Assemblée générale annuelle 2016 des Producteurs de lait du Québec - Lait diafiltré : prochaine étape, les producteurs iront à Ottawa
MONT-TREMBLANT, QC, le 14 avril 2016 /CNW Telbec/ - Au sortir de leur assemblée générale annuelle, les Producteurs de lait du Québec sont plus déterminés que jamais à obtenir que le gouvernement du Canada agisse rapidement pour faire respecter les normes de fabrication du fromage en ce qui a trait au lait diafiltré. Le secrétaire parlementaire du ministre de l'Agriculture et de l'Agroalimentaire du Canada, M. Jean-Claude Poissant, s'est adressé aux producteurs et a réitéré que le gouvernement était bien au fait de l'enjeu, que le secteur laitier et le maintien de la gestion de l'offre sont une priorité pour son gouvernement, mais n'a pas annoncé de solutions. Pour sa part, le président des Producteurs de lait du Québec, Bruno Letendre, a indiqué à M. Poissant que les producteurs ont atteint leur seuil d'impatience dans ce dossier et que si le dossier n'est pas réglé tôt ce printemps « avant la levée du maïs, les producteurs iront parler au gouvernement plus proche et plus fort! »
Mercredi, dans son allocution aux producteurs, M. Letendre, avait interpellé à nouveau le gouvernement du Canada sur l'enjeu de l'importation du lait diafiltré en ces termes : « Notre message au gouvernement Trudeau est clair et simple : prenez vos responsabilités et appliquez votre règlementation » a lancé M. Letendre. « Le problème est connu. Il est publiquement reconnu par le gouvernement fédéral. Le ministre a dit devant tous les représentants des producteurs et ceux des transformateurs à Ottawa que le lait diafiltré était un ingrédient ». Les producteurs de lait ne comprennent pas que le gouvernement traite le lait diafiltré comme du concentré de protéines laitières à la frontière, ce qui lui permet d'entrer sans tarifs douaniers, puis est considéré comme du lait lorsqu'il est utilisé dans le fromage, lui permettant de contourner les normes de composition du fromage qui plafonnent l'utilisation des concentrés de protéines laitières.
Bilan des marchés
Côté marché, de mars 2015 à mars 2016, les ventes au détail de crème ont connu une hausse de 3,7 %, de 3,5 % pour le yogourt et de 9,8 % pour le yogourt grec. Pour la même période, les ventes de beurre ont augmenté de 2,4 % et celles du fromage de 1,7 %.
Même s'il s'agit d'une bonne nouvelle pour le secteur laitier, les producteurs sont confrontés à des contre-effets négatifs, dont une baisse de 7 % du prix aux producteurs entre 2015 et 2016. Une part de ces mauvais prix est attribuable à l'importation de lait diafiltré, qui vient remplacer une portion croissante de la protéine canadienne dans les fromages et les yogourts canadiens et grossit les surplus de poudre de lait écrémé qui doivent être écoulés pour l'alimentation animale à prix très bas.
Cette baisse de prix est aussi en bonne partie attribuable au fait que la classe de lait destinée à la fabrication du beurre est une des classes les moins payantes pour les producteurs, puisque les solides non gras ne sont pas valorisés et doivent être écoulés au rabais, entre autres pour l'alimentation animale. Elle est aussi attribuable à une chute des prix mondiaux du lait auxquels sont soumis plus de 10 % de la matière grasse et 25 % des solides non gras. D'avril 2013 à mars 2016, le prix de la poudre de lait écrémé est passé de 5 100 $ US la tonne à près de 1 700 $ US la tonne. Le prix record de 2013 s'expliquait principalement par la forte demande chinoise et une production mondiale plus basse, due entre autres aux mauvaises conditions climatiques en Nouvelle-Zélande. Ces prix records ont fait augmenter la production des pays exportateurs. Au même moment, la demande chinoise s'est essoufflée et la Russie a imposé un embargo. L'offre a vite dépassé la demande, ce qui a conduit à la crise laitière mondiale actuelle.
À propos des Producteurs de lait du Québec
Les Producteurs de lait du Québec, affiliés à l'UPA, représentent les 5 624 fermes laitières qui livrent annuellement près de 3 milliards de litres de lait, dont la vente totalise des recettes à la ferme de plus de 2,38 milliards de dollars. La production et la transformation laitière génèrent au Québec quelque 83 000 emplois directs, indirects et induits et contribuent à hauteur de 6,2 milliards de dollars au produit intérieur brut. Finalement, elle entraîne des retombées fiscales de 1,29 milliard de dollars, dont 678 millions au gouvernement fédéral et 454 millions au gouvernement du Québec.
SOURCE Les Producteurs de lait du Québec
François Dumontier, Conseiller, relations publiques et gouvernementales, Tél. : 450 679-0530, poste 8704, Cell. : 514 713-0530, www.lait.org
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