Au nom de la santé des Québécois - Les infirmières et infirmiers du Québec prennent position - AGA 2015
MONTRÉAL, le 9 nov. 2015 /CNW Telbec/ - Réunis en assemblée générale annuelle, les quelque 1 000 délégués ont adopté à l'unanimité une motion visant à placer les infirmières et infirmiers comme des catalyseurs de la transformation du système de santé. La motion rappelle que chaque jour, ils sont sur le terrain et veillent à donner à la population les soins dont elle a besoin. Ils veulent aujourd'hui élargir leur cadre d'action afin de mieux accompagner et canaliser cette évolution.
« Les infirmières et infirmiers du Québec lancent aujourd'hui une campagne de communication auprès du grand public pour mettre en lumière le travail des quelque 73 000 infirmières et infirmiers. À l'heure où nous vivons de grands changements de société, où le monde de la santé est aux premières loges de ces transformations, nous voulons réitérer notre engagement à offrir à la population les soins dont elle a besoin. Ensemble, nous suscitons la confiance du public en agissant avec bienveillance, respect et équité, et nous prenons la parole publiquement afin de faire connaître nos convictions. Nous voulons créer dès maintenant des espaces publics de discussion autour de projets porteurs pour la santé des Québécois ». Lucie Tremblay, présidente de l'OIIQ
Acteur clé des soins de santé et instigateur de changement dans un contexte d'évolution des besoins en santé, l'Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (OIIQ), avec les 73 000 infirmières et infirmiers, joue un rôle crucial. Il a pour mandat de veiller à la qualité et à l'accessibilité des soins, et à la sécurité des patients. Les priorités qu'il se donne pour 2016 actualisent ce mandat et répondent à l'impératif de construire pour l'avenir.
Un moment charnière : déployer la pratique de la prescription infirmière
Le règlement autorisant la prescription infirmière dans certaines situations cliniques, principalement en matière de soins de plaies, de santé publique et de problèmes de santé courants, entrera en vigueur en janvier 2016. C'est une excellente nouvelle pour la population, puisque les infirmières et infirmiers seront en mesure de donner les soins qui s'imposent sans avoir à référer les personnes à un autre professionnel, évitant ainsi le fractionnement des soins et bien souvent le retard du début de traitement. L'OIIQ souhaite ainsi l'arrivée de 10 000 nouveaux « prescripteurs » sur le terrain. Cette nouvelle pratique s'accompagne de gains importants pour la population, dont une nette amélioration de l'accès aux soins de santé et de leur continuité.
De concert avec ses partenaires de la santé - RAMQ et MSSS notamment -- l'OIIQ verra au déploiement de cette nouvelle pratique infirmière. Les infirmières et infirmiers qui souhaitent obtenir l'autorisation de prescrire seront invités à présenter leur demande à l'OIIQ, dans des conditions précises d'admissibilité. Suivront une étude de chacune des demandes par l'OIIQ, en fonction du type d'autorisation demandée et, le cas échéant, la délivrance d'une attestation assortie d'un numéro de prescripteur.
Aller plus loin pour accroître la collaboration interprofessionnelle
Plusieurs clientèles fragilisées, dont l'état de santé est complexe, sont en proie à des besoins auxquels notre modèle de soins ne peut répondre adéquatement. C'est le cas en particulier des patients atteints de maladies chroniques, de problèmes de santé mentale et souvent des personnes âgées en Centres d'hébergement et de soins de longue durée (CHSLD).
L'OIIQ croit qu'un plus grand déploiement d'équipes interprofessionnelles dans les services de première ligne pourrait grandement favoriser l'efficacité des soins qui leur sont prodigués. Dans cette foulée, l'OIIQ et d'autres ordres professionnels de la santé se sont engagés à utiliser toutes les mesures susceptibles d'augmenter les collaborations interprofessionnelles tant dans les équipes de soins qu'entre les ordres professionnels.
Intensifier de toute urgence la pratique infirmière en CHSLD
Aujourd'hui, près de la moitié des résidents des CHSLD ont plus de 85 ans, et la plupart sont atteints de plusieurs maladies chroniques. Les CHSLD doivent aujourd'hui faire face au défi d'assurer les soins particuliers liés à cette clientèle vulnérable, en perte d'autonomie, qui requiert une pratique clinique infirmière de pointe et l'adoption de nouveaux modèles de soins. Dans ce contexte, la présence en nombre suffisant d'infirmières et leur intervention appropriée sont essentielles.
L'OIIQ poursuit son action auprès du gouvernement pour obtenir que les CHSLD offrent à leurs résidents, dans leur milieu de vie, les soins infirmiers requis par leur condition physique et mentale. Il travaille de concert avec plusieurs autres ordres professionnels et entend développer un guide de bonnes pratiques infirmières en CHSLD, pour proposer un modèle de soins plus adapté aux besoins.
Miser davantage sur la pratique infirmière avancée
La pratique infirmière avancée est en demande croissante au Canada. Elle peut en effet favoriser un accès équitable à des services de santé de haute qualité. Or, même si les rôles de pratique infirmière avancée existent depuis plus de 40 ans au Canada, leur déploiement demeure restreint et devient même critique en période de compressions budgétaires. L'OIIQ donnera priorité en 2016 à cet enjeu majeur. Il offrira toute sa collaboration et son expertise pour que la réglementation et les mesures administratives qui limitent la pratique infirmière avancée soient modifiées.
L'OIIQ entend relancer le gouvernement pour qu'il annonce un véritable plan d'effectif d'infirmières praticiennes spécialisées (IPS) associé à des mesures de soutien solides aux programmes de formation et aux stages. L'engagement du gouvernement visant à intégrer 2 000 IPS dans le système de santé doit absolument s'accompagner de démarches concrètes et systémiques afin que les bénéfices importants pour la population se réalisent.
Adapter le processus d'inspection professionnelle à la nouvelle réalité
L'OIIQ a le mandat de surveiller l'exercice de la profession infirmière et, sur cette base, de procéder à des inspections de la compétence professionnelle. Deux types d'inspection sont ainsi menés. L'inspection particulière permet de vérifier la compétence d'un membre de l'OIIQ, alors que l'inspection générale vise davantage à évaluer l'exercice de la profession en lien avec les changements dans le réseau de la santé.
L'OIIQ constate que les modalités d'inspection particulière ne répondent plus aux pratiques contemporaines, alors que celles relatives à l'inspection générale doivent s'adapter aux changements récents dans le système de santé québécois. C'est pourquoi l'OIIQ procédera à des refontes majeures de ces deux types d'inspection.
Rassembler les leaders du monde de la santé pour susciter une réflexion commune
L'OIIQ organisera les 4 et 5 mai 2016 un symposium destiné à approfondir la réflexion sur la prestation sécuritaire des soins infirmiers. Outre une large délégation de l'OIIQ et de ses Ordres régionaux, cet événement majeur rassemblera des représentants des administrations publiques, d'associations reliées à la santé et à la protection des malades, des milieux de l'éducation et de groupes de jeunes, des syndicats, de regroupements d'usagers, etc. Nous souhaitons créer un espace de discussion sur les enjeux de la santé. Les participants pourront assister à des conférences plénières, prononcées par des spécialistes émérites du monde de la santé, prendre part à des discussions et participer à des ateliers portant sur le sujet.
À propos de l'Ordre des infirmières et infirmiers du Québec
L'OIIQ est le plus grand ordre professionnel dans le domaine de la santé au Québec. Il est régi par la Loi sur les infirmières et les infirmiers et par le Code des professions. Au 31 mars 2015, il comptait 73 622 membres et quelque 15 000 étudiants immatriculés. Sa mission est d'assurer la protection du public par et avec les infirmières tout en veillant à l'amélioration de la santé des Québécois. L'OIIQ a également pour mandat de promouvoir une pratique infirmière de qualité et de contribuer au maintien des compétences des infirmières.
SOURCE Ordre des infirmières et infirmiers du Québec
Renseignements et entrevues : Colette Ouellet, Directrice des communications, OIIQ, 514 604-2298, [email protected]
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