Au milieu de sa Commission populaire sur le droit au logement, le FRAPRU s'étonne des ambiguïtés de la première ministre Marois
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FRONT D'ACTION POPULAIRE EN REAMENAGEMENT URBAIN (FRAPRU)04 nov, 2012, 10:00 ET
MONTRÉAL, le 4 nov. 2012 /CNW Telbec/ - Après quatre semaines d'audience de la Commission populaire itinérante sur le droit au logement qui ont démontré toute l'ampleur et l'urgence des problèmes de logement partout au Québec, le Front d'action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) s'étonne des propos tenus à ce sujet dans le discours inaugural de la première ministre, Pauline Marois. Après avoir reconnu qu' « avoir un logement décent à un coût raisonnable constitue un besoin fondamental » et qu'elle voulait en ce sens « accélérer la réalisation de logements sociaux afin de les rendre disponibles le plus rapidement possible », la première ministre a déclaré : « À terme, nous visons 3 000 logements sociaux, abordables ou coopératifs, de plus par année ».
S'il aurait préféré que Mme Marois parle ouvertement de « droit au logement », c'est surtout la référence aux 3 000 logements qui surprend le FRAPRU. Véronique Laflamme, organisatrice au regroupement national, s'en explique : « Dans sa plate-forme électorale, le Parti québécois s'engageait textuellement à construire au moins 3 000 logements sociaux par année. Mme Marois a remplacé les mots « au moins 3 000 » par « à terme 3 000 », ouvrant ainsi la possibilité que l'engagement du PQ ne s'applique pas intégralement au départ. Et pourquoi la première ministre introduit-elle maintenant la notion de « logements abordables » qui était absente de son engagement électoral, alors que l'expérience récente a démontré que ce terme signifiait des subventions à des promoteurs privés pour qu'ils construisent des logements locatifs pouvant se louer plus de 1 000 par mois? ». Elle a précisé que, pour sa part, le FRAPRU considérait les problèmes de logement suffisamment majeurs pour justifier la réalisation de 50 000 nouveaux logements sociaux en cinq ans.
Au tour de Québec et de Montréal
La Commission populaire itinérante, qui a déjà tenu des audiences dans 9 des 17 régions administratives du Québec, s'arrête, cette semaine, dans les villes de Québec et de Montréal où se concentrent 47 % des locataires de la province. Une cinquantaine d'organisations devraient au total s'y faire entendre, tout comme une quarantaine de locataires aux prises avec des problèmes de logement et de personnes itinérantes.
Le coordonnateur du FRAPRU, François Saillant, rappelle que « depuis ses débuts, le 12 octobre, la Commission populaire itinérante a entendu parler de plusieurs violations au droit au logement, comme l'inaccessibilité financière des logements, l'insalubrité d'une proportion inquiétante des appartements, la discrimination exercée lors de la location des logements et le harcèlement à l'égard de locataires vulnérables ». Il ajoute que « d'autres dimensions de la problématique du logement devraient être davantage mises en lumière cette semaine, notamment la situation désastreuse vécue par les ménages issus de l'immigration, de même que l'aggravation du problème de l'itinérance qui, à Québec comme à Montréal, entraîne un débordement des ressources qui viennent en aide aux sans-abri et pas juste durant les gros froids d'hiver ». Le FRAPRU s'attend aussi à ce que l'embourgeoisement de plusieurs quartiers populaires fasse l'objet de dénonciations dans deux villes où la construction de condominiums dépasse maintenant de loin celle de logements locatifs.
L'audience de Québec aura lieu le lundi 5 novembre, de 14h00 à 17h00 et de 18h30 à 21h30, à l'École nationale d'administration publique (ÉNAP), 555 boulevard Charest est. Quant à celle de Montréal, elle se déroulera le mercredi 7 novembre, de 13h30 à 16h30 et de 18h30 à 21h30, au Centre Saint-Pierre, 1205, rue de la Visitation.
La Commission populaire itinérante sur le droit au logement poursuivra par la suite sa visite des 17 régions administratives du Québec, en se rendant à Sherbrooke, Sainte-Thérèse, Lévis, Joliette, Longueuil et Rouyn-Noranda. Elle terminera ses travaux le 23 novembre dans la communauté anishnabe de Lac-Simon, en Abitibi-Témiscamingue. Elle rédigera ensuite un rapport qui sera remis aux gouvernements fédéral et québécois.
SOURCE : FRONT D'ACTION POPULAIRE EN REAMENAGEMENT URBAIN (FRAPRU)
Pour plus d'informations :
François Saillant : (514) 919-2843 (cellulaire)
Véronique Laflamme (418) 956-3403 (cellulaire)
www.commissionpopulairefrapru.org; Twitter : #cpi_frapru
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