD-SMQ)01 mars, 2024, 16:27 ET
MONTRÉAL, le 1er mars 2024 /CNW/ - L'association des groupes d'intervention en défense de droits en santé mentale (AGIDD-SMQ) et Action Autonomie, le collectif pour la défense des droits en santé mentale de Montréal, deux organismes ayant témoigné dans le cadre de l'enquête publique de la coroner Géhane Kamel faisant suite à l'assassinat en août 2002 de trois personnes innocentes par Abdulla Shaikh, lui-même décédé lors de l'intervention policière, ont pris connaissance du rapport de la coroner et manifestent certaines réserves.
Plusieurs constats de la coroner Kamel apparaissent clairs à l'effet que les gestes de M. Shaikh ne sont pas les conséquences d'un problème de santé mentale non traité. En effet, M. Shaikh s'était vu attribuer un diagnostic de schizophrénie pour lequel il recevait des traitements pharmacologiques, qu'il suivait. De plus, des dysfonctionnements de la commission d'examen des troubles mentaux (CETM) y sont bien illustrés. Toutefois, certaines recommandations apparaissent ne pas être en adéquation avec les faits observés et mener les réflexions sur de fausses pistes, voire des dérives majeures.
En effet, la recommandation de créer un tribunal de la santé mentale pourrait avoir pour conséquence funeste de créer deux classes d'individus au Québec, soit les gens bénéficiant de l'ensemble des droits et libertés et ceux qui ont des problèmes de santé mentale qui seraient privés de droits et libertés fondamentales lors de situations d'exception. « Il est clair que plusieurs lacunes doivent être corrigées en lien avec le travail de la CETM. Toutefois, nous devons conserver une saine prudence face à la création de nouvelles structures, qui se révèlent être de fausses bonnes idées », mentionne François Winter, porte-parole de l'AGIDD-SMQ.
Notons également que la Loi P-38 n'a pas de lien avec ces terribles évènements et l'AGIDD-SMQ ne comprend pas que cette question fasse l'objet d'une recommandation dans ce rapport. « Il faut rappeler, comme l'a récemment fait la présidente de l'association des psychiatres, que les personnes porteuses de diagnostics en santé mentale sont beaucoup plus souvent victime de violence qu'autrices de violence », explique Jean-François Plouffe, chargé de dossiers et de communications d'Action Autonomie.
SOURCE Association des groupes d'intervention en défense des droits en santé mentale du Québec (AGIDD-SMQ)
Pour informations et demandes d'entrevues: Ariane Aubin-Cadot, relationniste, Cell.: 514-805-3715, [email protected]
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