Au moins un enfant ou un jeune sur sept a été soumis à des mesures de confinement pendant la majeure partie de l'année écoulée, au détriment de sa santé mentale et de son bien-être English
À l'approche du premier anniversaire de la pandémie, l'UNICEF
appelle à investir davantage dans les services de santé mentale
NEW YORK et TORONTO, le 4 mars 2021 /CNW/ - Depuis le début de la pandémie de COVID-19, au moins un enfant sur sept, soit 332 millions d'enfants dans le monde, a été soumis à une politique nationale de confinement obligatoire ou recommandé pendant au moins neuf mois, une situation qui met en péril sa santé mentale et son bien-être, affirme l'UNICEF aujourd'hui.
La nouvelle analyse publiée par l'UNICEF, qui exploite des données de l'Oxford COVID-19 Government Response Tracker, identifie certaines des situations de confinement qui durent le plus longtemps à l'échelle mondiale.
Selon cette analyse, 139 millions d'enfants dans le monde sont soumis à des politiques nationales de confinement obligatoire depuis au moins neuf mois depuis que la COVID-19 a été qualifiée de pandémie le 11 mars 2020. De telles politiques impliquent que ces enfants n'ont pas le droit de sortir de chez eux, sauf quelques exceptions. Sur les 332 millions d'enfants concernés, les 193 millions d'enfants restants sous soumis à des politiques nationales de confinement recommandé depuis la même période.
« La pandémie de COVID-19 et les mesures de confinement ont perturbé tous les aspects de la vie des enfants et des jeunes. Ces données préoccupantes témoignent des sacrifices consentis par les jeunes au cours de l'année dernière », indique David Morley, président et chef de la direction d'UNICEF Canada. « Nous devons émerger de cette pandémie avec une meilleure approche de la problématique de santé mentale des enfants et des jeunes, et commencer par donner à la situation l'attention qu'elle mérite, en investissant dans les services de soutien et en collaborant en vue d'un avenir meilleur. »
Alors que la pandémie entre dans sa deuxième année, ses répercussions sur la santé mentale et le bien-être psychosocial des enfants et des jeunes sont graves. Un sondage U-Report d'UNICEF Canada mené récemment révélait que 69 % des jeunes indiquaient que la pandémie avait une incidence négative ou très négative sur leur santé mentale.
Bien avant la pandémie, les enfants et les jeunes composaient déjà avec des problèmes de santé mentale; la moitié développait des troubles mentaux avant l'âge de 15 ans et 75 %, au début de l'âge adulte. Les rapports indiquent que la majorité des 800 000 suicides recensés chaque année sont commis par des jeunes.
Le Bilan Innocenti 16 de l'UNICEF a révélé qu'un nombre incroyable d'enfants au Canada étaient malheureux. Le Canada s'est classé au 31e rang parmi 38 pays riches en matière de santé mentale et de bonheur des enfants et des jeunes. Près d'un enfant canadien sur quatre signalait un faible degré de satisfaction à l'égard de la vie avant la pandémie, et le Canada continue d'afficher l'un des taux les plus élevés de suicide chez les adolescentes et les adolescents.
Les mesures de confinement ont contraint de nombreux enfants victimes de violence, de négligence ou de maltraitance au sein de leur foyer à rester enfermés sans le soutien de leurs enseignants, de leur famille élargie ou de leur communauté. Le même sondage révélait que 80 % des membres de la communauté U-Report se disaient légèrement, très ou extrêmement concernés par le niveau de stress perçu au sein de leur famille, et 16 % se disaient légèrement ou extrêmement concernés par la violence au sein de leur foyer.
Les besoins en matière de santé mentale des enfants issus des groupes de population vulnérables, tels que les enfants qui vivent et travaillent dans la rue, les enfants handicapés et les enfants vivant dans des situations de conflit, risquent d'être entièrement négligés.
Selon l'OMS, la pandémie de COVID-19 a perturbé ou interrompu les services de santé mentale dans 93 % des pays du monde, alors que la demande de soutien dans ce domaine augmente.
Dans ce contexte, l'UNICEF aide les gouvernements et les organisations partenaires à donner la priorité aux services en faveur des enfants et à les adapter.
« Si nous n'avions pas pleinement conscience de l'urgence de la situation avant la pandémie de COVID-19, nous ne pouvons plus l'ignorer aujourd'hui », ajoute Henrietta Fore, directrice générale de l'UNICEF. « Les pays doivent investir en masse dans l'élargissement des services de santé mentale et de soutien proposés aux jeunes et aux personnes qui s'occupent d'eux au sein des communautés et des écoles. Nous devons également déployer à plus grande échelle des programmes d'éducation parentale afin de garantir que les enfants des familles vulnérables obtiennent le soutien et la protection dont ils ont besoin chez eux. »
Note aux rédactions :
Les données présentées sont extraites du Tableau de bord des ripostes à la COVID-19 mises en place par les gouvernements et des populations affectées, qui se fonde sur les données de l'Oxford COVID-19 Government Response Tracker et de la Division de la population du Département des affaires économiques et sociales de l'ONU qui ont été recueillies entre le 11 mars 2020 et le 22 février 2021.
Les politiques de confinement sont classées comme suit :
0 - aucune mesure.
1 - recommandation de ne pas sortir de chez soi.
2 - obligation de rester chez soi avec des exceptions pour l'exercice quotidien, les courses alimentaires et les déplacements dits « essentiels ».
3 - obligation de rester chez soi avec des exceptions minimales (par exemple, autorisation de sortir une fois par semaine uniquement ou possibilité pour les membres d'un même foyer de sortir seuls).
Le chiffre de 332 millions d'enfants correspond à une estimation minimale et fait référence aux enfants vivant dans des pays qui appliquent des politiques nationales de confinement recommandé ou obligatoire (1-3). Le chiffre de 139 millions d'enfants correspond à une estimation minimale et fait référence aux enfants vivant dans des pays qui appliquent des politiques nationales de confinement obligatoire (2-3). Les pays appliquant des politiques à l'échelle régionale ou locale n'ont pas été pris en compte - un nombre inconnu d'enfants soumis à des mesures de confinement dans ces pays vient donc s'ajouter aux chiffres mentionnés.
À propos de l'UNICEF
L'UNICEF est le plus important organisme humanitaire dans le monde axé sur les enfants. Nous travaillons dans les endroits les plus durs du monde pour offrir une protection, des soins de santé, des vaccins, une éducation, des aliments nutritifs, de l'eau potable et des systèmes d'assainissement de l'eau. En tant que membre des Nations Unies, nous sommes présents dans plus de 190 pays et territoires, un rayonnement unique qui nous permet d'être sur le terrain pour aider les enfants les plus défavorisés. Bien que l'UNICEF fasse partie du système des Nations Unies, son travail, qui consiste à sauver des vies, dépend entièrement de contributions volontaires. Visitez unicef.ca et suivez-nous sur Twitter et Facebook.
SOURCE Canadian Unicef Committee
Emily O'Connor, Responsable des communications, 514-288-5134 x8866 / 647-500-4230, [email protected]
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