OTTAWA, le 14 févr. 2020 /CNW/ - Le Syndicat des Métallos se joint à la famille d'Olivier Bruneau pour condamner la décision du Service de police d'Ottawa de clore l'enquête sur le décès du travailleur de la construction et d'abandonner les accusations criminelles.
« Nous appuyons les parents endeuillés d'Olivier Bruneau qui ont peine à y croire et qui se sentent trahis par cette décision. La justice n'a pas été rendue à Olivier Bruneau et à sa famille », a déclaré Ken Neumann, directeur national du Syndicat des Métallos.
Olivier Bruneau est décédé le 23 mars 2016, après avoir été écrasé par un énorme bloc de glace sur un chantier de construction de Claridge Homes. Il travaillait pour l'entrepreneur Bellai Frères Construction Ltée. Les deux entreprises ont reçu une amende de 325 000 $ chacune, car elles ont reconnu avoir enfreint la Loi sur la santé et la sécurité au travail de l'Ontario.
La famille Bruneau, le Syndicat des Métallos et d'autres intervenants ont publiquement réclamé une enquête criminelle sur ce décès. Ils ont cité des dispositions du Code criminel, connues sous le nom de « loi Westray », qui permettent de poursuivre les sociétés, leurs directeurs et les superviseurs ayant mis en danger la sécurité de travailleurs.
Le Service de police d'Ottawa avait ouvert une enquête criminelle. La famille Bruneau et le Syndicat des Métallos ont été choqués d'apprendre aujourd'hui qu'il a clos son enquête après avoir déterminé qu'il n'y avait « aucune preuve » pour porter des accusations criminelles.
L'ancien chef du Service de police d'Ottawa, Charles Bordeleau, qui était responsable de l'enquête jusqu'à son départ à la retraite en mai 2019, a mentionné que la police avait des difficultés à recueillir des éléments de preuve, notamment des témoignages et des preuves matérielles sur le site, ainsi qu'à coordonner son enquête avec le ministère du Travail.
M. Bordeleau a expliqué en entrevue avec les médias que les enquêtes sur les décès en milieu de travail représentent « un domaine relativement nouveau pour les services de police ».
« Cette déclaration est un exemple frappant de l'échec du système. Il faut reconnaître la nécessité dont nous parlons depuis de nombreuses années d'assurer une meilleure formation des policiers et des procureurs de la Couronne pour veiller à l'application adéquate de la loi Westray », a dénoncé Marty Warren, directeur du Syndicat des Métallos pour l'Ontario et le Canada atlantique.
Le Syndicat des Métallos mène la campagne « Mettons fin au carnage-Appliquons la loi » pour une meilleure application de la loi Westray, un projet de loi adopté à l'unanimité par la Chambre des communes en 2004. Le Syndicat des Métallos et ses alliés avaient exercé des pressions constantes pour modifier le Code criminel à la suite de l'explosion à la mine Westray, en Nouvelle-Écosse, qui avait tué 26 mineurs en 1992.
« Il a été démontré à maintes reprises que le simple fait d'imposer des amendes pour des infractions en matière de santé et de sécurité ne tient pas les entreprises responsables des décès des travailleurs, a déclaré M. Warren.
L'incapacité à faire appliquer la loi Westray est un déni de justice pour un trop grand nombre de familles canadiennes qui ont perdu des êtres chers à la suite d'accidents du travail, y compris la famille d'Olivier Bruneau. »
SOURCE Syndicat des Métallos
Ken Neumann, directeur national du Syndicat des Métallos, 416 544-5951; Marty Warren, directeur du Syndicat des Métallos pour l'Ontario et le Canada atlantique, 416 243-8792; Sylvia Boyce, coordonnatrice en santé, sécurité et environnement du Syndicat des Métallos pour l'Ontario et le Canada atlantique, 905 741-9830, [email protected]; Bob Gallagher, Communications, Syndicat des Métallos, 416 434-2221, [email protected]
Partager cet article