LONGUEUIL, QC, le 21 nov. 2024 /CNW/ - Réunis aujourd'hui en assemblée générale semi-annuelle au Centre des congrès de Lévis, les Producteurs et productrices acéricoles du Québec (PPAQ) ont fait le point sur l'état de la filière acéricole et ses perspectives de croissance. Ce sont toutefois les barrières au développement de l'acériculture imposées par le ministère des Ressources naturelles et des Forêts (MRNF) qui ont retenu l'attention. Le mécontentement sur la situation de l'acériculture en forêt publique s'est fait sentir et le gouvernement doit s'attendre à ce que le ton monte chez les producteurs acéricoles.
Les délégués des PPAQ ont résolu à l'unanimité de rejeter la proposition préliminaire de cibles de superficies acéricoles annoncée par voie de communiqué de presse par le MRNF le 18 novembre dernier.
« La ministre Maïté Blanchette Vézina voudrait couper les ailes de la production de sirop d'érable qu'elle ne s'y prendrait pas autrement. Son plan, c'est de ne permettre aucun nouveau projet acéricole en Estrie et de vider les dernières superficies disponibles au Bas-Saint-Laurent, en Gaspésie et en Chaudière-Appalaches en forêt publique. Dans ces régions, nous serons à une émission d'entailles de ne plus avoir de potentiel acéricole à mettre en production. C'est ça le gouvernement nationaliste de la CAQ ? », déclare Luc Goulet, président des PPAQ.
Par ailleurs, contrairement à ce que prétend le MRNF, les superficies d'érablière qui composent les potentiels acéricoles disponibles pour les dix prochaines années ne sont pas de 25 000 hectares. En date d'aujourd'hui, 7 300 hectares ont déjà été réservés à des entreprises acéricoles dans le cadre des émissions d'entailles en 2021 et en 2023 et ne sont donc plus disponibles pour le développement de nouveaux projets. De plus, une part importante de ces superficies ne sont toujours pas en production en raison de la lenteur du ministère à traiter les dossiers et la préséance qu'il accorde aux coupes forestières. S'ajoutent aux 7 300 hectares en attente de permis, des superficies disponibles estimées par le MRNF de 15 000 hectares, un nombre supérieur aux dernières estimations partagées par le gouvernement et qui n'a pas pu être validé par les PPAQ.
De leur côté, les PPAQ demandent la mise en production acéricole à court, moyen et long termes de 200 000 hectares de forêt publique, dont 25 000 hectares pour les dix prochaines années et 35 000 hectares pour les dix années suivantes. « Un érable, ça prend 50 à 60 ans avant qu'il soit suffisamment mature pour être entaillé. Les décisions qu'on prend aujourd'hui, c'est pour les prochaines générations d'acériculteurs et d'acéricultrices. C'est pourquoi la protection des érables est au cœur de notre mission. C'est simple, pas de forêt, pas de sirop. Ça fait quatre ans que nous sommes en discussion avec le MRNF et on est toujours au même point : les industriels du bois continuent à couper les plus beaux érables et c'est l'incertitude pour notre filière », s'est désolé monsieur Goulet, qui constate que madame la ministre n'a pu se rendre disponible pour s'expliquer devant les acériculteurs et acéricultrices comme le veut la tradition.
Rappelons que la production acéricole engendre des retombées économiques importantes pour le Québec, chiffrées à plus d'un milliard de dollars par année. En moyenne, et pour une durée d'exploitation équivalente, la production de sirop d'érable en forêt publique génère des retombées économiques plus de neuf fois supérieures à celles issues de la récolte de feuillus durs. En plus d'être un véhicule économique de premier choix, l'acériculture est aussi une activité durable. Les érablières sous production acéricole offrent des services écologiques évalués à 1,6 milliard de dollars par année. Elles sont des refuges pour la faune et la flore et maintiennent les couverts forestiers tout en composant la trame des paysages de nombreuses régions au Québec.
À propos des Producteurs et productrices acéricoles du Québec et de la marque Érable du Québec
Les Producteurs et productrices acéricoles du Québec (PPAQ) représentent les intérêts de 13 500 acériculteurs et acéricultrices et de plus de 8 400 entreprises acéricoles. Le Québec assure en moyenne 72 % de la production mondiale de sirop d'érable et exporte dans plus de 70 pays.
ppaq.ca - @AcericoleQc
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Dossier économique et statistiques acéricoles
SOURCE Producteurs et productrices acéricoles du Québec
Demandes d'entrevue : Joël Vaudeville, Directeur des communications corporatives, 514 603-0728, [email protected]
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