Audience du Tribunal canadien des droits de la personne sur la discrimination
exercée contre les enfants des Premières Nations dans le système des services
d'aide sociale à l'enfance : le gouvernement fédéral tente de paralyser la
procédure
OTTAWA, le 1er juin /CNW Telbec/ - Un dossier historique dont les conséquences nationales pour les Premières Nations pourraient être très importantes devrait être étudié par le Tribunal canadien des droits de la personne à Ottawa les 2 et 3 juin.
Cependant, une motion déposée par le gouvernement fédéral pourrait empêcher le Tribunal d'étudier la plainte selon laquelle le gouvernement fédéral exerce de la discrimination contre des milliers d'enfants des Premières Nations confiés à l'État. Le gouvernement fédéral continue d'insister pour que le Tribunal rejette la demande d'audience publique déposée par l'Assemblée des Premières Nations et la Société de soutien à l'enfance et à la famille des Premières Nations du Canada (SSEFPNC) dès 2007 en soutenant que ce dossier ne relève pas de sa juridiction.
"L'objectif ultime dans cette affaire consiste à protéger la santé et la sécurité de nos enfants en faisant en sorte qu'ils reçoivent des services de qualité égale à celle dont tous les autres enfants bénéficient au Canada", rappelle le Chef national de l'Assemblée des Premières Nations, Shawn A-in-chut Atleo. "Comparativement à la population générale, nos enfants sont de six à huit fois plus nombreux à être pris en charge, principalement à cause des conditions sociales et économiques déplorables auxquelles trop d'Autochtones sont aux prises, ce qui comprend des logements inadéquats et aucun accès à des aides ou services essentiels. Nous avons présenté ce dossier pour raffermir le principe d'équité pour nos enfants et nous espérons toujours qu'il sera analysé de façon juste et indépendante."
Les auteurs de la plainte, déposée auprès de la Commission canadienne des droits de la personne, soutiennent que les enfants des Premières Nations confiés aux services d'aide sociale à l'enfance financés par le fédéral ne peuvent avoir accès aux mêmes services que ceux offerts aux enfants confiés aux services provinciaux à cause de l'iniquité du financement, phénomène déjà documenté dans des rapports de la SSEFPNC (2005), du vérificateur général du Canada (2008) et du Comité permanent des comptes publics (2009). Tous ces rapports indiquent que le financement par le gouvernement fédéral des services d'aide sociale à l'enfance des Premières Nations est inférieur à celui des services provinciaux, que les travailleurs sociaux sont surchargés de travail et que de nombreux services fonctionnent sans les équipements de base, comme des ordinateurs, qui leur permettraient de suivre les besoins des enfants.
Près de 5 000 Canadiens se sont joints à la campagne "I am a witness" de la SSEFPNC et nombre d'entre eux assisteront aux audiences cette semaine. La sensibilisation à cette cause nationale et l'intérêt grandissant qu'elle suscite s'expliquent par le fait que 27 000 enfants des Premières Nations sont actuellement confiés aux services sociaux, soit plus qu'aux pires heures du système de pensionnats. Quelque 9 000 de ces enfants sont pris en charge par des agences de services à l'enfance et à la famille des Premières Nations.
L'Assemblée des Premières Nations est l'organisme national qui représente les citoyens des Premières Nations au Canada.
La Société de soutien à l'enfance et à la famille des Premières Nations du Canada est une organisation nationale sans but lucratif fournissant des services aux organisations s'occupant du bien-être des enfants des Premières Nations.
Renseignements: Jenna Young, responsable des communications, (613) 314-8157 ou [email protected]
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