Attention! Respirer peut vous rendre malade et même vous tuer… - La pollution atmosphérique maintenant reconnue comme cancérogène
SAINT-LÉON-DE-STANDON, QC, le 25 oct. 2013 /CNW Telbec/ - Dans son communiqué intitulé La pollution atmosphérique, une des principales causes environnementales de décès par cancer, selon le CIRC, le Centre international de Recherche sur le Cancer (CIRC), une agence spécialisée de l'organisation mondiale de la Santé (OMS), a annoncé récemment qu'il classait désormais la pollution de l'air extérieure comme cancérogène(i). Un résumé de l'évaluation du CIRC a été publié hier par The Lancet Oncology online(ii). L'Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA) souhaite que cette importante nouvelle fasse enfin pencher la balance décisionnelle en faveur d'actions concrètes en matière de qualité de l'air au Québec.
Les autorités reconnaissent que la pollution atmosphérique est directement responsable de maladies respiratoires et cardiovasculaires. Par ailleurs de plus en plus d'études tendent à démontrer que la mauvaise qualité de l'air génère également d'autres types de maladies comme le diabète, qu'elle affecte le développement du système nerveux et aurait, entre autres, une incidence sur le nombre de cas d'autisme, de Parkinson et de dégénérescence cognitive. La confirmation du caractère cancérogène ne pourrait être que le début.
L'Institut national de la santé publique du Québec (INSPQ) évalue que la pollution atmosphérique est la cause d'environ 2 000 décès prématurés chaque année, pour la moitié de la population du Québec(iii). À ces mortalités, on doit ajouter des milliers d'admissions à l'hôpital, des dizaines de milliers de visites aux urgences, des centaines de milliers de visites chez le médecin et, enfin, plus de 5 millions de maladies mineures(iv). Mêmes à faibles niveaux, l'exposition continue à certains contaminants a des conséquences à long terme sur le corps humain que l'on commence à peine à comprendre.
La principale source de contaminants de l'air au Québec est clairement identifiée : les transports. Ce secteur est responsable de 62 % des émissions de contaminants au Québec contre 25 % pour les sources industrielles et 11 % pour la combustion non industrielle(v). Le parc de véhicules légers et le camionnage sont les principales sources de pollution du secteur des transports.
L'essence utilisée dans les véhicules automobiles émet principalement des oxydes d'azote (NOX) et des composés organiques volatils (COV), la combustion du diesel utilisé par le camionnage et les équipements lourds représente une source importante de particules fines. Ces trois contaminants sont extrêmement nocifs et, dans certaines circonstances sous l'effet des rayons solaires, se transforment en ozone troposphérique (O3) puis en smog, tous deux causant aussi d'importants dommages chez les humains et à l'environnement en général. Notons que les émissions nocives provenant des transports sont envenimées par les émissions de particules fines (PM2,5) causées par le chauffage au bois avec des appareils désuets et par des activités industrielles notamment dans le domaine portuaire.
« La réduction des émissions polluantes que l'on sait maintenant responsables de cancers requiert la mise en œuvre d'approches efficaces et le choix de politiques cohérentes. Les mesures à adopter sont connues et déjà largement implantées avec succès dans plusieurs régions du monde » explique Claude Mcdonnell, coordonnateur à l'AQLPA. Ces mesures et politiques peuvent et doivent être développées au Québec;
- Augmentation importante de l'offre en transports collectifs.
- Électrification des transports collectifs.
- Programme d'inspection et d'entretien des véhicules automobiles (PIEVA).
- Programme Bonus-malus visant la réduction de la cylindrée des véhicules.
- Soutien et encouragement envers l'utilisation de véhicules hybrides et électriques.
- Soutien et encouragement envers les transports actifs.
- Soutien et encouragement envers le covoiturage et l'autopartage.
- Développement urbain réfléchi en vue de limiter les déplacements.
- Soutien et encouragement de l'utilisation du biométhane dans l'industrie du camionnage et la machinerie lourde.
- Remplacement graduel mais rapide de l'utilisation du diésel.
« Il est faux de prétendre que la santé économique dépend obligatoirement des combustibles fossiles. Cette vision est celle de ceux qui ont un intérêt immédiat dans la filière pétrolière au détriment de la santé des gens et du maintien d'un environnement sain. En fait, le véritable avenir de nos sociétés se retrouve plutôt dans le développement d'une économie décarbonisée » déclare André Bélisle, président de l'AQLPA.
Développer et recourir aux énergies vertes et renouvelables telles que l'éolien, le solaire et le biométhane sont des approches porteuses de développements économiques importants et elles sont surtout cohérentes avec les mesures qui doivent être obligatoirement prises, notamment dans le secteur des transports, pour répondre aux défis environnementaux du 21e siècle.
Nous respirons chaque jour en moyenne 12 000 litres d'air(vi). À nous maintenant de nous assurer que cet air ne soit pas source de maladie et de mort, mais plutôt source de vie et de bien-être.
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(i) Communiqué de l'OMS : http://www.iarc.fr/fr/media-centre/pr/2013/pdfs/pr221_F.pdf
(ii) The carcinogenicity of outdoor air pollution, International agency for research on Cancer - http://www.thelancet.com/journals/lanonc/article/PIIS1470-2045(13)70487-X/fulltext
(iii) Bouchard, M., Smargiassi, A. (2007). Estimation des impacts sanitaires de la pollution atmosphérique au Québec : essai d'utilisation du Air Quality Benefits Assessment Tool (AQBAT), Institut national de santé publique du Québec, 59 p. http://www.inspq.qc.ca/pdf/publications/817_ImpactsSanitairesPollutionAtmos.pdf
(iv) Association médicale canadienne (AMC), L'air qu'on respire, Le coût national des maladies attribuables à la pollution atmosphérique, 2008, 47 p. http://www.cma.ca/multimedia/CMA/Content_Images/Inside_cma/Office_Public_Health/ICAP/CMA_ICAP_sum_f.pdf
(v) Ministère du Développement durable, de l'Environnement de la Faune et des Parcs (2011), Inventaire des émissions des principaux contaminants atmosphériques (IQÉA) au Québec en 2008 et évolution depuis 1990, Québec, Direction des politiques de la qualité de l'atmosphère, 30 p. http://www.mddefp.gouv.qc.ca/air/inventaire/rapport2008.pdf
(vi) http://www.liguepulmonaire.ch/fr/themes-principaux/poumon-et-voies-respiratoires/chiffres-de-la-fonction-pulmonaire.html
SOURCE : AQLPA
Ce communiqué est tiré d'un texte plus élaboré que nous avons publié sur le blogue de l'AQLPA : http://www.blogueaqlpa.com/2013/10/25/la-pollution-atmospherique-maintenant-reconnue-comme-cancerogene/
Source
Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA)
Louise Lévesque, directrice des communications
T 418-642-1322 poste 294 / C 418-264-5575 / [email protected]
Contacts
André Bélisle, président AQLPA
T 418-642-1322 poste 223 / C 418-386-6992 / [email protected]
Claude McDonnell, Coordonnateur
Activités complémentaires au PIEVA
T 514 728-4950 / C 514 452-4930 / [email protected]
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